Sébastien Fournet-Fayard : « Une revanche »

Crédit photo Floriane Verne

Crédit photo Floriane Verne

Un an après le sacre de Sylvain Georges, le Team Pro Immo Nicolas Roux s'est offert ce dimanche à domicile un nouveau Tour d'Auvergne (Elite Nationale).
C'est cette fois-ci un Sébastien Fournet-Fayard revanchard qui a inscrit son nom au palmarès. Le coureur âgé de 31 ans a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Dans quel état d'esprit étais-tu au départ du Tour d'Auvergne ?
Sébastien Fournet-Fayard : J'avais repéré l'intégralité du parcours début juin avec l'équipe. Il me correspondait bien. Nous savions que le rendez-vous était important. L'équipe est moins forte que l'an passé. Il y a moins de sprinteurs ou puncheurs. Mais malgré tout il y a des bons résultats, des belles victoires... Nous nous sommes pas trop mal débrouillés mais il y a cette Coupe de France où nous sommes en difficulté. 
J'étais très motivé pour le Tour d'Auvergne. J'aurais dû gagner le Tour d'Auvergne 2013. On m'avait reproché de l'avoir perdu... Je m'étais trop mis la pression. Depuis on me laisse d'ailleurs plus tranquille... Au départ, il fallait me faire confiance. J'ai fait un bon stage à Livignio (Italie) début juillet. Je savais que je pouvais évoluer à un bon niveau sur ce Tour d'Auvergne.

UN PROLOGUE RASSURANT

Tu commences bien en terminant 3e du prologue...
Le circuit n'était pas trop technique. J'ai eu de la chance car j'ai évité la pluie contrairement aux quinze derniers coureurs partis, dont Sylvain (Georges). Je ne suis pas le plus habile sur un vélo alors bien sûr j'ai perdu du temps dans les virages. Mais j'ai vu que j'étais bien dans les lignes droites. Il y avait presque une pointe de déception de terminer 3e car j'ai perdu du temps précieux dans les virages, mais mon prologue m'a rassuré. Physiquement, j'étais dans le coup.

Et tu remportes la 1ère étape...
Nous n'avons jamais débranché. Il n'y a jamais eu de véritable échappée. Après avoir fait pas mal d'efforts, je ne me suis plus fait voir. Je suis resté au sein du peloton. Adrien Legros (Sojasun espoir-ACNC) part à 30 kilomètres de l'arrivée. Je sors seul aux quatre kilomètres. Le final était en montée. Je ne pensais pas le reprendre car il y avait 45'' à boucher, mais j'ai vu que je revenais vite. Moi je pensais vraiment au général. Je ne l'aurais pas laissé gagner mais cela ne m'aurait pas dérangé qu'il s'impose. C'est un coureur que j'apprécie. Mais il a craqué au kilomètre, je suis alors parti seul. J'ai essayé de creuser au maximum !

« JE NE ME SUIS PAS EXCUSE MAIS... »

Qu'est-ce que cela t'a fait de retrouver le maillot jaune ?
Ce n'était pas la bonne étape à gagner ! Avant la course, je pensais plus à la 2e étape... En retrouvant mes coéquipiers, je ne me suis pas excusé mais j'ai dit que ce n'était pas là qu'il fallait prendre le maillot. Ils m'ont dit qu'ils allaient assumer. Et cela s'est bien passé samedi ! Je n'ai pas réussi à boucher dix mètres quand Yoann Paillot est sorti. D'autres m'ont contré et sont partis avec lui. J'étais inquiet mais je conserve le maillot pour cinq secondes.

Tu étais optimiste dimanche matin avec deux étapes au programme ?
J'étais moins inquiet que la veille. Tout s'est bien passé dimanche matin sur la 3e étape. Il y avait une échappée mais personne de dangereux. C'était parfait, l'équipe a du coup peu roulé. C'était l'idéal car personne n'avait aidé la veille. Cela m'avait un peu énervé car nous avions tout le poids de la course, et les autres équipes s'étaient désintéressées de la victoire d'étape... 
Puis j'ai été impressionné par l'équipe l'après-midi. Maxime Le Lavandier a notamment imprimé un gros rythme dans une bosse de six-sept kilomètres. Personne n'a pu attaquer. Nous avons été félicités par certains coureurs à l'arrivée. J'ai juste eu à bouger à cinq-six kilomètres de l'arrivée. Je n'avais fait aucun effort de l'étape donc il n'y avait pas de quoi s'inquiéter.

LE TOUR DE LA GUADELOUPE DANS LA FOULÉE

Que représente ce succès ?
C'est une revanche par rapport à l'édition 2013. Comme je l'ai dit, on m'a souvent reproché d'avoir perdu cette année-là. Je n'ai jamais rien dit mais je l'avais mal pris. J'avais course gagnée mais il a fait un gros orage la nuit précédent la dernière étape. Je n'ai pas bien dormi. Il pleuvait bien sûr au départ de l'étape, et j'ai dû faire à peine dix kilomètres dans le peloton. L'équipe commençait à grandir, il aurait été important que je gagne cette édition 2013.
Par ailleurs, le travail de mes coéquipiers m'a fait plaisir. J'ai été dans la roue des gars pendant 370 kilomètres ! Je me sacrifie d'habitude, avec plaisir, pour les jeunes et cette fois l'équipe roulait pour moi. C'était beau à voir tous les gars autour de moi. Eux ont trouvé normal de rouler pour moi. Un week-end comme celui-là permet de souder un groupe ! 

Qu'attends-tu du Tour de Guadeloupe qui débute ce vendredi ?
J'avais préparé le Tour d'Auvergne et plus globalement cette période... J'ai découvert le Tour de Guadeloupe l'an passé. J'avais terminé 6e du général. Le niveau est tellement élevé que je ne veux pas m'enflammer. Cela ne sera pas facile mais c'est une période qui me correspond bien. Puis c'est sympa de disputer une course de dix jours sur une île comme la Guadeloupe !

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Sébastien FOURNET FAYARD