Ronde de l'Isard : Histoires glaciales

Crédit photo DR

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Un coureur qui se retrouve sous une couverture de survie en pleine descente, un autre qui abandonne à 5 km de l'arrivée alors qu'il a fait le plus dur... L'étape finale de la Ronde de l'Isard s'est révélée dévastatrice pour certains favoris, qui n'ont pas supporté les 8°C au sommet du Portet d'Aspet ou la tempête de grêlons et neige fondue en haut de la Core. "Je n'ai jamais connu une journée aussi galère sur le vélo", raconte David Gaudu à DirectVelo. Le co-leader de l'Equipe de France, 9e du classement général le matin, a abandonné à cause du froid, dans des circonstances rocambolesques.

"Je l'ai remis une première fois sur le vélo", témoigne le sélectionneur, Pierre-Yves Chatelon. Le grimpeur breton se plaignait en effet de ne pas pouvoir freiner dans la descente du Portet d'Aspet, le premier col de la journée : "J'avançais à 35 km/h, je ne me sentais plus en sécurité"

Gaudu réussit à repartir mais, quelques kilomètres plus loin, alors qu'il accuse déjà plus de trois minutes de retard sur le groupe du maillot jaune, il déchausse dans la descente. "Je suis à moitié-tombé, tellement j'étais vidé, dit-il. On m'a alors placé en position latérale de sécurité et enveloppé dans une couverture de survie. Puis mes parents, qui suivaient la course, sont arrivés et m'ont embarqués."

Très en forme jeudi vers Goulier-Neige où il semblait le plus fort des grimpeurs, repris à la flamme rouge vendredi dans Ax 3 Domaines, David Gaudu ne se cherche pas d'excuses : "Peut-être que je ne suis pas aussi en forme que ça. Quand on est en forme, on supporte davantage le froid..."

FIN DE COURSE DANS L'AMBULANCE

Autre victime de la météo « extrême », Steff Hermans, coéquipier du maillot jaune Bjorg Lambrecht. "La journée la plus froide que j'ai vécue sur mon vélo", dit-il. Dans la descente du Col de la Core, le corps ne tient plus. "Je n'étais pas assez couvert, explique-t-il à DirectVelo. Entre la pluie et le froid, j'étais congelé. J'ai pu continuer jusqu'à 5 km de l'arrivée, pas davantage. Je me suis retrouvé dans l'ambulance pour hypothermie."

Hermans, qui avait déjà escorté Laurens De Plus dans sa 2e place au classement de la Ronde de l'Isard en 2015, se dit "heureux que l'équipe conserve le maillot jaune et que le travail paie." Toutefois, il garde un petit goût d'inachevé : "Je suis très déçu d'abandonner si proche de l'arrivée, mais je pouvais pas faire plus..."

Au total, 40 coureurs se sont retirés dans cette dernière étape de la Ronde de l'Isard, sur les 157 km entre Eaune (Haute-Garonne) et Saint-Girons (Ariège). C'est plus que la veille (22 abandons), dans des conditions opposées, les premières fortes chaleurs de la saison (lire ici). Mais le peloton s'est retrouvé moins décimé qu'en 2012, lorsque seulement 28 coureurs avaient terminé l'épreuve – dimanche ils étaient 63 à franchir la ligne d'arrivée.

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