Tour de France : Sur les traces d'Eduardo Sepulveda

Crédit photo Alexanne Bonnier

Crédit photo Alexanne Bonnier

A l'occasion du Tour de France 2016, DirectVelo lance la rubrique "Sur les traces de...". L'objectif ? Mieux connaître un coureur présent sur le Tour de France, grâce à un équipier, adversaire ou dirigeant qui l'a connu chez les Amateurs.
Rendez-vous avec Eduardo Sepulveda, l'Argentin de Fortuneo-Vital Concept.
Le témoin ? Jean-Jacques Henry, l'entraîneur français du Centre Mondial du Cyclisme qui l'a dirigé à son arrivée en Europe, en 2012.

« J'ai rencontré pour la première fois Eduardo l'avant-veille du ZLM Tour (Pays-Bas), manche de la Coupe des Nations Espoirs. Je ne le connaissais pas, je ne savais pas ce qu'il était capable de faire même si nous avions ses références chronométriques en poursuite individuelle. Et il termine 2e du ZLM Tour (devancé par le Français Maxime Daniel, NDLR) ! Il a donc montré de suite qu'il savait être efficace sur un terrain à bordures. Eduardo a de suite eu le niveau international. Cela est rare chez nous car il y a toujours un laps de temps où les coureurs doivent travailler pour arriver à un bon niveau. Eduardo sortait de la saison en Amérique du Sud, il marchait fort directement.

« IL NE SE PRESENTAIT PAS COMME UN GRIMPEUR »

Avait-il déjà l’âme d'un leader ? Pas forcément. On voyait qu'il avait un gros potentiel, des grosses ambitions et une grande intelligence. Il comprenait assez rapidement les choses, cela aide pour progresser vite. Des défauts ? Pas vraiment. Les Argentins sont techniquement au point grâce à la piste. Ils n'ont aucun souci quand ils se retrouvent sur la route. En revanche, il est arrivé en nous disant que ce n'était pas un grimpeur, qu'il marchait que sur le plat... C'était logique car chez lui, en Argentine, c'est tout plat. Il ne savait pas ce que c'était de monter des côtes. Au vu de son gabarit, on a mis quelques mois à le convaincre. Il a perdu quelques kilos et a bien progressé. Maintenant, il a tendance à dire qu'il est grimpeur et plus rouleur !

« UNE BONNE ANALYSE »

Eduardo demandait des conseils. Il réfléchissait, il analysait bien les choses. Cela lui est arrivé de se relever car il se rendait compte qu'il avait attaqué de trop loin. Il réattaquait plus tard. Il y avait chez lui cette intelligence tactique assez intéressante. Et cette intelligence-là amène les gens au haut-niveau.

« IL NE TOMBAIT PAS BEAUCOUP »

Son souci est d'avoir souvent joué de malchance depuis son passage chez les professionnels en 2013. Il est tombé assez lourdement à plusieurs reprises. Avec une saison pleine, il pourrait progresser plus vite. Il est encore jeune (25 ans). Je pense qu'il a encore une marge de progression. On ne sait pas où il peut s'arrêter car il est à chaque fois contraint de faire une demi-saison. Chez nous, il ne tombait pas beaucoup ! J'ai vu sa chute au Tour d'Oman, c'est de sa faute. Mais pas aux Boucles du Sud-Ardèche où le vent a fait tomber une barrière sur lui.

STAGIAIRE A LA FDJ

Quand il était chez nous, il avait obtenu un stage à la FDJ. J'avais appelé Yvon Madiot pour lui parler d'Eduardo. En fin d'année, la FDJ ne lui avait pas proposé un contrat pro. Je ne suis pas surpris, je sais comment cela se passe. Parfois il n'y a pas de place, parfois une équipe veut un sprinteur plutôt qu'un grimpeur... Si on ne rentre pas dans la recherche du moment, on ne peut pas signer.
En tout cas, il avait une telle envie d'être professionnel que l'Argentine ne lui manquait pas pendant la saison. Eduardo n'a pas eu trop de soucis d'acclimatation en Europe, il voulait réussir ! »

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