Julien Guiborel : « Elles peuvent le faire »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Après la médaille de bronze de Juliette Labous sur les Championnats d'Europe sur route, en septembre dernier, l'Equipe de France Juniors Dames espère décrocher une nouvelle médaille à l'occasion des Mondiaux de Doha (Qatar). Et pourquoi pas décrocher le plus beau des métaux, comme l'explique le sélectionneur national, Julien Guiborel, pour DirectVelo.

DirectVelo : La sélection que tu emmènes à Doha est très différente de celle présente cet été sur les Championnats d'Europe à Plumelec...
Julien Guiborel : C'est d'abord le parcours qui est très différent ! Cette saison, j'ai la chance d'avoir beaucoup de densité dans le peloton Juniors Dames. J'ai d'ailleurs pu travailler avec deux fronts différents, entre les courses toutes plates et les courses plus difficiles en Belgique ou aux Pays-Bas. C'est la première fois que ça m'arrive et je dois admettre que c'est plutôt intéressant. J'emmènerai une belle équipe à Doha (voir la sélection).

LES PISTARDES EN PLEINE BOURRE

En cette toute fin de saison, peut-être fallait-il également jouer avec la fraîcheur ?
Le Mondial se dispute très tard dans la saison cette année. Il fallait aussi penser aux filles qui doublent la route et le cyclo-cross. Je pense notamment à Maëlle Grossetête et Evita Muzic. Dès le début de saison, on s'était dit qu'elles n'iraient pas au Mondial et qu'elles s'arrêteraient sûrement au Championnat d'Europe pour se concentrer ensuite sur leur deuxième discipline. Du coup, pour Doha, j'ai plutôt opté pour les filles qui reviennent de la piste et qui devraient être en pleine bourre à cette période de l'année.

C'est notamment le cas de Clara Copponi. Sera-t-elle la leader de l'Equipe de France ?
Le parcours convient clairement à ses qualités, même si elle aime bien les circuits avec de petites bosses pour que le peloton s'étire et casse. On sait qu'elle va vite au sprint, alors pourquoi pas.

DES INCONNUES ET DES SURPRISES POTENTIELLES

La penses-tu capable d'aligner tout le monde au sprint et décrocher l'or ?
Franchement, oui, elle en est capable. On a bien vu en Italie - sur une manche de la Coupe des Nations - qu'elle pouvait battre les meilleures et qu'elle allait très vite. Mais c'est sûr qu'il restera des inconnues jusqu'au Jour-J. On n'a pas eu l'occasion d'affronter toutes les meilleures sprinteuses mondiales. On se doute que les Néerlandaises ou les Belges vont miser sur un sprint. Il faudra voir ce que vont faire les Italiennes. Et puis surtout, on ne connait pas vraiment les nations non-européennes. Il pourrait y avoir des surprises avec une sprinteuse américaine ou australienne.

Juliette Labous a été la meilleure Juniors de la saison jusqu'à présent, mais peut-elle espérer quelque chose sur ce parcours tout plat ?
On est en droit d'espérer un podium. Elle va quand même vite et puis de toute façon, nous n'avons pas la garantie d'avoir un sprint massif à l'arrivée. Tout le monde sait qu'elle préfère les circuits accidentés, mais elle a beaucoup progressé sur le plat également. Elle s'est beaucoup préparé pour cet objectif et elle peut faire un résultat.

OBJECTIF MÉDAILLE SUR LA ROUTE... ET LE CHRONO

Elle aura également une revanche à prendre sur le chrono...
Elle était déçue de rater le titre aux Championnats d'Europe, d'autant qu'elle ne se méfiait pas spécialement des deux italiennes qui terminent finalement aux deux premières places. Juliette reste ambitieuse pour ce Mondial chrono. Quant à Clara (Copponi), je pense qu'il s'agira plutôt d'une découverte, mais elle ne visera rien de particulier sur le contre-la-montre.

Le sprint est-il évitable chez les Juniors Dames ?
L'usure va jouer sur 75 kilomètres. La chaleur également, même si les filles courront le matin. Tous les scénarios restent envisageables et il faudra donc des filles pour aller dans les coups. 

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