Aexandre Paccalet (Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin) a remporté en solitaire ce dimanche la 78e édition de la classique Bordeaux-Saintes (Elite Nationale), disputée sur 170,4 kilomètres entre Braud-et-Saint-Louis (Gironde) et Saintes (Charente-Maritime). La deuxième place revient à Yoan Verardo (GSC Blagnac VS 31). Le podium est complété par par Simon Sellier (Vendée U).Alexandre Paccalet succède au palmarès de l'épreuve à Bryan Alaphilippe (Armée de Terre). Voici les réactions recueillies par DirectVelo.

Alexandre Paccalet (Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin)
Vainqueur de Bordeaux-Saintes
« C'est ma première victoire en élite. Même si je suis en forme, c'est une surprise pour moi de gagner une élite, surtout Bordeaux - Saintes qui est une des plus belles classiques de l'Ouest. C'est la première fois qu'on vient courir ici hors Coupe de France. On venait là un peu à la découverte des bordures, parce que ce n'est pas trop le point fort de notre région. La principale difficulté, aujourd'hui, c'était le vent. Parce qu'au final, les côtes étaient un peu courtes, donc elles n'étaient pas très difficiles. Le vent était ce qu'il y avait de plus dur.
Dans l'équipe, on a su bien rester groupés dans ces moments décisifs, ce qui nous a permis d'être dans les premières bordures à chaque fois sans trop laisser d'énergie. Parce que dans ces conditions, c'est vraiment l'équipe qui parle. On voit souvent les numéros que font le Vendée U ou le CC Nogent sur Oise dans les courses à bordures. C'est vraiment le collectif qui joue. On s'en est bien sortis. Toute l'équipe a bien fonctionné, ce qui a fait que je me suis retrouvé à l'avant sans avoir trop dépensé d'énergie avant. Dans le final, Nogent et Vendée U étaient en surnombre. Il y avait aussi Yoann Paillot qui me faisait un peu peur. Il descend de chez les pros et il est très fort. J'ai essayé de rester calme et de ne pas m'affoler. Je me suis retrouvé devant avec Simon Sellier et Jérémy Lecroq. Je pensais qu'on pouvait aller loin tous les trois parce que derrière ils avaient des gars pour les protéger. Finalement on s'est fait reprendre. J'ai passé un tour à récupérer derrière. Je me suis fait un peu engueuler parce que je ne passais pas. Et puis quand Yoann Paillot a attaqué, j'y suis allé tout de suite parce que c'est le genre de gars qui, si on lui laisse 50 mètres, va aller gagner la course. Au final, les jambes ont bien répondu. Je l'ai contré et je me suis lancé dans un truc un peu fou mais ça a réussi. Je n'avais pas du tout l'intention de partir seul à ce moment-là. Quand j'ai vu Yoann Paillot et Simon Sellier se rasseoir, j'ai voulu passer pour relancer un peu la course parce que derrière, il y avait des cassures. J'avais vu que Morgan Lamoisson qui, pour moi, était le plus rapide au sprint avait eu un peu de mal à y aller. Je voulais éliminer des coureurs comme ça et au final, je me suis retrouvé tout seul.
Une fois à l'avant, on n'a plus le choix, il faut continuer. Il y a eu 5 ou 6 kilomètres pendant lesquels ils n'étaient pas loin derrière moi. J'ai hésité entre me relever et continuer tout seul, parce que ça aurait pu être des efforts inutiles et puis au final j'ai vu que je creusais donc j'ai continué. Au briefing ce matin, on s'était dit qu'il valait mieux tenter de gagner la course et faire dans les "etc" que de faire dixième en n'ayant rien fait. Donc j'ai pris le risque. C'est ce qui me manquait depuis le début de l'année. Je faisais des places, mais je ne gagnais pas de course. »

Yoan Verardo (GSC Blagnac Vélo Sport 31)
2e
« Avant le départ, si on m'avait dit que j'allais faire deuxième, j'aurais été content. Mais là, vues les circonstances de course, je suis vraiment déçu. Après, je ne pouvais pas faire grand chose. J'étais seul de l'équipe alors qu'on était une dizaine dans le groupe de tête. Ils étaient trois du Vendée U et trois Belges. Ce n'était pas à moi de faire la course. Le vainqueur est sorti un peu bizarrement. Ca s'est regardé. Ce n'était pas à moi d'y aller. Je pensais vraiment que les équipes de Nogent, du Vendée U ainsi que les Belges allaient mettre en route, mais ça ne s'est pas passé comme ça. Il a pris beaucoup d'avance et on ne l'a jamais rattrapé. C'est dommage.
On connaît tous le circuit de Bordeaux-Saintes. Tous les coureurs savent que vers Pons, aux alentours des kilomètres 70-80, ça commence à bordurer. C'est vrai que ce n'est pas évident parce que tout le monde veut se replacer. Il y avait déjà une échappée d'une vingtaine de coureurs devant dont trois coureurs de Blagnac, dont Flavien Maurelet qui est une des capitaines de route de l'équipe et qui est fort en ce début de saison, donc c'était parfait pour nous. Derrière, quand il y a eu le gros coup de bordure, on était tous bien placés mais il y a eu un gros coup de vis et il n'y a eu que moi qui ait réussi à suivre avec Alexis Guérin qui était dans un groupe juste derrière. Au final, on s'est retrouvé à 30 devant dont cinq du club. C'était toujours pas trop mal. Mais les trois qui étaient devant commençaient à avoir mal pattes. C'est ressorti dans les bosses vers le kilomètre 110 et là il n'y avait plus que moi à me retrouver dans un groupe de huit coureurs. Sylvain Blanquefort a ensuite réussi à renter, mais il était vraiment cuit, donc j'ai dû me débrouiller tout seul. C'est dommage qu'il n'y ait pas eu un mec de plus de l'équipe dans ce groupe. Mais je ne peux pas leur en vouloir. Dès le kilomètre zéro on était bien placés. Collectivement, on a été bons. Ils ont fait la course d'entrée. On ne peut pas ensuite leur demander de rouler à 50 km/h au 150e kilomètre. Mais je finis le travail des copains en faisant une place de deux. J'aurais préféré la victoire, mais c'est comme ça.
J'étais troisième l'année dernière. Je suis deuxième cette année. J'aimerai ne pas y participer l'année prochaine en étant professionnel. Mais si je ne passe pas pro, je referai Bordeaux-Saintes en espérant la gagner. »

Simon Sellier (Vendée U)
3e
« C'est un peu dommage de ne terminer que troisième. L'équipe du Vendée U a fait une super course. On a tenté de faire des bordures. On s'est alors retrouvé en surnombre. Dans le final, on a tout tenté pour dynamiter la course. On a beaucoup attaqué. Bordeaux-Saintes est une course qui nous tient à cœur. A la fin, il ne nous manque pas grand chose pour jouer la gagne. Ensuite, au sprint Yoan (Verardo) me bat de pas grand chose pour la deuxième place. Malgré tout, terminer troisième, c'est mieux que rien. On peut aussi être satisfaits de notre course d'équipe. »