Clément Venturini a vécu une première sortie difficile en Coupe du Monde. Une semaine avant les Championnats d’Europe de Pontchâteau (voir la sélection), il a dû se contenter d’une 12^e place, loin de ses ambitions. La faute à une blessure au dos qui l’handicape depuis le début de saison et surtout à la malchance. En effet, il s’est fait voler deux de ses vélos la veille de la course. Pour DirectVelo, il évoque son début de saison.

DirectVelo : Tu n’as pas abordé cette manche de Coupe du Monde dans les meilleures conditions ?
Clément Venturini : C’est sûr. J’ai été perturbé par le vol de mes deux vélos. Heureusement que j’en avais laissé un dans ma chambre. J’ai quand même pris le départ, Steve (Chainel) m’avait prêté un de ses vélos.  Pendant toute la course, j’avais peur de crever car j’aurais été obligé de rouler avec un vélo pas à ma taille. A chaque choc, je me demandais si je n’avais pas percé. Mentalement, ce n’est pas l’idéal.

« JE RECUPERE D’UNE FRACTURE DU BASSIN, C’EST RASSURANT »  

Physiquement, comment t’es-tu senti ?
Je récupère d’une fracture de fatigue au niveau du bassin. Ça s’est déclenché au début du mois d’octobre pendant un entrainement de course à pied. Je ne pouvais quasiment plus marcher en rentrant chez moi. La semaine avant la Coupe de France, je boitais encore. C’est une période délicate mais je suis en train de me débarrasser de cette blessure. Lundi, je n’avais pas mal alors que la course a été éprouvante. Même si je sens encore une gêne, j’avais hâte de voir comment j’allais réagir et c’est plutôt rassurant. 

On imagine que tu n’as pas pu t’entrainer comme tu l’aurais souhaité en course à pied. Sur le circuit de Valkenburg, c’était trop handicapant ?
C’est clair que pour moi ce n’était pas le bon moment pour courir sur ce circuit. Avec Namur, c’est l’un des cross les plus exigeants avec deux buttes en montée à chaque tour. Je n’ai pas pu m’entrainer à pied. Je ne pouvais pas monter les escaliers au même rythme que les meilleurs ou alors je le payais sur la relance. J’ai quand même fait une bonne première moitié mais je ne pouvais garder ce rythme. 

« TROP FACILE SI TOUT ALLAIT COMME SUR DES ROULETTES »

Comment vis-tu ce début de saison ?
12^e ce n’est pas le résultat que j’attendais. Ça fait partie des moments que l’on doit vivre dans une carrière. Ce serait trop facile si tout allait comme sur des roulettes tout le temps. L’an passé, j’ai démarré très fort et j’ai eu des pépins en janvier. A choisir, je préfère être moins bien en octobre et au top en janvier !

Dans ces conditions, Pontchâteau reste un de tes objectifs ?
Complétement ! Je pense quand même être bien. Il faudra voir le Jour J mais je pense à ce Championnat depuis longtemps. Ca me tient vraiment à cœur d’autant plus que c’est un circuit qui m’a déjà souri. C’était mon premier Championnat de France en Cadets, mon premier podium en Elites mais surtout ma première victoire internationale. C’était une Coupe du Monde Juniors, mi-janvier. C’était une grande émotion. Une semaine avant, j’avais eu une grosse désillusion sur le Championnat de France. Ça m’avait relancé pour la fin de saison et j’avais été Champion du Monde à la fin du mois. On sera dans le même hôtel, j’espère que ce sera comme un boost de retourner là-bas. 

« BEAUCOUP PLUS SEREIN »

C’est un circuit qui peut te convenir ?
Je pense. On peut penser à plusieurs scénarios dont une arrivée au sprint. On a vu aussi lors des derniers Championnats de France sur ce circuit qu’un coureur pouvait partir dès le début. Ce sera dur de revenir de l’arrière à Pontchâteau. A priori, ça me conviendra, j’y vais pour avoir le meilleur résultat possible. 

Comment gères-tu la pression ces derniers jours ?
Bizarrement, je ne la ressens pas trop. Je ne sais pas si c’est parce que c’est un Championnat d’Europe mais je le prends vraiment comme une course normale. Tant mieux ! Il faut dire que depuis que je cours dans le World Tour avec un niveau très élevé, je suis beaucoup plus serein sur le cyclo-cross.