Mathias Le Turnier tout terrain

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Déjà 2e de la Ronde de l’Isard (2.2U) le dimanche précédent, Mathias Le Turnier a confirmé ce week-end sa très bonne condition actuelle en prenant - une nouvelle fois - la deuxième place au classement général du Tour de Gironde, une autre épreuve de Classe 2 mais aux profils bien différents. Pour DirectVelo, le pensionnaire de l’Océane Top 16, désormais 10e du Challenge BBB-DirectVelo (voir ici) revient sur cette performance et parle de ses nouvelles ambitions pour le prochain Championnat de France.

DirectVelo : Après ton podium sur la Ronde de l’Isard et ta nouvelle "légitimité" (lire ici), tu t’es illustré dans un tout autre registre ce week-end…
Mathias Le Turnier : Je suis surpris de ce résultat en Gironde. L’Isard, je l’avais préparé et j’y allais avec de l’ambition. Par contre, je suis arrivé en Gironde avec la simple ambition de me faire plaisir et d’aider l’équipe, au cas où il y aurait quelqu’un de placé au général. Je ne savais pas trop comment j’allais me comporter sur l’étape de 210 kilomètres, dans les bosses. Et finalement, je me suis bien débrouillé (voir classements).

« JE NE SUIS PAS UNIQUEMENT BON EN MONTAGNE »

Tu avais déjà été offensif le premier jour, avant de chercher le podium final sur l’étape reine du samedi ?
Je me doutais que l’étape allait arriver au sprint, mais cette petite échappée de 60 kilomètres m’a mis dans le bain. Par la suite, j’avais fini l’étape tranquille dans le peloton. Le lendemain, c’était compliqué avec la pluie et les chutes. Vers le kilomètre 160, ça a commencé à faire la course dans la partie dure. J’ai trouvé l’ouverture et j’y suis allé. Je me suis retrouvé dans un bon groupe et j’ai à nouveau attaqué au premier passage sur la bosse d’arrivée. Derrière, le Vendée U voulait emmener Morgan Lamoisson pour le sprint. J’ai quand même réussi à faire ma place (3e). Le dernier jour, il n’y avait plus qu’à assurer la place sur le podium, même si j’ai failli perdre ma deuxième place au profit du Norvégien (Krister Hagen) qui a terminé quatrième au sprint et qui a donc raté de peu les bonifs. J’ai eu chaud aux fesses (sourires).

Il n’est pas donné à tout le monde de décrocher deux podiums en Classe 2, à quelques jours d’intervalle, sur des courses par étapes aux profils différents…
Cela me permet de montrer que je ne suis pas uniquement bon en montagne. J’ai une certaine polyvalence. Je peux m’adapter à différents terrains d’expression et je l’ai prouvé en Gironde, sur une course où ça frotte pas mal. Mais ce n’était franchement pas écrit d’avance. J’avais déjà disputé le Tour de Gironde l’an dernier, et ça n’avait pas spécialement retenu mon attention, avec des parcours où je ne suis généralement pas plus à l’aise que ça. C’est aussi la raison pour laquelle j’avais pris le départ sans prise de tête.

« JE PRENDS DE LA FORCE ET DE L’ENDURANCE »

Mais tu étais tout de même arrivé avec des certitudes ?
Je savais que si j’avais bien récupéré de l’Isard et que j’étais dans une bonne forme. Avec les années qui passent, mon niveau augmente. Je prends de la force et de l’endurance. Autrement dit, je ne progresse pas qu’en montagne. Alors oui, j’ai plus de certitudes. Surtout, le fait d’être en confiance me permet de tenter des choses que je n’aurais peut-être pas pu tenter avant la Ronde de l’Isard, comme le fait d’attaquer dans le final d’une étape de plus de 200 kilomètres, dans des petites bosses avec des pentes à plus de 10%.   

Tu démontres également de bonnes capacités de récupération…
J’ai toujours eu une bonne récupération. Cela ne m’a jamais posé trop de problèmes. Et puis, dans ce domaine également, je progresse petit à petit. J’avais bien soufflé en début de semaine, entre l’Isard et la Gironde. Je n’étais pas trop inquiet d’enchaîner, d’autant que je suis encore frais après une période où je n’avais pas beaucoup couru au mois d’avril.

« ON NE PEUT PAS GAGNER SUR UN MALENTENDU »

A ce rythme-là, on peut t’imaginer réaliser une performance sur le prochain Championnat de France ?
Le parcours y sera relativement vallonné, avec quelques ascensions assez longues. On sera souvent en prise. C’est un parcours que j’aime bien, où l’on ne peut pas gagner sur un malentendu. Je vais tout faire pour être en bonne condition fin juin, mais généralement, quand je commence à être en forme, ça dure un bon moment. Il faudra simplement que j’arrive à profiter du Tour d’Eure-et-Loir et de la SportBreizh pour parfaire ma condition avant ce Championnat.

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