Aux Lacs de l'Eau d'Heure, Sébastien Delfosse était l'unique Wallonie-Bruxelles à flairer le bon coup du Championnat de Belgique. Membre de l'échappée-fleuve de 21 hommes dans la roue des Gilbert, Van Avermaet, Bakelants, De Plus ou Wellens, le Liégeois attendait son heure. "J'avais décidé de surveiller Philippe et une fois à l'avant, de m'économiser", explique le longiligne puncheur de 33 ans.

Les banderilles successives du trio Gilbert-Wellens-De Plus puis de Van Avermaet ou Bakelants ont entamé ses forces. Jusqu'au dernier tour, où il devait assumer les 43e, 44e et 45e ascensions du jour. "Les dernières attaques m'ont vraiment fait mal, alors j'ai assuré. Je n'ai vraiment pas à me plaindre vu ceux classés devant moi", se félicite le septième du National, son meilleur résultat.

SUPPLEER PARDINI ET PLANCKAERT

"Je suis content de pouvoir prouver que je suis encore là et que l'équipe peut me faire confiance", pose-t-il auprès de DirectVelo. Son printemps fut pourtant compliqué. Gêné par une grippe fin février, Delfosse a dû évoluer dans l'ombre des Pardini et Planckaert de nombreuses semaines durant. "Je me suis mis au service des autres, donc cela devenait compliqué de ramener un résultat personnel. Et puis tu ne sais pas vraiment où tu situes, tu doutes un peu."

Planckaert et Pardini ont commencé à accuser la fatigue des semaines de courses et à perdre de leur éclat. Moment idéal pour redorer le blason sang et or de Wallonie Bruxelles-Group Protect. "Depuis quelques courses, je sais que les autres ne sont plus au top. Alors j'essaie de performer moi-même, de me faire plaisir. Ce n'était pas simple, même si je savais que j'étais sur la bonne voie. Mais je suis arrivé détendu, sans stress au départ du Championnat puis j'ai bien été conseillé par mes directeur sportifs. Ca a payé", se réjouit celui qui est guidé par Fred Amorison et Olivier Kaisen.

« JE REAPPRENDS A ME CONNAITRE »

Désormais, l'ancien de Landbouwkrediet doit continuer sur sa lancée et se hisser en haut des classements. Pour préparer le Tour de Wallonie, épreuve-phare pour l'équipe de Christophe Brandt, il évitera par contre le stage collectif à Livigno "qui ne m'avait rien apporté l'an dernier", pour enchaîner les dossards épinglés. "Je deviens vieux. Je réapprends à me connaitre et je me rends compte que j'ai besoin de rouler, de me mettre à bloc. Ainsi, j'espère tenir à un bon niveau jusqu'à la fin de saison, au moins jusqu'au GP de Wallonie."

Sa moisson de performances devrait débuter ce mercredi, sur l'IWT Oetingen (1.2). "Je serai probablement protégé par l'équipe", estime Delfosse, quatrième de l'épreuve l'an dernier. "Même si toute l'équipe sera présente le couteau entre les dents. Le final, avec les secteurs pavés, devraient me permettre de faire quelque chose de bien." Ensuite, place au Circuit Het Nieuwsblad, au GP de Saint-Nicolas, au GP Cerami puis au Tour de Wallonie.