Clément Betouigt-Suire aura les clefs

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Le scénario semble écrit d'avance. En octobre prochain, les Championnats du Monde de Doha (Qatar) sont promis aux routiers-sprinteurs. Difficile en effet d'imaginer un autre scénario pour chacune des courses en ligne, même si l'on promet d'éventuelles tentatives de coups de bordures dans certaines sélections pauvres en sprinteurs. Après le doublé de Nicolas Malle et d’Emilien Jeannière sur le Championnat d'Europe de Plumelec (Morbihan), les Français rêvent de décrocher un nouveau titre au Mondial. 

« UNE SELECTION ARTICULEE AUTOUR DE MOI »

Et cette fois-ci, le leader de la sélection tricolore aura pour nom Clément Betouigt-Suire. "Julien (Thollet, sélectionneur national) m'a appelé pour me dire que la sélection allait être articulée autour de moi. Je serai le leader unique de l'équipe et on emmènera de gros rouleurs avec moi pour favoriser une arrivée groupée", confirme le principal intéressé auprès de DirectVelo, avant de développer. "On n'est jamais à l'abri d'une échappée qui irait au bout avec des costauds, ou de coups de bordure, mais à priori ce sera un sprint. Or, je me sens très rapide. Cette année, à une ou deux exceptions près, j'ai remporté le peu de sprints massifs que j'ai pu disputer. Si je suis dans le final et que tout se déroule bien, je devrais pouvoir jouer le titre".

Il reste désormais trois grosses semaines au collectif français pour préparer ce rendez-vous. Trois semaines d’entraînements spécifiques pour Clément Betouigt-Suire. "On va essayer de travailler le sprint dans les prochains jours. Le placement sera primordiale là-bas et on compte le bosser en allant courir en Belgique. Au Qatar, il faudra toujours que j'ai deux ou trois mecs autour de moi et ça, c'est quelque chose qui se prépare en amont. Je vais également m’entraîner sur la piste deux fois par semaine jusqu'à Doha".

« TOUS LES WEEK-END, JE ME FAIS CHARRIER »

S'il dit ne pas avoir de pression, le coureur de 18 ans sait tout de même qu'il ne devra pas se louper, lui qui ne compte pas se contenter d'une nouvelle médaille d'argent comme à Richmond (Etats-Unis) l'an passé. "On me parle encore de cette deuxième place. Tous les week-end, je me fais charrier". Bien qu'il garde un bon souvenir de ce Mondial 2015, Betouigt-Suire a conscience de la rareté de ces moments. "Tu ne sais pas si tu auras une autre occasion de porter le maillot de Champion du Monde une fois dans ta vie".

« IL Y A 500 ATTAQUES PAR COURSE » 

Surtout, Clément Betouigt-Suire semble être dans l'inconnu au moment d'aborder ce Mondial. Vainqueur d'une étape du Tour de l'Abitibi et 2e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, il a accumulé les pépins et les chutes dans une saison faite de hauts et de bas. "Tout le monde me dit que je n'ai pas trop marché, même dans ma famille. Mais la réalité, c'est que j'ai eu des pépins physiques et qu'en plus, il n'y a pas une course qui arrive au sprint chez les Juniors. Il y a 500 attaques par course ! Quand tu as des mecs comme Turgis, Brunel ou Malle contre toi et qu'ils sont à l'avant, tu peux être sûr que ça n'arrivera pas au sprint massif", explique-t-il. A Doha, il n'aura pas affaire à ces garçons, mais devra se frotter à tout le gratin mondial. Et pour le coup, Betouigt-Suire ne sait pas trop à quoi s'attendre. "J'ai repéré des coureurs américains ou néo-zélandais sur le Tour de l'Abitibi, et puis il y a le Belge Jasper Philipsen qui est très fort. Pour le reste, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de me confronter aux meilleurs sprinteurs cette année. Il y aura forcément des surprises".

« JE M'ENNUIE VITE »

Après Doha, Betouigt-Suire n'aura plus qu'à se tourner vers la saison 2017, qui le verra porter les couleurs de la formation allemande Sunweb-Giant, réserve de la Team Giant-Alpecin, pour ses débuts chez les Espoirs. "Je n'aime pas rester dans le même moule, je m'ennuie vite. J'aurais pu aller dans une DN1, mais j'avais besoin de voir autre chose. Ça me permettra de rencontrer d'autres gens et d'apprendre l'anglais. J'aime la découverte et j'ai hâte d'y être".

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