Bandage à la main, Enzo Wouters se présente timidement à la presse. L'Espoir de Lotto-Soudal est, forcément, l'objet des interrogations puisque son passage chez les professionnels l'an prochain vient d'être officialisé. Mais avant, il doit disputer le Championnat du Monde Espoirs ce jeudi pour lequel il est, sur le papier, l'arme la plus rapide dans le fourreau des Belges. "Je ressens parfois quelques douleurs mais je ne pense pas avoir trop de problèmes sur ce parcours qui emprunte de belles routes", tente de rassurer le sprinteur de 20 ans.

Sur les routes de l'interclubs d'Harelbeke, il y a trois semaines, Wouters chute. Un premier passage aux urgences ne décèle rien de grave mais une seconde visite établit un bilan plus inquiétant : une fracture et une fissure à la main droite. "On m'a placé une attelle car un plâtre était inenvisageable avec ce Mondial dans le viseur."

RASSURE

Sur l'Olympia's Tour, l'Espoir deuxième année n'avait aucun droit à l'erreur, avec le risque d'une nouvelle chute et de se retrouver définitivement HS. Dès la première étape pourtant, Wouters se retrouve au sol avant de connaître à nouveau pareille mésaventure dans la préparation du sprint de l'avant-dernière journée. Il suscite diverses inquiétudes, jamais capable d'imposer ses épaules entre les cadors du sprint. "Mais je me suis rassuré à Paris-Tours Espoirs", assure-t-il à DirectVelo.

Sixième dimanche dernier sur l'Avenue de Grammont, le vice-Champion de Belgique Espoirs, qui collectionne les places d'honneurs au sprint en peinant toutefois à lever les bras au plus haut niveau, a démontré que sa forme était toujours correcte en cette fin de saison. "J'avais besoin de confiance, mais c'est important aussi pour que mes équipiers m'accordent la leur. Je pense que je suis prêt."

TROP COURT AU SPRINT ?

Autre inconnue : Wouters est-il capable de s'imposer dans une arrivée au bout d'un sprint massif face à l'élite mondiale ? Le capitaine de route Nathan Van Hooydonck s'est permis publiquement d'en douter, songeant au Norvégien Halvorsen unanimement considéré comme le favori, ou à d'autres nations bien armées avec Bram Welten (Pays-Bas) ou Hugo Hoffstetter (France). "Je me suis déjà testé sur des classes 2 comme la Normandie, la Bretagne ou en Pologne", rappelle celui qui n'affiche pourtant aucune sélection avec l'équipe nationale depuis son passage en Espoirs. "Je peux me défendre au sprint. L'arc-en-ciel ? Ca ne sert à rien de prendre le départ si on ne pense pas à gagner."

Le dispositif tactique des Belges sera compliqué à enclencher. "L'homme devant recevra sa chance", lâche le sélectionneur Dubois. Reste à voir si le peloton se présentera morcelé ou si plus d'une centaine de concurrent se battront encore dans la dernière ligne droite. "Chez nous, Jenthe Biermans ou Christophe Noppe sont également rapides au sprint ce qui est un avantage. Puis un mec comme Nathan est capable de s'imposer seul. Nous disposons de plusieurs atouts. Et moi, je suis en confiance grâce à mon passage pour les pros que je n'espérais pas vraiment", conclut le futur néo-pro.