On a retrouvé : Alexis Isérable

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Alexis Isérable n'a pas encore 23 ans, et il a déjà droit à la rubrique « On a retrouvé ». Alors qu'il était parvenu à décrocher un stage chez les pros en 2014, cette expérience lui a ouvert les yeux. Le Parisien qui a "besoins d'espace et d'indépendance" a préféré raccrocher le vélo. A la recherche d'un emploi après une suite de petits boulots, il ne regarde pas derrière lui. Il garde de très bons souvenirs de sa carrière cycliste "mais la compétition ne me manque pas".

DirectVelo : Tu mettais un terme à ta carrière cycliste à 21 ans seulement, pourquoi ?
Alexis Isérable : Je n’arrivais pas à m’épanouir, tout simplement ! Moi, j’ai besoin d’espace et d’indépendance. Rendre des comptes à un entraîneur, tout planifier rigoureusement, je n’y arrivais pas. J’arrivais à faire des sacrifices mais le vélo est un sport difficile. Tu ne sors pas ton vélo comme tu sors un ballon pour aller jouer au football !

Pourtant, deux mois avant ton arrêt, tu étais aux portes du professionnalisme
C’est vrai. J’ai été stagiaire a partir du 1er août 2014 dans l’équipe professionnelle d’Auber93. Sur le coup, bien sûr cela m’a stimulé mais aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’ai pas ressenti quelque chose d’excitant une fois sur place. A partir de ce moment la, j’ai compris qu’il était préférable pour moi d’arrêter. J’ai tenu mes engagements en terminant la saison du mieux que je pouvais, comme si c’était un travail, mais je savais que c’était ma dernière saison.

« JE CHERCHE MA VOCATION »

Et aujourd’hui, quel est ton travail ?
Malheureusement, je suis au chômage depuis l’arrêt de ma carrière cycliste. J’ai accumulé des petits emplois à droite et à gauche, mais rien sur la durée. Je fais quelques vacations d’aide aux enfants en difficulté, par exemple. Je me suis retrouvé face à la vraie vie et mon plus gros problème réside dans le fait que je cherche toujours ma vocation. Je n’ai pas eu d’offre d’emploi qui me passionne et mes expériences passées n’ont pas soulevé un réel intérêt non plus. Bon, maintenant, je ne fais plus du tout le difficile, je cherche du travail et veux prendre tout ce qui se présentera à moi.

Tu n’es pourtant pas démuni d’un bagage scolaire…
En effet, j’ai un BTS MUC que j’ai passé lorsque j’étais coureur cycliste. Mais la conjoncture actuelle n’est pas forcément favorable à l’embauche. Je garde toutefois le moral, car j’ai la chance d’être bien entouré par ma famille et mes amis : la roue va finir par tourner !

DES AMIS DEGUISES

Revenons à ta carrière cycliste, quel est ton meilleur souvenir à vélo ?
(Sans hésitation) La Ronde Mayennaise 2013 ! C’était la finale de la Coupe de France DN3 et le format de la course était assez spécial. Les deux ou trois premières équipes montaient en DN2, sur une seule course ! A l’époque, je n’avais plus d’entraîneur et j’avais fait le pari de préparer seul cette course. Je m’étais planifié un entraînement sur 1 mois et demi avec pour seul objectif de performer sur cette finale de DN3. Le président du club avait fait le déplacement, des amis s’étaient déguisés sur le bord de la route spécialement pour moi. C’était vraiment une chouette journée.

Ces moments intenses ne te manquent pas ?
Je ne suis pas du genre à regarder derrière. Je garde de très bons souvenirs de mon passé cycliste. Grâce au vélo, j’ai parcouru la France en long, en large et en travers avec les copains ! Mais la compétition ou le dépassement de soi ne me manque pas. Je n’ai pas besoin d’être au départ d’une course cycliste pour ressentir de l’adrénaline, par exemple. Je peux très bien le faire avec mes copains, en ayant une approche beaucoup plus détendu. Mon « trip » est plus du genre à m’inscrire sur un marathon sans avoir couru plus de 10 km d’affilée dans ma vie. J’aime jouer avec mes limites.

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