Tanguy Turgis : « Qu’est ce que c’est bon ! »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

En montant sur le podium pour la traditionnelle photo d’équipe aux côtés du nouveau Champion de France Junior Théo Nonnez, Tanguy Turgis avait l'oeil brillant. Le sourire figé, il a résumé son émotion en quelques mots. "Déception personnelle, joie collective".

« ÇA SE REBOUCHE TRÈS VITE »

C’est une course pleine de maîtrise qu’a livré le Francilien ce samedi à Civaux. Alors qu’on le pensait piégé quand il ne restait plus qu’une trentaine de kilomètres avant l’arrivée, lui, en revanche, ne s’inquiétait pas. "Même à trois minutes, quand tu te sens costaud comme moi, ça se rebouche très vite", déclare celui qui termine finalement 4e de cette échéance nationale. Serein durant la majorité de l’épreuve, le coureur de 18 ans a pris peur à seulement trois tours de la fin lorsqu’Emilien Jeannière (Pays-de-la-Loire) a contré dans un petit groupe. "Je n’avais pas prévu de me dévoiler avant les deux derniers tours. Quand je reviens sur le groupe, je constate qu’il est trop conséquent et je me sens obligé d’accélérer à nouveau pour qu’il explose", raconte le membre de l’US Metro Transports avant de revenir sur les derniers hectomètres du Championnat. "On rattrape d’abord Théo (Nonnez) qui avait sauté du groupe de tête. Il savait que j’étais le plus fort, donc il roulait pour moi. Quand on fait la jonction, j’insiste dans la bosse et je fais craquer Théo. Il revient finalement et, à cet instant, Tristan Montchamp et Quentin Grolleau partent. Je dis alors à Théo d’y aller. Il réussit à les rejoindre et à l’emporter finalement" se satisfait le leader du Challenge Bkool DirectVelo. 

LE SENS DU COLLECTIF

Si le leader du Challenge Bkool-DirectVelo (voir ici) savoure la victoire de son camarade, c’est également pour mieux répondre à ses adversaires du jour. "Ils sont capables de rester avec moi quand ça roule à plus de 40km/h, mais quand on est à 30, ils ne suivent pas les autres. On a voulu m’enterrer, mais ceux qui ont couru de cette manière ont joué perdant", analyse-t-il quelques instants après la Marseillaise de son ami. "Ça fait deux ans que je dis aux autres de ne pas s’occuper de moi s’ils veulent gagner. Tristan ne s’est pas préoccupé de moi et il fait un podium", rajoute-t-il avant de féliciter les deux Juniors 1 aux deux premières places du jour. "Ils ont le sens du collectif et n’hésitent pas à se sacrifier. Ce sont des mecs que j’aime bien et qui le méritent. Qu’est-ce que c’est bon que Théo gagne !", s’exclame-t-il.    

« J’ADORE LES COURSES DE CHAMPIONNATS »

Conscient de sa force ce week-end, le 3e de Paris-Roubaix Junior pense à sa fin de saison. Il n’ira sur le mondial plat au Qatar que pour "aider un sprinteur de l’équipe". Le spécialiste du cyclo-cross se souvient de la deuxième place de son compatriote Clément Betouigt-Suire l’an passé. "J’ai tellement les boules que, quand je regarde la vidéo et que je vois l’Autrichien gagner, ça me donne des frissons, et j’ai envie en quelque sorte de le venger".

Pour se consoler également, le vainqueur de la Bernaudeau Junior a déjà l’esprit tourné vers les Championnats d’Europe de Plumelec. "Le circuit me convient. Avant la course d’aujourd’hui, je pensais déjà à cette échéance. Et vu les sensations du jour, j’y crois de plus en plus", se rassure-t-il malgré la déception. "J’ai hâte parce que j’adore les courses de Championnats même si je perds souvent."

Fataliste un moment, Tanguy Turgis reste sûr de lui et conclut : "Là où je suis déçu, c’est que ce n’est pas plus fort que moi qui gagne. C’est le vélo, c’est le jeu. Je suis déçu sur le coup, mais j’ai fait un numéro". 

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