Fierté et « joie immense » pour Arthur Vichot

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Il en a rêvé, et il l'a fait. Trois jours après le sacre de son "pote" Thibaut Pinot sur l'exercice chronométré, Arthur Vichot est devenu ce dimanche - et pour la deuxième fois de sa carrière après Lannilis en 2013 - Champion de France sur route. A domicile, sur le parcours très accidenté de Vesoul (Haute-Saône) le pensionnaire de la FDJ a devancé Tony Gallopin (Lotto-Soudal) et Alexis Vuillermoz (AG2R-La Mondiale) - voir classement. Pour DirectVelo, Arthur Vichot revient sur ce succès rempli d'émotions. 

DirectVelo : Que ressens-tu après ce titre conquis à domicile ?
Arthur Vichot : Il est difficile de résumer tous les sentiments par lesquels je suis passé une fois avoir franchi la ligne. Je suis Franc-comtois, j’habite à 40 kilomètres de Vesoul et il y avait toute ma famille et tous mes amis ici. C’était un moment exceptionnel, un moment de joie immense, de bonheur, de communion etc. Tous les superlatifs peuvent être utilisés. J’ai vécu 30 minutes formidables entre l’arrivée et la remise du maillot. C’était grandiose et magique.

« LE REVIVRE, C’EST ENCORE PLUS FORT »

Pourtant tu avais déjà connu la joie d’un titre national…
Oui mais gagner ici, c’est une autre dimension. A Lannilis, j’étais de l’autre côté de la France, ce n’était pas chez moi. Au moment de mon premier titre, j’étais sans doute encore insouciant. Là, je savais déjà ce que c’était de gagner un Championnat et de passer une année en bleu-blanc-rouge. Le revivre une deuxième fois, c’est encore plus fort. Et encore plus après les moments difficiles que j’ai pu traverser en 2014 et 2015. Tous ces mélanges de sentiments font qu’il s’agit aujourd’hui (dimanche) du plus grand jour de ma carrière.

Le fait d’avoir déjà décroché le titre en 2013 t’a-t-il aidé dans la gestion du final ?
Totalement. Même si je n’étais pas le favori N°01, j’étais l’un des outsiders et je savais que si je me retrouvais à l’avant pour la gagne, j’avais une chance sur deux de l’emporter. Quand on a déjà gagné un Championnat, on a un petit ascendant psychologique sur les autres. C’est d’ailleurs pour cela qu’à deux kilomètres de l’arrivée, j’ai décidé de ne plus rouler. Alexis (Vuillermoz) voulait me faire la cassure. Je lui ai rappelé que j’avais déjà gagné le maillot et que s’il voulait le titre, c’était à lui d’aller chercher Tony (Gallopin). On ne s’est pas fait de cadeau.

« J’ETAIS IMBATTABLE AU SPRINT »

C’est pourtant toi qui as lancé le sprint…
Ma stratégie dans le final, c’était vraiment de faire le moins d’efforts possibles pour faire un sprint grandiose aux 200m et c’est ce qu’il s’est passé. Je savais qu’avec tout ce que j’avais dans la tête, j’étais imbattable au sprint.

Beaucoup attendaient le doublé de Thibaut Pinot mais finalement, c’était bien pour toi que le parcours était taillé…
Thibaut était très attendu ici. En plus, il venait de gagner le chrono. J’ai un peu profité de tout cela. Personnellement, j’avais préparé ce Championnat avec un seul objectif, celui de le gagner. Et même si ça peut paraitre prétentieux, aujourd’hui je suis très fier de moi. Dès cet hiver, j’ai vraiment visé ce Championnat de France. En fait, j’y pensais déjà depuis l’annonce de Vesoul comme ville hôte des Championnats car connaissant le chauvinisme des Franc-comtois, on se doutait qu’ils n’allaient pas nous dessiner une « galette » (comprenez un parcours tout plat, NDLR). On imaginait depuis longtemps un parcours difficile pour avantager nos couleurs franc-comtoises. Enfin… de la FDJ (sourires). Avec Francis (Mourey) qui gagne aussi en cyclo-cross, les Franc-comtois sont devenus les maitres de la France (nouveau sourire).

« NE PAS AVOIR DE GALERES »

Le chrono pour Thibaut et l’épreuve sur route pour toi, c’était le scénario rêvé finalement…
J’en rêvais oui. Quand je l’ai vu gagner jeudi, je me suis dit « ce serait énorme de faire le doublé ». Réussir à le faire est quelque chose de grand. Et puis, avec les deux maillots dans l’équipe de la FDJ, c’est top. Je pense que Marc Madiot, même s’il adore sa Mayenne, va commencer à bien « kiffer » la Franche-Comté.

Qu’espères-tu réaliser jusqu’en juin prochain avec ce nouveau maillot de Champion de France ?
J’espère simplement ne pas avoir de galères et pouvoir évoluer à mon niveau. Après, je gagnerai ou je ne gagnerai pas de courses. C’est le sport. Mais je veux simplement pouvoir défendre dignement ce maillot de Champion de France sans pépins physiques. 


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