Tour de France : Sur les traces d'Adam Yates

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo lance la rubrique "Sur les traces de...". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous aujourd'hui avec Adam Yates, actuel 3e et meilleur jeune du Tour de France 2016. Le témoin ? Johan Boucher, l'un de ses coéquipiers lorsque le Britannique est arrivé à l'UVCA Troyes, à l'âge de 19 ans.

« A Troyes, nous en avons vu passer, des coureurs étrangers. C'est un peu dans la tradition de l'équipe. Mais Adam (Yates) est celui qui est resté le plus longtemps : deux saisons et demi. Bien sûr, il y avait la barrière de la langue avec de très nombreux de nos coéquipiers, mais personnellement, je parlais anglais, alors je me suis vite rapproché d'Adam. Je garde de très bons souvenirs de son passage ici. C'est un mec vraiment top, très sympathique et avec qui il est impossible de se prendre la tête. Je l'ai toujours vu avec le sourire. Cela vient sans doute de son éducation, et d'une famille de gens simples et respectueux. Ses parents venaient assez régulièrement en France pour le voir courir, ou lui emmener du matériel.

« ADAM (YATES) A UN CARACTERE DE CHAMPION »

Depuis ses premiers pas en France, Adam a toujours été quelqu'un d'extrêmement courageux, avec beaucoup de caractère. A chaque fois qu'il tombait en course, il se relevait tout de suite, même s'il s'était fait mal. Il voulait rentrer sur la tête de course à tout prix. Je me souviens d'un Troyes-Dijon, où ça avait borduré dès le Km 0. Adam s'était pris une voiture après 500m. Il était bien amoché. Mais il est rentré comme une balle, en sautant de groupe en groupe, malgré les cassures. C'était impressionnant.

Surtout, Adam est quelqu'un qui sait se remettre en cause. Lorsqu'il échouait sur une épreuve, il ne se cherchait pas d'excuses, ne critiquait jamais ses équipiers ou le matériel. Il essayait simplement d'analyser ses erreurs tactiques, pour faire mieux la fois suivante. Et puis, il ne lâche jamais rien. Ce n'est pas le genre de gars à se laisser abattre si quelque chose ne va pas. Il repart immédiatement au combat sur la course suivante. Il a un caractère de champion. Il ne doute jamais. Et quand il est dans votre roue, c'est une vraie sangsue : impossible de le décrocher. Il a un mental d'acier.

« A LA BASE, C'ETAIT UN PUNCHEUR-SPRINTEUR »

Ce tempérament, il le tient sans doute de son complexe envers son frère, Simon. Pendant des années, Adam était moins fort que lui. Il a toujours admiré son frère et je suis persuadé qu'il s'est surpassé pour que son frère soit également fier de lui.
Ce qui m'impressionne le plus chez Adam, c'est sa transformation ces dernières années. Pas physiquement, car il a toujours été un coureur de poche, avec une silhouette assez fine. Je parle de son changement de spécialité. Certains ne s'en rappellent peut-être pas, mais à la base, il était puncheur-sprinteur. J'étais d'ailleurs son poisson-pilote. Tous les week-ends, il allait frotter avec les plus costauds du peloton. Je me souviens par exemple de cette fameuse étape sur le Tour des Deux-Sèvres, où il a pris la deuxième place d'un sprint massif derrière Bryan Coquard ! Quand j'y repense, ça me fait rire. Jamais je ne l'aurais imaginé grimper les cols du Tour de France avec les meilleurs. J'ai bien vu qu'il progressait de façon très rapide, jusqu'à son explosion au CC Etupes en 2013. Mais de là à grimper comme ça ! Il m'épate. Il nous a fait une transformation à la Laurent Jalabert. »

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Adam YATES