Recrutement : « Le talent ne fera pas la différence chez les pros »

Crédit photo ASO / A. Broadway

Crédit photo ASO / A. Broadway

Alors que le mois de juillet touche à sa fin, les équipes professionnelles s'apprêtent à accueillir dans leurs rangs un ou plusieurs stagiaires. Si les surprises sont rares dans l'annonce des attributions des stages, elles existent et sont le fruit d'un processus de recrutement propre à chaque formation. DirectVelo a profité d'une journée de repos sur le Tour de France pour découvrir les ficelles du recrutement d'une formation WorldTour : Giant-Alpecin.

Annoncé à la mi-juillet, le partenariat entre Sunweb et l'équipe Giant-Alpecin, apporte une pérennité au projet mené par Iwan Spekenbrink. "C'est important pour nous de nous installer dans la durée, car notre objectif à long terme est de regrouper les meilleurs éléments du cyclisme allemand et mondial, explique celui qui a fondé l'équipe en 2005. L'une des principales valeur de notre formation est le collectif, c'est pour cela que nous essayons d'impliquer le maximum de personnes possibles dans le processus de recrutement et de supervision des jeunes coureurs".

Au-delà des résultats bruts illustrés par les classements des grandes courses espoirs, l'accent est mis sur la personnalité du coureur et sa capacité à épouser la mentalité de l'équipe. "On a un panel de jeunes coureurs très large, explique Spekenbrink. Le talent, on en trouve chez énormément d'espoirs, mais ce n'est pas ce qui fera la différence dans le monde professionnel. On rassemble le maximum de données sur chaque coureur intéressant : leurs résultats bien sûr, mais aussi leur âge, leur passé cycliste, leur personnalité... C'est primordial que le coureur s'intègre dans le groupe pour exploiter au maximum son potentiel".

Dernière pièce du puzzle que représente le recrutement à ce niveau : les cadres du groupe. Tom Dumoulin, double vainqueur d'étape sur le Tour 2016, fait partie des tauliers de l'équipe Giant-Alpecin. Il participe activement à la sélection des nouveaux venus. "En tant que coureur, je n'ai pas vraiment ma place dans la décision finale, explique-t-il à DirectVelo. En revanche, on veut vraiment que les coureurs que l'on recrute s'intègrent du mieux possible et colle à notre philosophie, notre mentalité. C'est primordial pour le bon fonctionnement de l'équipe. De mémoire, les exemples les plus marquants pour moi ont été les arrivées de Sam Oomen du côté des jeunes, et de Laurens Ten Dam du côté des moins jeunes (rires). Dans les deux cas, j'y ai participé dans le sens où j'ai pu appuyer le fait qu'ils étaient les plus aptes à s'intégrer au groupe".

Un recrutement axé sur le collectif pour la formation d'origine néerlandaise, devenue allemande en 2015, mais avec un objectif bien précis. "Nous souhaitons regrouper, dans les années à venir, les meilleurs coureurs Allemands et mondiaux de la nouvelle génération, annonce Iwan Spekenbrink. Il y a d'excellents coureurs sur lesquels nous gardons un œil, en Allemagne, mais aussi en France, en Belgique ou aux Pays-Bas. Ceci dit, il est encore trop tôt pour donner des noms, et comme chaque année, nous ferons nos choix selon nos critères."

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