Sécurité : Les circuits, une solution d'avenir ?

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

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La multiplication des accidents en course mêlant les véhicultes motorisés et les coureurs n'a cessé d'attiser les réactions au sein du peloton.
Pour apporter des réponses et des débuts de solutions, la Ligue Vélocipédique Belge, la RLVB, a convoqué, mercredi dernier, les multiples acteurs du monde du cyclisme pour une table ronde. Au programme, deux heures d'échanges entre organisateurs, coureurs, directeurs sportifs, représentants des fédérations et même de la police et du ministère de l'Intérieur.
DirectVelo vous propose jeudi et vendredi, une série d'articles qui dressent le bilan de ces échanges.

Premier thème abordé : Les courses en circuit fermé sont-elles la panacée ?

LES PLUS GRANDES CLASSIQUES S'Y METTENT

Les Championnats, nationaux ou mondiaux, des classiques, telles les Grands Prix de Montréal et de Québec sont disputées sur un circuit fermé. C'était le cas du Grand Prix de Plouay jusqu'à l'an dernier mais l'épreuve s'oriente vers une course en ligne à partir de cette année. Mais désormais, un "monument" comme le Tour des Flandres a sacrifié la tradition de la course en ligne pour conclure son épreuve par plusieurs passages sur la ligne d'arrivée depuis 2012. D'abord décidé pour des raisons économiques, ce choix améliore aussi la sécurité.

Postes fixes de signaleurs pour bloquer les carrefours, quelques signaleurs mobiles pour avertir des îlots directionnels et autres dangers. Point à la ligne. Simple, plus sûr et attrayant pour les spectateurs. "Trois facteurs importants", assure Tom Boonen. "Cela permettrait aussi de développer les espaces publicitaires et invités sur les arrivées."

MOINS DE NERVOSITE

Mais cette course en circuit fermé risque de pousser le sport cycliste vers l'élitisme, et éventuellement, à rendre son accès payant. "Cela dénaturerait notre sport, célèbre pour l'accessibilité aux stars mondiales", reconnait Philippe Mariën, coordinateur de la commission sécurité à la RLVB. "Mais l'avenir me parait tracé dans cette direction."

"Je suis mitigé devant une telle solution pour une épreuve comme le Tour des Flandres", lance Christophe Brandt, à la fois organisateur et directeur sportif. "Mais s'il faut passer par là pour la sécurité, pourquoi pas", ajoute-t-il

Les grands Tours se terminent régulièrement par une étape en circuit. Au dernier Giro,  de nombreuses chutes ont marqué l'étape finale de Turin, causées notamment par la pluie. Mais pas seulement. "Quatre ralentisseurs dans une descente à 70 km/h, c'est bien trop dangereux. Mais hors ce cas isolé, cela permettrait de réduire la nervosité au peloton", estime Maxime Monfort, 14ème du Giro 2016.

SAUVER LES MONUMENTS

Au prochain Tour de Wallonie, les cinq étapes se termineront par un circuit (voir le parcours ici). "C'est en effet plus simple, surtout en termes de signaleurs fixes", acquiesce Christophe Brandt, administrateur délégué du TRW Org. "L'idéal est de s'en sortir sans moto sur les circuits, afin de limiter les dépassements en plein final. Et puis pour le public, nos supporters numéro un, c'est plus agréable aussi."

Il n'est pas question pour autant de s'orienter vers de telles solutions pour Liège-Bastogne-Liège ou Paris-Roubaix. "Car ces monuments proposent des routes fermées longtemps avant le passage des coureurs", rappelle Monfort. "Et puis, à Roubaix, rien de plus facile que de recouper. Mes parents parviennent à voir dix à douze fois les coureurs, alors imaginez en moto", explique Tom Boonen. Attention toutefois à ne pas rajouter des risques d'accidents de la circulation sur les routes parallèles à la course.

 

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