Nikos Ioannidis : « Il fallait que je vienne en France »

Crédit photo Laurie Descamps

Crédit photo Laurie Descamps

A bientôt 23 ans, Nikos Ioannidis n’est "déjà plus un tout jeune espoir", comme il aime à le rappeler lui-même. Pour autant, le coureur grec du VS Hyérois (DN3) pourrait bien se faire connaître du peloton amateur français dans les semaines et mois à venir, "pendant qu’il en est encore temps". Né à Thessaloniki – deuxième plus grande citée grecque –, Nikos Ioannidis a effectué ses premiers tours de roue à l’âge de 11 ans. D’abord passionné par le VTT, il s’essaie au cyclisme sur route en 2008, avec des résultats encourageants dès les premières saisons, qui lui permettent de rapidement représenter son pays sur les différents Championnats internationaux. "Pendant des années, j’ai gagné pas mal de courses, mais il faut dire que le niveau n’est pas très élevé chez nous et les meilleurs coureurs partent vite à l’étranger, alors je voulais faire la même chose".

INTEGRATION ET ADAPTATION

Membre d’une formation bulgare l’an passé mais avec un calendrier essentiellement grec, il a cet hiver fait le pari de laisser ses proches et ses habitudes pour s’installer en France, et donc plus précisément dans le Var, du côté d’Hyères. "J’ai toujours considéré le cyclisme amateur français comme le meilleur au monde, celui avec le niveau le plus élevé. Il fallait que je vienne ici pour progresser et tenter de devenir professionnel un jour. Ici, j’ai le sentiment que les coureurs étrangers ont autant de chance de réussir que les français". Seul désavantage et pas des moindres, la barrière de la langue. "Ce n’est vraiment pas facile pour le moment, d’autant que peu de coureurs et peu de français en général parlent anglais. J’essaie de m’adapter et d’apprendre au plus vite", détaille celui qui se dit "heureux" de la bienveillance de ses dirigeants et des "efforts" faits par ses coéquipiers.

CRITIQUES ET GROS TEMPERAMENT

Pur grimpeur, Ioannidis est avant tout un attaquant au tempérament explosif. "Je regrette simplement que beaucoup de courses se disputent au sprint. Il y a rarement de belles ascensions proches des arrivées, alors ce n’est pas évident d’aller faire un résultat pour moi. En plus, j’ai bien conscience que les dirigeants d’équipes ne regardent que les résultats sans chercher à voir si on a répondu présent sur la course, si on a été offensifs. C’est frustrant pour les coureurs comme moi". C’est ainsi qu’en février, il s’est décidé à jouer les classements de la montagne sur les différentes épreuves auxquelles il participe, comme il a l’habitude de le faire depuis des années. "Ça permet de monter sur les podiums. Beaucoup de gens me disent que je ne cours pas bien, que je devrais moins en faire, notamment du côté de mes amis grecs. Mais moi, je m’en fou. Je sais ce que je veux. Je suis ici pour montrer que je suis un bon grimpeur. Je ne peux pas rester dans les roues pendant quatre heures de course. J’ai besoin de me montrer, de faire valoir mes qualités lorsque la route s’élève".

DE NOMBREUX SACRIFICES

Vainqueur l’an passé d’une étape du Tour de la Mer noire (2.2) en Turquie devant le Champion de Pologne professionnel Tomasz Marczynski, Ioannidis admet bien volontiers qu’il espérait pouvoir séduire des formations de DN1 cet hiver. "Mais personne ne m’a répondu, souffle-t-il. Je peux comprendre. Je ne suis personne dans le cyclisme. Enfin, une victoire sur une Classe 2, c’est pas si mal non plus". Ioannidis se dit malgré tout content d’avoir pu signer à Hyères. "C’est le seul club de DN qui ait bien voulu me faire confiance, et je les remercie pour ça", ajoute celui qui était également rentré en contact avec le club de l’UC Aubenas. Tâche désormais au coureur grec de faire ses preuves. "J’ai tout sacrifié pour arriver à ce moment précis. C’est l’heure de vérité. Je vais voir si je suis capable de faire carrière dans le cyclisme".

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