Loïc Perizzolo : « Le vélo m'a construit »

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo.com

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo.com

Loïc Perizzolo fait un petit Tour d'Europe des vélodromes depuis le mois de mai. D'abord en Allemagne avec son compère Claudio Imhof, puis la Coupe de France Fenioux à Saint-Quentin, le Championnat de Suisse à Zürich et enfin le Portugal au Trophée CAR à Anadia. A chaque fois, le coureur de 27 ans s'est imposé au moins une fois.
Entre temps, Claudio Imhof s'est fracturé la clavicule laissant seul son équipier d'Américaine.
DirectVelo a rencontré le nouveau Champion de Suisse de l'élimination et du kilomètre au centre de la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines.

DirectVelo : Quelle est ta motivation pour enchaîner les Grands Prix UCI ?
Loïc Perizzolo : Si j'avais 19-20 ans, je dirais que je viens pour progresser mais je n'ai plus 20 ans justement. Maintenant le vélo c'est d'abord pour avoir du plaisir, même si je veux aussi continuer à marcher. Je suis dans le circuit depuis plusieurs années donc je connais du monde ici, je ne reste pas tout seul dans mon trou.

« CLAUDIO C'EST UN AMI »

L'absence de Claudio Imhof t'a marqué...
Claudio c'est plus qu'un coéquipier, c'est un ami. Sans lui, ce n'est pas pareil. En Allemagne, on s'est bien marré, on a gagné. On devrait se retrouver aux Six Jours de Fiorenzuola, sa copine viendra pour nous masser.

Depuis 2014, tu as connu plusieurs problèmes de santé...
En 2014, je me suis d'abord cassé la clavicule en début de saison. Mais ce qui m'a fait flipper le plus sur le moment ce sont des tests début 2015 où on a décelé une anomalie cardiaque. Les docteurs m'ont dit que le coeur était beaucoup trop gros, "c'est dangereux".

« BEAUCOUP DE CHOSES EN MÊME TEMPS »

Où en es-tu maintenant ?
J'ai refait un test à l'effort début mai, le plus dur que j'aie jamais fait. Mais ils m'ont fait arrêter car la tension était trop haute. Mais moi je ne sens rien. C'est beaucoup de bruit pour rien, je trouve. Et en 2015, il y a eu la mort de mon frère, ça fait beaucoup de choses en même temps, c'est pas idéal pour le vélo.

Est-ce que ça t'a coûté ta sélection pour Rio ?
En début de saison, je n'ai pas montré grand chose mais c'est surtout un cumul de plusieurs choses, avec mon coeur, la mort de mon frère...

Tu t'y attendais à cette non-sélection ?
On garde toujours un espoir parce que tu veux toujours y aller mais je m'y attendais.

C'est un avantage ou un inconvénient d'être dans une structure comme le Team Chris Net ?
Ils me donnent un vélo, les habits, ils m'emmènent aux courses. C'est sûr, s'ils me donnaient 10 000 euros par mois, je serais encore plus heureux (rires). Jacques Roux et Christian Moille sont des super personnes, dévoués. Ils me félicitent toujours quand j'ai des résultats. Je ne peux pas demander mieux.

« IL FAUT GAGNER SA VIE »

Quelle suite vas-tu donner à ta carrière ?
J'ai rendu mon dossier pour rentrer à l'école de police. La formation dure un an mais j'espère pouvoir continuer à rouler à côté. Je ne touche presque plus d'argent de la fédération, je ne touche plus d'argent de mon canton. A un moment, il faut gagner sa vie.

Tu penses arrêter le vélo ?
Non, ça ce n'est vraiment pas envisageable ! C'est le vélo qui m'a construit, c'est le vélo qui m'a fait rencontrer ma femme. Si je ne fais plus de vélo, c'est pas possible !

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