Un Français prépare le Maroc pour le Mondial piste

Une équipe marocaine devrait participer aux Championnats du Monde de cyclisme sur piste, du 2 au 6 mars, au vélodrome olympique de Londres. Il reste encore quelques détails à formaliser, comme les visas et une confirmation de l'UCI. Mais les sept athlètes pré-sélectionnés se préparent d'ores et déjà à participer, sous la houlette d'André Lespagnol, le directeur de la piste à Saint-Denis-de-L'Hôtel (Loiret).

L'histoire s'est déroulée en avance rapide. Le Maroc, qui n'a participé à aucune épreuve internationale, aucune manche de Coupe du Monde, a profité des Championnats d'Afrique de Cyclisme sur piste organisés la semaine passée à Casablanca.

« Quand je suis arrivé au vélodrome de Casa au mois de novembre, il était couvert de mousse, raconte l'entraîneur français à DirectVelo. L'installation n'avait pas été utilisée depuis 30 ans. Ce qui signifie qu'il a fallu reconstruire la piste... et aussi des athlètes ! ».

Les travaux ont été achevés début février, juste avant l'organisation des Championnats nationaux puis continentaux, où le Maroc écrase la compétition avec 14 médailles d'or. Certes, le pays hôte de l'événement était représenté en nombre et les adversaires ne se sont pas bousculés, à l'exception de l'Egypte et de l'Algérie notamment. « Bien que novices, les coureurs marocains ont démontré un potentiel intéressant », souligne Lespagnol.

Cette moisson de succès ouvre droit, en théorie, à une participation au Championnat du Monde de la discipline.

« Nous avons la responsabilité de représenter le Maroc, mais aussi le monde arabe et les pays africains », annonce Mohammed Belmahi, Président de la Fédération royale marocaine de cyclisme, alors que l'Egypte et l'Afrique du Sud devraient également envoyer au moins un concurrent le mois prochain, à Londres.

André Lespagnol, lui, ne s'attend « pas à des miracles », mais à une « première belle expérience ». Il fixe ainsi pour objectif un temps de 4'25'' à ses poursuiteurs, eux qui ont atteint les 4'45'' à l'entraînement, sur une piste en béton et sans matériel de pointe. C'est assez loin du record du monde (3'52''499 établi par les Britanniques aux Jeux Olympiques en 2012). « Mais nous avons une grande marge de progression », dit-il.

Si le Maroc parvient à s'aligner au Mondial, il pourrait même se qualifier pour la piste aux Jeux de Rio, en août prochain, alors que quatre coureurs participeront à la course en ligne.

D'ici cet été, les pistards marocains pourraient organiser un stage en France, par exemple à Bordeaux.

« J'étais censé entraîner l'équipe seulement pour les Championnats d'Afrique 2016 mais nous parlons maintenant d'un projet qui s'étend au moins jusqu'à 2017 », explique André Lespagnol, qui a fêté ses 70 ans en janvier.

Sa collaboration avec le Maroc a été proposée à la fédération par un couple de voisins franco-marocains, les El Ghouate, qui courent au club 4S de Saint-Satur (Cher). Khadija, la mère, a disputé les Championnats d'Afrique sur piste avec le Maroc, tout comme deux de ses fils, et elle pourrait elle aussi être engagée aux Championnats du Monde de Londres.

Pour l'entraîneur français, qui avait travaillé aux Mondiaux 2015 à saint-Quentin-en-Yvelines comme commissaire adjoint, « cette nouvelle aventure constitue aussi un défi extraordinaire à titre personnel ».


Crédit photo : Fédération Marocaine de Cyclisme

Mots-clés