Tom Boonen : « Tout le monde a chié dans son froc »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

Trois anciens Champions du Monde sur un même podium : du jamais vu ! Derrière Sagan et Cavendish, Boonen aurait pu s'offrir le record de longévité avec onze années entre son titre de Madrid et son chimérique sacre à Doha. Mais voilà, le Campinois de 36 ans a dû se contenter de la troisième place pour son tout dernier Championnat du Monde avant sa retraite en avril prochain sur Paris-Roubaix. DirectVelo a rencontré le Flandrien d'Etixx-Quick Step.

DirectVelo : Sagan est-il imbattable ?
Tom Boonen : Non, on peut le battre ! Il a gagné quelques courses mais pas toutes. Personne n'est invincible. J'aurais pu gagner. Troisième, c'est un bon résultat mais j'aurais pu faire mieux. Dans un tel sprint, tu peux autant gagner que perdre. Je suis surtout heureux de ne pas terminer quatrième.

Il t'a manqué quoi ?
Un homme dans le final. A la flamme rouge, je me retrouve en deuxième position et ça devient compliqué. Jurgen Roelandts a roulé derrière Leezer car il était plus fort que prévu mais je me suis retrouvé seul pour le sprint. Le train des Italiens m'a dépassé, j'ai lancé mais j'ai eu la malchance d'avoir Sagan et Cavendish dans la roue. Mais bon, c'est comme ça, on ne peut plus changer le résultat. Peu importe la raison.

UNE HEURE EN TROP

La Belgique n'aurait-elle pas dû laisser les autres nations rouler une fois l'écart assuré ?
Non, car les mecs étaient quand même morts. Ils ont roulé à fond et n'auraient rien pu changer dans le final. C'est Greg qui devait contrer les attaquants et nous permettre d'être en bonne posture une fois rentré mais ce ne fut pas le cas.

La Belgique a bien durci la course !
On a assumé nos responsabilités. Du kilomètre 75 à 135, on a durci la course. Tout le monde connaissait le parcours et la direction du vent. Il a juste un peu tourné vers l'Ouest. On a déjà essayé à Lusail (après 30 bornes, NDLR), mais le vent était de face et en l'absence de soutien on s'est relevé. On n'allait pas rouler jusqu'à la ligne. Déjà là, c'était fort long. La dernière heure de course n'était pas nécessaire car on savait qu'après 100 bornes la course serait lancée.

Cette bordure était prévisible mais beaucoup se sont tout de même retrouvés piégés...
Tout le monde a chié dans son froc (sic.) en nous voyant remonter mais c'était couru d'avance. Ca s'est joué physiquement. C'est compliqué de se placer dans la bordure, seuls les plus gros moteurs sont devant. En analysant les partants, beaucoup ont construit leur groupe pour les sprinteurs. C'est possible au Tour du Qatar, où les équipes WorldTour sont plus équilibrées mais ici entre nations, c'est compliqué.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Tom BOONEN