Félix Pouilly : « Courir à l'avant »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo.com

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo.com

Premier Top 10 pour Félix Pouilly en 2016. Après avoir disputé la Méditerranéenne et le Tour La Provence (2.1), le pensionnaire de Roubaix Métropole Européenne de Lille a retrouvé un terrain plus en accord avec ses qualités à Paris-Troyes (1.2) où il a pris la quatrième place. Sur la classique auboise dimanche dernier, le néo-pro a fait la course et estime "[qu'il aurait] peut-être pu faire quelque chose si l'échappée était allée au bout".

« SI RUDY FAIT DEUX, CE N'EST PAS LA MÊME HISTOIRE »

"On avait pour consigne d'être devant dès le début car le directeur sportif pensait que ça partirait d'entrée avec des bordures", explique Félix Pouilly. Et le peloton a effectivement explosé dès les premiers kilomètres, laissant le coureur roubaisien à l'arrière. "J'ai été bloqué au départ et j'ai raté le bon groupe mais heureusement j'ai pu revenir", raconte-t-il. Parti dans un groupe de costauds à 30 kilomètres de l'arrivée en compagnie de son coéquipier Jimmy Turgis, le Champion de France Juniors 2012 a bien cru pouvoir jouer la gagne. Mais il a vu ses espoirs s'envoler à moins de deux bornes de la ligne avec le retour du peloton.

Il parvient alors à réintégrer les quinze premières positions mais se trouve un peu dans le rouge après son offensive. Il est alors dans l'incapacité de travailler pour son sprinter, Rudy Barbier. En adéquation avec la tactique mise en place, le Nordiste se met finalement dans le sillage du sprinter. "Pour Rudy le plus important c'est d'être placé juste derrière le mec qu'il surveille, en l'occurrence Baptiste Planckaert. Quand c'est le cas, il ne reste plus grand chose à faire pour l'aider sauf peut-être se mettre dans sa roue pour gêner les adversaires afin qu'ils ne puissent pas venir frotter. C'est lui qui m'a donné ce conseil lorsque j'étais stagiaire l'an dernier", confie l'ex-sociétaire du CC Nogent-sur-Oise.

Barbier vainqueur, Pouilly quatrième et Myngheer onzième, les sociétaires du RLM ont réussi leur coup sur Paris-Troyes mais pour Félix Pouilly tout aurait pu être différent à l'arrivée... "Ça a été une belle course pour nous mais on a quand même eu de la chance que Rudy l'emporte car s'il fait deux ce n'est pas la même histoire...", souffle-t-il. "C'est quelqu'un qui est hors du commun. Il est très fort et n'a pas besoin d'un train pour s'imposer. Je pense qu'il peut gagner en classe 1 parce que j'ai la sensation qu'il a franchi un cap depuis le début de l'année. Surtout il est très sympa parce que ce n'est pas n'importe quel sprinter qui te dirait de faire ton sprint derrière lui si tu ne peux rien faire de plus pour l'aider".

« DEJA CONTENT D'ÊTRE LA »

Bien qu'il ne soit pas le poisson-pilote désigné, Félix Pouilly reconnaît que dans le feu de l'action il pourra parfois être amené à travailler pour Rudy Barbier et Louis Verhelst dans les derniers kilomètres. En tant que néo-pro son rôle tiendra d'avantage à s'échapper et faire la course. Une situation que le Nordiste compte mettre à profit : "Il n'y a aucun intérêt à rester dans le peloton et attendre que la course se passe puisqu'on n'est pas comme Quick Step à pouvoir mettre un train en place. Il n'y a qu'en courant à l'avant qu'on peut tirer son épingle du jeu".

Quoiqu'il en soit, il souhaite avant tout raisonner de manière collective quitte à mettre, un peu, ses ambitions personnelles de côté. "Je suis déjà content d'être là car en Espoirs 2 je n'avais quasiment pas couru à cause de plusieurs opérations de l'artère iliaque et de fractures aux lombaires suite à un accident avec une voiture (lire ici et ici). Je vais donner le maximum pour l'équipe et on verra bien ce que ça donne", relativise le vainqueur de la Coupe de France Espoirs 2015.

Pour 2016 la formation nordiste a axé sa saison autour de deux gros objectifs : la Coupe de France et les Quatre Jours de Dunkerque (2.HC). "C'est la plus belle course de notre calendrier et en plus on sera à domicile", précise Félix Pouilly qui avoue qu'à titre personnel il lui est difficile de se prononcer sur ses ambitions. Le coureur de 21 ans apprécie les courses au profil vallonné qui sont propices aux scénarios débridés comme la Classic Loire-Atlantique sur laquelle il sera aligné ce samedi. "Ça fait plusieurs fois de suite que les gars arrivent un par un là-bas, il faudrait que ce soit encore le cas cette année. Je pense aussi au Tour du Finistère et au Tro Bro Leon où j'aurai deux mois de compétition dans les jambes, donc je pense que j'aurai d'avantage pris le rythme. Je vais essayer de saisir les opportunités parce que je pense qu'elles ne seront pas nombreuses même si j'ai failli en avoir une le week-end dernier", affirme le Nordiste qui espère profiter de sa bonne prestation dans l'Aube afin de décrocher une sélection en équipe de France Espoirs pour les classiques Flandriennes.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Félix POUILLY