Triple Champion du Monde sur piste, encore médaille d'argent de l'Américaine avec Benjamin Thomas, à Londres, cette année, Morgan Kneisky ne sait pas où il courra et s'il courra l'an prochain.

"Mon équipe Raleigh-GAC n'a pas été retenue pour le Tour de Grande-Bretagne, en raison du nouveau système de sélection des Continentales anglaises. Ils ont donc réduit leur budget et ne peuvent plus garder tous les coureurs de cette saison", explique  le Franc-Comtois à DirectVelo. Il n'a d'ailleurs plus couru avec son équipe depuis la RideLondon Classic de fin juillet.

Sa saison route 2016 n'a pas été "vraiment bonne". Dès la fin de l'hiver, les choses étaient mal engagées. "J'étais cramé fin mars. A la sortie des Championnats du Monde j'avais l'impression d'être en fin de saison, alors que d'habitude, j'en sors fort. J'avais disputé la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande début décembre, à un moment où j'avais prévu de couper. J'ai eu un hiver chargé avec les 6 Jours et les classes 1. Après le Championnat, j'ai enchaîné avec dix jours de stage à Calpe avec mon équipe et le Tour de Normandie", rappelle l'ex-coureur de Roubaix-Lille Métropole. Il va payer l'addition toute l'année, sans compter les allers-retours Grande-Bretagne - France, "qui [le] fatiguent aussi."


Pour 2017, Morgan Kneisky cherche une solution. "J'aimerais trouver une équipe sur la route et qui me permette aussi de faire de la piste à haut-niveau." Son activité de pistard professionnel est aussi touchée par un changement dans le monde des Six-Jours. "Les Anglais ont racheté une partie du système des 6 Jours. Ils en ont profité pour changer les conditions d'engagements des coureurs tout en recréant les Six Jours d'Amsterdam . Ils innovent aussi avec une super finale à Majorque", constate-t-il. "Il y a 30 ans, on pouvait compter sur les 6 Jours pour vivre de la piste, plus maintenant."

A 29 ans, Morgan Kneisky est "découragé de ne pas pouvoir vivre de la piste" malgré tous ses titres mondiaux. "Mais je peux compter sur des personnes qui tentent de m'aider, notamment à la FFC, pour que je continue à m'exprimer au plus haut-niveau sur la piste", termine-t-il.