Le BIC, Madouas et la course parfaite

Crédit photo Jean-Michel Ruscitto / DirectVelo

Crédit photo Jean-Michel Ruscitto / DirectVelo

Une heure avant le départ de la course en ligne du championnat de France à Vesoul, ce samedi matin, les coureurs se pressaient déjà à la feuille de signature avant d’aller s’échauffer. Le but : éviter les mauvaises surprises avec ce départ qui s’annonce brutal dans la côte des Quatre Sapins. Quand Valentin Madouas a été présenté comme l’un des favori, il a ri. Et, accompagné de ses équipiers il s’est a repris son vélo. Un rire et une bonne humeur de façade car comme le coureur du BIC 2000 l’avouait à DirectVelo (voir ici), les nuits avant le championnat avaient été courtes. ‘’J’avais beaucoup de pression. Il fallait que je réponde présent’’, confie-t-il.

« ON A TOUS FAIT UNE EXCELLENTE COURSE »

Dans les premiers kilomètres rien ne transparait dans l’attitude du coureur qui se maintient dans les premières positions du peloton. Pendant ce temps, son équipier Baptiste Renault s’est glissé dans la première échappée de la journée. Au fil des tours, les hommes forts rentrent sur l’avant de la course et un groupe d’une quarantaine de coureurs se forment à l’avant. Les cinq Brestois sont présents. ‘’On était que cinq au départ mais on a tous fait une excellente course. Valentin Madouas était sans doute le plus fort mais le fait de voir que l’on était tous là avec lui, je pense que ça l’a rassuré’’, estime Cédric Delaplace, l’un des premiers à prendre son jeune coéquipier dans ses bras, après la ligne franchie. L’émotion a même submergée le champion de France 2013.

« VALENTIN EST EXCEPTIONNEL, IL RESPECTE LE PLAN A LA LETTRE »

Les tours s’enchainent et le premier groupe s’étiole au fil des ascensions. Les hommes du BIC sont toujours là pour entourer leur leader. Le dernier à céder sera Delaplace. ''On l’a soulagé en bouchant les trous à sa place. Mais c’est quand même lui qui a eu des jambes de feu !''. A trois tours de l’arrivée, le champion de Bretagne Elite et récent vainqueur de la SportBreizh place une première attaque. ''On avait décidé  qu’il ne devait pas bouger avant. Et ce qui est exceptionnel avec Valentin c’est qu’il a respecté le plan à la lettre’’, précise Yannick Botrel, le directeur sportif du BIC 2000.  Le quatuor Valentin Madouas, Rémy Rochas, Mathieu Converset, Jérémy Cabot possède trente secondes d’avance à 15 kms de l’arrivée mais un groupe de contre va rentrer au passage sur la ligne.

« QUAND GAUDU A ATTAQUE, J'AI PANIQUE »

Dès le pied de la dernière côte, David Gaudu attaque et file vers le sommet en solitaire. Madouas s’accroche pour basculer en tenant le grimpeur breton à porter de fusil. ''Je n’étais pas directement dans sa roue. J’ai un peu paniqué quand il a attaqué et j’ai eu peur d’exploser sur le sommet. Finalement j’y suis allé un peu trop tard. C’est paradoxal mais j’ai peut-être manqué  de confiance en moi''.
L’orage se déchaine et le Brestois trouve la force pour revenir avec Benoit Cosnefroy. Il conclut sa journée par ce long sprint victorieux face au coureur du CF Chambéry (lire ici). Un énorme cri de joie et quelques sanglots plus tard, le Breton, trempé est devenu champion de France à 19 ans. Il retrouve son directeur sportif au milieu des journalistes venus l’interroger. ''On a fait une course parfaite. Tout s’est passé comme on l’avait imaginé lors du briefing. Baptiste dans l’échappée, des coureurs présents à l’avant. Moi qui ne devais pas bouger'', savourait le nouveau champion de France.

UN HAMBURGER, UN VERRE POUR FINIR LA JOURNEE

Après s’être offert un bon hamburger, des frites et une petite glace, le nouveau champion de France amateur était de retour sur le circuit vésulien. ‘’Certains sont rentrés mais on a décidé de rester ici cette nuit pour savourer le titre’’, sourit Madouas. ''On ne sait pas où on va aller ni où on va dormir pour l’instant mais on va profiter'', continue Delaplace. Jusqu’à tard dans la nuit, ses coéquipiers seront encore là pour veiller sur lui.

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