Un bon mécano doit être « calme, rapide et efficace »

Crédit photo DirectVelo.com

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Au milieu de la piste, il est un des hommes les plus demandés. Par ses coureurs mais aussi par leurs adversaires et par ses collègues des autres équipes.

Claude Chérod, mécanicien de l'équipe de France piste, officie pour le Comité Ile-de-France pour les Championnats de France de Bordeaux, cette semaine. Avec quatre sprinters sous le maillot à fleurs de lys, il a eu du boulot vendredi pour le tournoi de vitesse. "Je change trois fois de braquets pour chaque coureur dans la journée", explique-t-il à DirectVelo. C'est d'ailleurs par les sprinters que le mécano est tombé du côté de la piste. "J'étais mécanicien à l'US Créteil quand Grégory Baugé et Michaël D'Almeida sont arrivés. J'ai basculé vers la piste avec eux", rappelle-t-il.

L'US Créteil et Claude Chérod, c'est une vieille histoire. Il y est coureur 1ère catégorie quand il arrête sa carrière en 1988. "Je suis allé suivre une formation de six mois de mécanicien en Suisse, dans l'équipe Helvetia de Paul Koechli." Il reviendra en Suisse, à l'appel de Jacky Mourioux, au Centre Mondial du Cyclisme quelques années plus tard. Il est aussi de l'aventure de La Mutuelle de Seine-et-Marne, l'équipe promotionnelle issue du club du Val-de-Marne.

Claude Chérod et la piste, c'est encore une vieille histoire. "J'ai débuté la piste quand j'étais licencié au CA Civray. J'ai couru sur les pistes de La Rochelle, Saintes, Angoulême. Quand je suis arrivé à Créteil, je m'entrainais à l'INSEP l'hiver", se souvient-il.

L'équipe de France et Claude Chérod, ça commence à dater. "J'ai commencé avec l'équipe de France Juniors et Pierre-Yves Chatelon puis la piste quand Hervé Dagorne est devenu entraîneur national. Il y a un accord de détachement entre l'US Créteil et la FFC pour me libérer plus facilement." Il est de tous les stages, Coupe du Monde, Grands Prix UCI.

« UNE PASSION D'ÊTRE AU SERVICE DES COUREURS »

Après 30 ans comme mécano, l'homme de 55 ans a vu le matériel évoluer. "Sur la piste, les cadres ont évolué mais pas les roues lenticulaires ou paraculaires. Ce qui a beaucoup changé, c'est le changement fréquent de braquet. Dans l'Omnium par exemple, chaque discipline a son braquet", constate-t-il. A l'écoute de ses coureurs, "c'est devenu une passion d'être à leur service. Il faut beaucoup de complicité entre les pistards et leur mécano.Il faut que les deux soient compatibles", savoure-t-il. Benjamin Thomas apprécie le travail de "Coco" en équipe de France. "C'est même devenu un ami. Je n'ai jamais eu de problème avec son travail", ajoute le coureur de l'Armée de Terre.

Pendant la compétition, il est toujours prêt à intervenir mais, surtout, toujours dans le calme. "Sur la piste, le mécano doit être calme, rapide et efficace. S'il s'énerve, ça énerve aussi le coureur." Claude Chérod apprécie l'ambiance des vélodromes. "C'est convivial. Tout le monde s'entraide quand il manque une pièce ou un outil. Être mécano en équipe de France attire vers moi les autres mécano ou les autres coureurs qui me demandent de vérifier leur chaine par exemple. Sur la route, les coureurs gueulent pour un dérailleur mal réglé. Sur la piste, le coureur ne reporte pas la faute sur le dos du mécanicien."

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