Valentin Madouas : « Passé par toutes les émotions »

Dès l’entrée de l’échappée sur le circuit final de la Route Bretonne, Valentin Madouas attaque. Il reste alors plus de 40 km à parcourir. Seul ? Non, le coureur de Sojasun Michael Vink a pris la roue. Mais, avec deux coéquipiers dans le contre, il ne collabore pas. "Mentalement, ça a été très difficile à gérer. Au début j’étais énervé mais de toute manière, comme il ne parlait pas français je ne pouvais pas m’en prendre à lui, plaisante Madouas. Je me suis dit que c’était foutu, que j’allais faire 2. Je suis passé par toutes les émotions. Heureusement, j’ai réussi à me reprendre et j’ai commencé à l’attaquer".

« IL ME FALLAIT 15 SECONDES POUR LE SPRINT »

Une fois, deux fois, inlassablement, le Breton teste son compagnon. "Je voyais qu’il manquait un peu de « giclette » mais c’est un très bon rouleur et il arrivait à revenir. Je me disais que ça allait l’user en vue du sprint". Derrière, Elie Gesbert (VC Pays de Loudéac) sort du contre. Il menace le duo. "A chaque tour, je surveillais les écarts. C’était stressant car je devais en garder pour le sprint mais il fallait continuer à rouler pour éviter le retour des poursuivants. Je savais qu’il me fallait 15 secondes d’avance dans le dernier tour. Avoir plus n’était pas nécessaire".

Avec déjà deux succès en Elite Nationale l'an passé (lire ici), Valentin Madouas n’a pas tremblé à l’approche du sprint. "J’ai pu faire exactement ce que je souhaitais. A 400 mètres il a voulu lancer puis il s’est ravisé mais c’était trop tard. J’avais pu mettre sa roue avant à hauteur de mon pédalier. Juste là où je voulais qu’elle soit". L’explosivité du coureur du BIC 2000 fait le reste et Valentin Madouas ouvre son compteur 2016. "Au passage de la ligne, ça a été une véritable délivrance. La Route Bretonne, c’était mon premier objectif de la saison et puis, gagner pour mon retour à la maison, ça fait super plaisir !"

« MANCHE-ATLANTIQUE ? ON VERRA ! MON DEBUT DE SAISON EST DEJA REUSSI »

Un retour car depuis le début du mois de février, il a enchaîné les stages, puis les courses amateurs dans le sud de la France et enfin un difficile Tour La Provence avec l’Equipe de France. "En rentrant de Marseille vendredi matin, j’avais peur de ne pas avoir assez récupéré. Finalement, je n’avais pas les cuisses trop dures avant la course, assure-t-il. Je pensais que courir avec les pros en début de saison serait compliqué mais nous avons fait un bon hiver donc ça allait. Je sens que le Tour La Provence m’a fait progresser. Je pense même qu’avec une semaine de plus je devrais être encore mieux sur Manche-Atlantique".

A bientôt 20 ans, Valentin Madouas sera sans doute observé sur la classique bretonne. "Forcément, quand on gagne, on est plus surveillé le week-end suivant. Avec cette victoire, j’ai déjà réussi mon début de saison. Sur Manche-Atlantique, il y aura certainement des Continentales, l’arrivée dans la côte peut changer des choses aussi. Je ne mets pas de pression, on verra", conclut-il avec le sourire.

Crédit photo : Olivia Nieto - Olivia Nieto Photos Cyclisme
 

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