Un test à l’effort passé le 31 décembre et Fabien Canal était contraint d'arrêter sa carrière, victime d’une anomalie cardiaque. "Mon cœur était monté à 300 pulsations", déclarait-il (lire ici). Et toute pratique sportive intense lui est alors interdite. Pourtant, neuf mois plus tard, l’ancien coureur de l’Armée de Terre a annoncé son retour. Il explique à DirectVelo ce retournement de situation.

DirectVelo : Tu vas donc reprendre le cyclo-cross. Où en est le problème cardiaque qui t’empêchait d’avoir une licence au début de la saison ?
Fabien Canal : Après ce test à l’effort, personne ne pouvait me dire d’où venait ce problème. J’ai donc continué à chercher et un professeur m’a orienté vers la maladie de Lyme. Aujourd’hui, je peux refaire des efforts sans danger. Je vais donc pouvoir reprendre une licence. Je suis en train de chercher deux vélos pour débuter la saison de cyclo-cross.

Comment avais-tu vécu cet arrêt ?
J’ai déprimé... Heureusement que j’avais ma femme et mon fils avec moi. Je déconseille fortement l’arrêt brutal pour un sportif de haut-niveau (rires). J’ai été infecte avec tout le monde. Et puis on s’y fait et la vie sans les contraintes du haut-niveau ce n’est pas mal non plus ! J’ai continué le sport : course à pied, un peu de vélo. J’ai découvert le parapente. Une super sensation ! On mêle effort physique pour monter en haut des montagnes et adrénaline pour les descendre en volant. Malgré tout, le manque du cyclisme est revenu petit à petit.

LE MANQUE DE LA COMPETITION ETAIT TROP FORT

Quand as-tu décidé de reprendre la compétition ?
Ça s’est fait progressivement. Je préparais un trail et je me suis fait mal au genou. J’ai repris le vélo plus sérieusement il y a un mois et le manque de la compétition était trop fort. J’ai envie de retrouver les sensations que l’on a en course : accrocher son dossard et aller se battre sur le vélo. Je vais commencer par des cyclo-cross régionaux mais je sais bien qu’il me manquera du foncier. Si je pouvais faire les Championnats de France en janvier, ce serait un immense plaisir. J’ai trois mois pour retrouver la forme. C’est peut-être possible d’avoir une dérogation comme certains coureurs pros car je ne pourrai pas m’aligner sur les Coupes de France. Ce sera trop juste.

Tu avais découvert le peloton professionnel avec l’Armée de Terre en 2015. Penses-tu encore à la route ?
J’ai été arrêté huit mois mais je suis toujours en contact avec l’équipe. Un éventuel retour dépendra de mon niveau mais j’y pense. Je comprends aussi que l’équipe ait besoin de garanties. Après ce qui m’est arrivé, j’ai encore plus envie. Pour l’instant je vais reprendre le cyclo-cross avec le club de l’Armée de Terre. Ce n’est que du bonheur ! Je suis hyper heureux et j’ai juste envie de me faire mal à la tronche ! On verra pour la suite.