L’échappée (presque) belle d’Antomarchi

"Avant la course, je n'avais pas forcément prévu de prendre l'échappée. J'attendais de voir comment mes sensations étaient après le Haut-Var". Apparemment bonnes puisque Julien Antomarchi a passé cette première étape du Tour La Provence à l’avant. "Quand le coup est parti, il n'y avait personne de l'équipe en tête de peloton. Alors, j’ai décidé d’y aller. Après le sommet de la côte du Pigeonnier, on n'attaque pas la descente directement. Il y a une portion en faux-plat montant, c'est là que le groupe s'est créé", déclare-t-il à DirectVelo.
 
Toute la journée, le groupe composé de six costauds (Voeckler, Péraud, Edet, R. Feillu et Rostollan, NDLR) a fait l'ouverture sur les routes provençales. D’abord vers la Sainte-Victoire chère à Paul Cézanne puis dans le massif de la Sainte-Baume, avant de mettre le cap sur la Route des Crêtes. Avec deux régionaux parmi eux (Antomarchi et Rostollan), les fuyards connaissaient le terrain. "J’ai pu indiquer quelques passages piégeux. Il n’y avait que des coureurs expérimentés qui avaient l’habitude de gérer une échappée. Thomas Voeckler connaissait les descentes et nous les faisions tous les deux en tête."

« AU SOMMET DES CRETES, J’AI COMMENCE A Y CROIRE »

L’écart des six hommes de tête grandit jusqu’à 4 minutes avant que la FDJ roule en tête de peloton. Les coureurs de l'équipe WorldTour reviennent à 1’45'' au pied des Crêtes, à 25 km de l'arrivée. Il en faut plus pour décourager les attaquants qui en remettent une couche. "Thomas Voeckler et Jean-Christophe Péraud ont accéléré dans les Crêtes. Sur le moment, je n’avais pas les jambes pour les suivre. J’ai préféré monter à mon rythme et je suis revenu sur le sommet, raconte le puncheur marseillais. Nous avons basculé avec la même avance qu’au pied. J’ai commencé à me dire que nous pouvions aller au bout car il ne devait plus rester beaucoup d’équipiers dans le peloton".
 
Le trio fonce vers Cassis et vient buter sur le circuit final - trois tours de six kilomètres avec trois côtes dont le redoutable mur d’arrivée. Dès le premier passage sur la ligne, l’ancien porteur du maillot jaune prend quelques longueurs d’avance. Derrière, le maillot orange et noir de Roubaix Métropole Européenne de Lille s’arrache, assis sur sa selle pour maintenir l’écart. "Je le gardais en point de mire, puis avec l’erreur de parcours dont a été victime Thomas (lire ici), je me suis retrouvé en tête. J’ai été surpris et je ne savais plus quoi faire (rires), ça m’a un peu déstabilisé".
 
UN MAILLOT A DEFENDRE
 
Voeckler survolté revient sur Antomarchi juste avant le dernier passage sur la ligne. "Il m’a doublé et je n’ai pas pu en faire plus. J’étais à bloc depuis un moment ! Sur ce genre de circuit tu ne peux pas gérer ton effort, tu es à fond tout le temps, explique-t-il. Il était tout simplement plus fort aujourd’hui".
 
Repris à moins de 5 km de l’arrivée, à bout de souffle, Julien Antomarchi finit l’étape à la 40e place (voir le classement). "C’est quand même une belle journée, j’ai pris beaucoup de  plaisir à l’avant. Je vais voir comment je vais récupérer dans la nuit. Je vais essayer de défendre le maillot de meilleur grimpeur si c’est possible !"
 
Au programme de la deuxième étape entre Miramas et Istres, deux côtes qui distribueront 12 points. Autant que le pécule de Julien Antomarchi.

Crédit photo : Jean-Michel Ruscitto - www.directvelo.com
 

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