Championnat de France : Un chrono brûlant

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Des coureurs qui s’échauffent avec une serviette mouillée sur le dos, certains directeurs sportifs qui se transforment en ventilateur humain. Et surtout, des dizaines de coureurs qui s’allongent de longues minutes avant de réussir à reprendre leur souffle. Ajoutées à un parcours difficile, les températures supérieures à 30°C ont durci ce championnat de France du contre-la-montre. 

UNE CHALEUR INSOUTENABLE

Des premiers partants jusqu’aux derniers, le bitume brûlant et le manque d’air ont rendu ce contre-la-montre suffocant. ''Je sentais la chaleur qui remontait du sol. J’essayais de chercher l’ombre sur la route mais la grande majorité du chrono était en plein soleil. C’était étouffant'', souffle Florian Vachon. ''Sous les casques, la chaleur était vraiment insoutenable'', explique Audrey Cordon-Ragot (lire ici), la Championne de France du contre-la-montre. ''C’était une vraie cocotte-minute là-dessous'', ajoute Thibaut Pinot.

Après un printemps pluvieux, cette  journée brûlante a éprouvé les organismes des coureurs. Image symbolique : la chute de Romain Sicard une fois la ligne franchie. Le coureur de Direct Energie a quasiment foncé dans les barrières, à bout de forces. D’autres spécialistes comme Johan Le Bon ont fini au bord du malaise. 

« L’UN DES TROIS CHRONOS LES PLUS DURS DE MA CARRIERE »

Même le tenant du titre, Jérôme Coppel, et quatrième jeudi est resté de longues minutes, assis sur la chaussée avant de pouvoir parler. ''Le parcours plus cette chaleur, je pense que c’est l’un des trois chronos les plus difficiles de ma carrière'', témoigne le médaillé de bronze au dernier Championnat du monde de contre-la-montre. Ce jeudi, Vesoul est devenue une fournaise qui a sans doute occasionné plusieurs défaillances. 

Sylvain Chavanel, passé en tête aux premiers intermédiaires avant de finir en cinquième position évoque : ''un coup de chaud''. D’autres coureurs sont passés à côté comme Sylvain Georges, un des favoris pour le titre amateur ou même Jérôme Coppel. ''Personnellement, c’est plus un manque de jambe, une mauvaise journée que la chaleur'', précise ce dernier. ''Jusqu’en haut de la première bosse, je respectais mon tableau de marche. Mais dans la descente, j’ai senti que je n’avais plus de force. Je pense que c’est la chaleur qui m’a assommé, j’ai préféré finir en roue libre'', ajoute Sylvain Georges. 

« LA CHALEUR M’A ASSOME, JE N’AVAIS PLUS DE FORCE »

Certains avaient anticipé cette hausse probable des températures comme le dit, Yoann Paillot. ''En voyant la difficulté du profil, j’ai perdu du poids avant le Championnat et je pense que ça m’a aidé à supporter la chaleur'', estime le nouveau champion de France dans la catégorie Amateurs.

Cet effort laissera-t-il des traces avant les courses en ligne de samedi et dimanche ? ''Forcément, j’ai beaucoup souffert. Et je  pense que c’est le cas de toutes les filles qui ont fait le chrono. Celles qui n’ont pas couru seront plus fraîches que nous'', prévient Audrey Cordon-Ragot. ''A partir de maintenant, la priorité : c’est la récupération'', conclut Pinot. Voilà la clef avant de remettre ça ce week-end, sur un circuit usant et peut-être sous les orages, cette fois-ci.

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