Laura Perry raccroche

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Laura Perry, 20 ans, que l'on ne voyait plus sur les routes depuis de longues semaines, a décidé de raccrocher le vélo. L'ancienne triple Championne de France (cross et route) dans les jeunes catégories, qui avait débuté le cyclisme à 6 ans, explique cette décision auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé d'arrêter la compétition ?
Laura Perry : Je ne trouvais plus la motivation pour m'entrainer, depuis déjà pas mal de temps. J'ai commencé à être dans le dur l'hiver dernier, durant la saison de cross. J'ai moins roulé que les hivers précédents. Du coup, les résultats ne suivaient plus. Je suis tombée dans un cercle vicieux. Mentalement, il était de plus en plus difficile de se remettre dedans. J'ai quand même fait l'effort de participer à quelques cross régionaux, avec de bons résultats à la clef, ce qui m'a redonné le moral. Sur la lancée, j'ai même réussi à décrocher la 4e place du Championnat de France de cyclo-cross Dames, en étant d'ailleurs la première Espoirs (il n'y avait pas de titre Espoirs en jeu, NDLR). J'ai sauvé ma saison avec cette place.

« JE NE MONTRAIS PLUS RIEN DE BON »

Mais tu as eu du mal à remettre en route par la suite...
Suite à ma coupure, je n'ai pas réussi à enchainer avec la saison sur route. Pourtant, j'avais de l'ambition sur la route aussi depuis pas mal de temps (lire ici). J'ai participé à des manches de Coupe de France par exemple, en limitant la casse, mais j'ai rapidement senti que ça devenait de plus en plus dur. Je n'avais toujours pas retrouvé la motivation de m'entrainer et j'en étais arrivée à un point où je ne montrais plus rien de bon sur le vélo. Là, j'ai compris qu'il valait mieux arrêter. A vrai dire, je pense même avoir attendu un peu trop longtemps avant d'arrêter.

Physiquement, tu semblais pourtant avoir le niveau pour faire encore de belles choses, toi qui totalises trois titres de Championne de France...
Ca n'a pas été une décision simple à prendre. J'ai repoussé plusieurs fois mon arrêt. Je n'avais pas envie de raccrocher. Je ne comprends pas à 100% ce qu'il m'est arrivé. Je n'avais plus l'envie de mettre mon cuissard pour aller rouler et d'un autre côté, j'ai toujours fait du vélo, j'ai toujours aimé ça. Et j'avais de bons résultats.

« COMPLIQUE D'ENVISAGER QUELQUE CHOSE DANS LE VELO »

Peut-être était-il également devenu difficile d'imaginer un futur, à moyen et long terme, dans le cyclisme ?
Il y a de ça aussi. Il fallait penser à la vie réelle. Pour moi et beaucoup d'autres filles, ça reste très compliqué d'envisager quelque chose dans le vélo. C'est aussi la raison pour laquelle je n'aurai sûrement pas de regrets.

Tu es quand même entourée de personnes qui sont toujours dans le monde du vélo : est-il vraiment envisageable de définitivement ranger le vélo au garage ?
Je ne m'interdis pas d'aller faire quelques petites sorties pour le plaisir. Mais alors, ce sera des sorties très courtes (sourires). Pour ce qui est de revenir à la compétition, je n'y crois vraiment pas.

« CES MAILLOTS BLEU-BLANC-ROUGE, C'EST CE QUI ME RECONFORTE »

Quels souvenirs garderas-tu de ces années dans le peloton ?
Bien sûr, il y a mes trois titres de Championne de France : deux en cross (chez les Cadettes à Quelneuc - lire ici -, et chez les Juniors à Nommay - lire ici) et un sur la route (en Juniors à Albi, lire ici, NDLR). Ces trois maillots bleu-blanc-rouge, c'est aussi ce qui me réconforte (revoir la Marseillaise d'Albi et les larmes de Laura Perry, en vidéo). Je me dis que je fais partie des gens qui ont la chance d'avoir des titres nationaux. Ce n'est pas rien. Quand je repense à mon titre sur la route... c'était inattendu ! Je marchais bien en cross mais sur la route, sans plus. Et pourtant, j'étais devenue Championne de France.

Tu as également à ton actif quelques sélections en Equipe de France...
Là aussi, ce sont de bons souvenirs. J'ai eu la chance de disputer un Mondial en Italie puis un Championnat d'Europe en Suisse. C'est vraiment des moments à vivre, et une vraie chance. Le Mondial, c'était super spécial.

« EN TRAIN DE CREER MA PETITE ENTREPRISE »

Qu'as-tu prévu pour les mois à venir, hors du monde du cyclisme ?
Pour l'instant, je cherche un peu ma reconversion. A vrai dire, je suis en train de créer ma petite entreprise de food truck sur Dijon, au style vintage, avec ma vieille camionnette de 1973 (sourires).

Et on pourra la voir sur les cross régionaux, cette camionnette ?
Pourquoi pas (rires). Mais alors vraiment sur les cross régionaux, parce qu'avec cette vieille machine, je ne pourrai pas aller très loin. 

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