Axel Flet a pensé « monter la Redoute à pied »

Crédit photo Maxime Segers - www.directvelo.com

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Pour Axel Flet, Liège c'est je t'aime mon non plus. Échappé pendant de nombreux kilomètres lors de Liège-Bastogne-liège Espoirs samedi dernier, le sociétaire de Dunkerque Littoral Cyclisme-Cofidis a connu des déboires qui l'ont empêché de jouer pleinement sa carte. "Je me sentais vraiment bien pourtant", regrette-il, un brin fataliste. Il faut dire que le coureur qui fêtera ses 22 ans dans dix jours apprécie tout particulièrement l'épreuve belge : "C'est une course spéciale qui m'a plutôt réussi chez les Juniors. Quand tu vois tous les gens au bord des routes qui t'encouragent, il y a une vraie ferveur. Surtout quand tu es tout seul d'ailleurs, les Belges adorent ça. Et puis de se dire que dans seulement quelques jours les pros rouleront sur le même parcours, ça donne des frissons. Il faut quand même faire attention à rester concentré parce qu'on peut dépenser beaucoup d'énergie à penser à tout ça et à s'emballer".

De l'énergie, Axel Flet en aura gaspillé dimanche mais pas à cause d'un quelconque égarement. A la base, le plan était pourtant bon. "J'ai beaucoup discuté avec mon entraîneur samedi, je lui ai dit que je ferai en sorte d'être devant. On avait vu l'an dernier le champ que pouvait prendre l'échappée matinale", explique le puncheur. "Cette année avec la grêle et le vent, les conditions étaient propices pour que le peloton ait du mal à se coordonner pour rouler", poursuit-il. Comptant sur de bonnes jambes, le Nordiste estimait alors que le groupe de tête serait capable de faire un bon bout de chemin et que les plus forts seraient en mesure de rallier l'arrivée en solitaire.

« ON RIGOLAIT TELLEMENT ON ETAIT MAL »

Axel Flet avait vu juste puisque le vainqueur (Logan Owen) figurait dans l'échappée du jour, mais pour le coureur de Dunkerque rien ne s'est passé comme prévu. Tout commence par une crevaison de la roue arrière après à peine vingt kilomètres passés à l'avant. "Ma voiture n'était pas là et je suis allé au véhicule de dépannage neutre, ce qui m'a fait perdre beaucoup de temps", raconte-t-il. Reparti avec une minute de retard sur ses compagnons de route, le natif de Chalons-en-Champagne met finalement une heure pour réintégrer le groupe de tête. "J'avais usé pas mal de cartouches pour rentrer mais les jambes tournaient vraiment bien donc j'ai commencé à jouer les GPM", se souvient-il.

La malchance semble décidément poursuivre le puncheur de 21 ans qui voit alors se briser la roue qu'il a récupérée auprès de la voiture de dépannage. Sa propre voiture étant désormais à proximité, il retrouve rapidement sa place dans l'échappée mais finit par payer l'enchaînement des efforts. "Je pense que j'ai fait une erreur en ne me nourrissant que de tubes, je l'ai payée cash", précise Axel Flet. Victime d'une fringale dans la Côte de la Vecquée, il assiste impuissant au démarrage du futur vainqueur. Alors qu'il possédait 3 minutes et 40 secondes d'avance sur le peloton au pied du mont, il se fait reprendre au sommet de l'ascension. La suite ressemble ensuite à un long chemin de croix jusqu'à l'arrivée... "J'ai même pensé à descendre de vélo et monter La Redoute à pied. A la fin je roulais avec un autre gars, on rigolait tellement on était mal", confie-t-il légèrement amusé.

« FRUSTRE DE NE PAS AVOIR TERMINE DE MONUMENT »

Espoir 4, le récent dixième du Prix Souvenir André-Gislard a vécu le week-end passé son premier Liège-Bastogne-Liège Espoirs, et donc son dernier. Au final, le bilan est assez mitigé. "D'un côté je me suis fait plaisir à l'avant et je me suis rassuré. J'avais de la force, je sentais que j'étais dans les meilleurs de l'échappée et que je pouvais faire quelque chose", explique-t-il. Et d'ajouter : "ça fait un moment que j'ai du mal à retrouver mon coup de pédale dans les côtes, mais à Liège il s'est passé quelque chose. Ce n'est pas complètement revenu mais j'ai réussi à me sentir aussi à l'aise que quand j'étais chez les Juniors".

Pour autant, le Lillois garde une certaine amertume. "C'est dommage d'avoir eu cette fringale, j'aurais aimé savoir ce que j'étais capable de faire à la régulière. Je visais le Top 20 et par dessus tout, j'aurais voulu terminer", regrette-t-il, frustré par ses échecs sur les monuments du cyclisme. Mis à part sur Paris-Tours qu'il n'est pas certain de pouvoir disputer cette saison, Axel Flet n'est jamais parvenu à regagner l'arrivée dans les délais. "Paris-Roubaix ne m'a pas non plus réussi l'an dernier. J'étais tellement tombé et j'avais tellement crevé que je n'ai pas pu finir la course. Pour un pistard, c'est dur de ne pas atteindre le vélodrome", se rappelle-t-il. Victime d'une blessure aux ligaments d'un doigt, le coureur de Dunkerque Littoral Cyclisme ne pense pas être en mesure de disputer l'enfer du nord cette année. "Avec les vibrations causées par les pavés ça sera trop compliqué, je préfère protéger ma fin de saison et ne pas prendre de risque. C'est une déception mais je ne vais pas y repenser toute ma vie, et puis si je passe pro en fin d'année je n'aurai pas de regret (rires)", conclut-il.

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