Rémy Mertz : « Je profite à leur place »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

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Sourire inaltérable, le teint déjà hâlé par le soleil majorquin et les mollets gonflés par une motivation irrépressible, Rémy Mertz poursuit son intégration parmi l'élite mondiale. Depuis une semaine, l'Ardennais de Lotto-Soudal pédale dans le sillage d'André Greipel et Tim Wellens sur les hauteurs de Palma de Majorque. "Certains disent que c'est prématuré mais beaucoup de jeunes venus chez Lotto ont bien réussi ensuite", modère d'emblée l'Espoir formé chez Color Code-Arden'Beef.

Débarrassé de la mononucléose qui a pourri son été puis sa fin de saison, lui faisant manquer sa cible au Tour de l'Avenir (lire ici) puis aux Championnats d'Europe, Mertz s'est rassuré, juste avant de décoller pour Majorque... à la Ghelamco Arena, le stade de football de Gand où est implanté un centre de test d'Energy Lab. "Je m'étais entraîné sans prendre de risques donc je n'avais pas trop d'attentes. Mais mon test à l'effort s'est bien passé. Max' était impressionné ! Je sens que la maladie est derrière moi mais je reste vigilant", se réjouit-il auprès de DirectVelo.

Max', c'est son parrain, Maxime Monfort. L'autre Ardennais de Lotto-Soudal, l'autre francophone partage son expérience, son expertise et... sa chambre depuis une semaine avec Rémy. "J'ai l'impression de me revoir il y a treize ou quatorze ans quand j'étais tout perdu. Aujourd'hui, j'essaye d'être là pour lui. J'essaye d'être la personne que j'aurais aimé avoir à l'époque", justifie le capitaine de route de Lotto-Soudal, officieusement chargé d'encadrer les jeunes dans le groupe.

« MAXIME M'AIDE »

"Maxime m'aide à m'intégrer", confirme Mertz, à qui l'on répète à l'envi qu'il doit s'empresser de perfectionner son Néerlandais pour faciliter son entrée dans le groupe. "C'est facile de s'exprimer ensemble par notre langue commune. Il a toujours été un exemple pour moi depuis les catégories de jeunes et je suis très attentif aux conseils d'un coureur aussi expérimenté."

Reste désormais à confirmer sur le vélo. Marc Sergeant, le manager général, préfère ne pas placer la barre trop haut même s'il s'affirme confiant quant à la réussite du deuxième Wallon de Lotto. Le programme, lui, reste à définir. A priori, le GP La Marseillaise et l'Etoile de Bessèges pour débuter, toujours épaulé par Monfort. Mais ensuite ? "Je ne connais pas encore la suite. J'espère avant tout être épargné par les ennuis et terminer mes courses. L'équipe ne me fixe pas une date butoir", répond l'Espoir troisième année.

DISPUTER LES CLASSIQUES

Son rêve reste de découvrir une Ardennaise comme la Flèche Wallonne ou Liège-Bastogne-Liège. Douce utopie ou souhait réaliste ? "J'aimerais lui dire oui mais je ne sais pas", affirme Marc Sergeant. "C'est logique qu'il veuille intégrer la meilleure équipe et j'aimerais lui donner sa chance. Mais il faudra sentir après les premiers mois s'il atteint un niveau suffisant pour se mesurer sur les classiques. Dans ce cas, il n'y aura aucun problème."

 "Je veux être compétitif, faire ce qu'on me demande et si possible recevoir l'opportunité de me montrer sur une course ou l'autre", poursuit l'Arlonnais. "Mais je veux surtout profiter de chaque instant. J'en ai plein les yeux ! Tout le monde rêve d'arriver à ce niveau-là donc je profite à leur place !"

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