Vélos à moteur : L'UCI défend ses méthodes

Crédit photo Jean-Michel Ruscitto - DirectVelo.com

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L'UCI a levé le voile sur sa méthode de contrôle de la fraude technologique ce vendredi, alors qu'elle avait refusé d'apporter des précisions depuis le scandale de Femke Van den Driessche, l'athlète belge confondue en janvier aux Championnats du Monde de cyclo-cross (lire ici).
Cette méthode, que l'Union cycliste internationale affirme "extrêmement efficace", est celle du « scannage ». Elle utilise une tablette, un boîtier, un adaptateur et un programme informatique, "qui permettent à l’opérateur de contrôler un vélo complet, ses roues, son cadre, son groupe et autres composants en moins d’une minute."

"Le scanner crée un champ magnétique, ajoute l'UCI, et la tablette détecte ensuite toute interruption de ce dernier qui serait causée par la présence d’un moteur, d’un aimant ou d’un objet solide comme une batterie dissimulée dans un cadre ou un composant."

Cette communication intervient dix jours après une enquête sur France 2 et dans le Corriere della Serra, qui utilisait un détecteur thermique, jugé plus efficaces par certains experts. L'UCI rejette cette méthode : "Dans certains conditions, l’imagerie thermique peut en effet détecter un moteur. Cependant, cela n’est possible que lorsque le moteur est utilisé ou vient de l’être, et qu’il est encore chaud. Cela rend les contrôles effectués avant ou après les courses inefficaces. L’imagerie thermique captera aussi des signaux de chaleur en provenance d’autres sources, notamment le corps du coureur, la chaleur générée par la friction mécanique et celle des pneus quand ils sont chauds. […] L’UCI a par ailleurs découvert qu’il est simple et bon marché d’installer des dispositifs efficaces isolant la chaleur, qui rendent ce genre de tests inefficaces."

L'UCI CRITIQUE LES RAYONS X ET LES ULTRASONS

La fédération internationale rejette ainsi les résultats de l'enquête de presse, qui suggérait des cas de fraudes technologiques en Italie, chez les professionnels (Strade Bianche) et les amateurs (gran fondo). "Les traces de chaleur montrées dans un récent documentaire lors duquel on a recouru à l’imagerie thermique durant une épreuve cycliste correspondent à une chaleur normale pour des éléments mobiles."
Par ailleurs, l'UCI balaie les autres moyens de contrôles existants, y compris les rayons X qu'elle utilisait pourtant jusqu'à fin 2015 : "le matériel est encombrant, coûteux, relativement lent et, dans de nombreuses juridictions, son utilisation soumise à des règles qui entraveraient ou interdiraient son usage." De même, les ultrasons ne permettrait pas une bonne détection, "en raison de l’épaisseur et de la densité très différentes des cadres des vélos et de leurs composants."

La méthode de « scannage » employée par l'UCI depuis 2016 a permis de mettre à jour le premier cas de fraude mécanique dans le cyclisme en janvier sur les Championnats du Monde de cyclo-cross, sur un vélo appartenant à Femke Van den Driessche, l'athlète Espoir qui nie sa culpabilité et a écopé de six ans de suspension lundi (lire ici). Les autres tests pratiqués ont été négatifs, tant sur les épreuves professionnelles que celles réservées aux jeunes, comme Liège-Bastogne-Liège Espoirs.

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