Cyclo-cross : « Enlever du stress aux mécaniciens »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

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La saison prochaine, sur les manches de la Coupe du Monde et au Championnat du Monde de cyclo-cross, il sera possible pour un Elite Homme ou une Elite Femme de communiquer à l'aide d'un micro vers ses mécaniciens. Coordinatrice de la discipline à l'Union Cycliste Internationale, Christelle Reille explique à DirectVelo pourquoi cette décision a été prise.

DirectVelo : Pourquoi avoir donné la possibilité à un coureur d'être équipé d'un micro ?
Christelle Reille : En cyclo-cross, les oreillettes telles qu'on les connaît sur la route sont explicitement interdites depuis de nombreuses années. Cette année, nous allons introduire la radio entre le coureur et ses mécaniciens. C'est ce qu'on appelle en anglais, la radio one-way puisque cela ira uniquement du coureur vers les mécaniciens. Le cycliste pourra utiliser un micro pour prévenir ses assistants qu'il a besoin d'un nouveau vélo, de pneus particuliers... Le système sera utilisé en Coupe du Monde et sur les Mondiaux, uniquement pour les épreuves Elites Hommes et Femmes. Cela vient remplacer les hurlements d'un coureur envers son assistant pour dire "je veux ça".

Est-ce la seule finalité ?
Non, il y aura une autre finalité. Nous avons un partenariat en Coupe du Monde avec Telenet, et cela entraîne un certain nombre de développements technologiques. Nous avons fait un test de GPS pendant le dernier Mondial. Nous voulons mettre un tas de choses à disposition des fans, notamment ceux qui ne résident pas forcément aux Benelux et qui veulent savoir par exemple où se trouve un coureur australien. Pour en revenir au radio one-way, on envisage comme en Formule 1 de pouvoir afficher pour certains coureurs le message mécanique à la télévision pour rendre la diffusion plus intéressante.

Certains médias ont écrit que vous allez remettre les oreillettes...
Il faut savoir lire un communiqué... C'est faux.

« NOUS ALLONS CONTROLER LE SYSTEME »

N'avez-vous pas peur que cela ouvre la porte à de nouvelles tricheries ?
Non, nous allons contrôler le système. Cette fonction doit apporter du confort aux coureurs et enlever du stress aux mécaniciens. C'est quand même stressant quand un coureur joue une position importante... Le cyclo-cross est devenu pointu en terme de mécanique. Des coureurs changent de stratégie pneumatique pendant la course. C'est une évolution. Et non, encore une fois, les coureurs n'auront pas d'oreillettes.

Le système pourrait-il être mis en place sur d'autres épreuves ?
On fera le bilan avec les coureurs et les équipes. Il faut voir où on arrive avec cette évolution technologique par rapport à l'information qu'on veut pouvoir donner.

Les Juniors et les Espoirs vont-ils rapidement en bénéficier ?
Nous sommes toujours à la recherche d’éléments pour limiter une course à l'armement. On veut limiter les écarts entre une fédération très riche et une autre en plein développement sans tirer une nation vers le bas. Mais pour les jeunes, on ne cherche pas à implanter ce système.

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