Entre Vincent Graczyk et le Challenge BBB-DirectVelo, c'est une longue histoire. En 2012, il a occupé la tête pendant trois semaines grâce à sa 2e place au Tour du Cameroun (2.2), disputé en mars. Mais l'histoire entre le premier leader du Challenge BBB 2017 et l'Afrique est encore plus longue.

Tout commence en 2007. "Grâce à Jean-Philippe Duracka qui allait être mon directeur sportif à la Roue d'Or de Saint-Amand la saison suivante, j'ai disputé le Grand Prix Chantal Biya", se souvient le coureur pour DirectVelo. Coup d'essai et coup de maître avec une victoire d'étape acquise en solitaire après 60 km d'échappée. Rebelote au Tour du Faso, couru dans l'équipe de la Région Centre, avec Nicolas Edet, avec un nouveau bouquet.

Depuis ce voyage en Afrique, Vincent Graczyk est très attaché au Cameroun. "J'y ai même des amis. J'y ai connu la gloire dès ma première expérience. En plus, le Cameroun, c'est une Afrique en miniature entre le désert au nord, la montagne, la forêt équatoriale, les cultures d'ananas et d'avocat au centre du pays, les belles plages du littoral à l'ouest. C'est un pays plein de richesses", apprécie-t-il.

Cette saison 2007 coïncide aussi avec un gros changement dans la vie du Berrichon. A l'époque, il porte encore le maillot jaune fluo de l'UC Châteauroux. "A l'époque, l'Armée avait proposé à des coureurs de rejoindre ses rangs. J'avais 23 ans. J'avais couru en équipe de France Juniors mais je connaissais mon niveau, il y avait des coureurs plus forts que moi pour passer pro. J'ai passé le tronc commun pour le brevet d'Etat pour préparer ma reconversion. J'ai appris que Fabien Copin avait refusé une place à l'Armée et j'ai pris son poste en août 2007." Depuis, l'ancien coureur du SC Nice-Jollywear est militaire.

C'est d'ailleurs sous le maillot des clubs de la Défense qu'il a participé au Tour du Faso et terminé 2e au général. "Avec mon travail, et maintenant ma famille, je ne peux plus partir aussi souvent sur les courses africaines", regrette-t-il. Mais il apprécie à chaque fois ces déplacements. "Sur le vélo et en dehors de la course, c'est autre chose. C'est avant tout une aventure humaine. Mais j'y vais aussi pour faire un résultat et je me prépare en conséquence. Certains coureurs français retrouvent là-bas la motivation qu'ils ont perdue ici", constate le coureur de 32 ans.

Voici donc le sociétaire du Sprinter Club Serres Castet en tête du Challenge BBB-DirectVelo. "Je relativise car nous ne sommes qu'une dizaine de coureurs classés. Je sais que je n'ai pas la même valeur que celui qui sera en tête après l'Essor Basque. Je sais où j'en suis mais je prends ce qu'il y a à prendre."

En revanche, pas question de rabaisser le niveau du Tour du Faso ou des autres courses UCI en Afrique."Les places sont de plus en plus chères car grâce à la médiatisation de certaines épreuves, les équipes européennes sont plus nombreuses à vouloir venir. C'est super pour l'Afrique." Sur le podium du Challenge, on retrouve d'ailleurs Issiaka Cissé, l'Ivoirien du SC Nice Jollywear, repéré par Vincent Graczyk justement et qu'il a guidé vers le SC Nice Jollywear. "C'est un très bon coureur. Après quelques jours en France, il termine 10e du Tour de la Dordogne. Au Grand Prix de Cherves, en Coupe de France DN2, il est devant avant un ennui mécanique. Et dire qu'il est resté deux ans sans vélo à cause de la guerre civile dans son pays", rappelle-t-il.

Dimanche, Vincent Graczyk va s'envoler avec son maillot bleu de leader du Challenge BBB-DirectVelo pour disputer le Tour de Madagascar, une course non-UCI qui ne rapporte pas de points au Challenge. Sur l'île, il appliquera la même tactique que sur toutes les courses africaines. "Mon premier objectif est de ne pas tomber. J'ai vu des chutes incroyables. Je préfère perdre beaucoup d'énergie en restant à 5 m des roues mais voir devant moi."

Le classement individuel du Challenge BBB-DirectVelo.com :