Poursuite par équipes : La chasse au trou d'air

Depuis dimanche, l'équipe de France piste d'endurance est rassemblée au vélodrome de Roubaix pour mettre la touche finale à la préparation pour les Championnats du Monde qui débuteront à Londres le 2 mars.

Ce stage est le deuxième en quinze jours, après celui de Saint-Quentin-en-Yvelines. "C'était important de refaire un bloc piste avant ce stage de Roubaix. Cela permet d'être dans le vif du sujet dès le début de ce dernier stage", explique Steven Henry, l'entraîneur national à DirectVelo

Au rassemblement de Saint-Quentin-en-Yvelines les coureurs ont travaillé le départ et le lactique. "Nous avons un groupe rajeuni. C'est aussi important de collecter des données sur les jeunes coureurs avant le Championnat du Monde", ajoute l'entraîneur. Pour le traitement de ces données, Steven Henry travaille avec Samuel Rouyer, "c'est mon ordinateur ! On s'est réparti les rôles", précise le premier. Dans ce tandem, l'ancien pro du Crédit Agricole Espoirs est le spécialiste du SRM.

NE PLUS ROMPRE LE FIL

La continuité dans le travail, symbolisé par cet enchaînement de stages est un peu la méthode que Steven Henry veut appliquer pour réussir à qualifier l'équipe de poursuite par équipes en 2020, à Tokyo. "C'était un défi de jouer la qualification pour Rio sur seulement deux ans alors que ça se joue sur quatre à six ans", rappelle-t-il alors que la France est remontée à la 9e place mondiale sous sa direction. Le technicien prend l'exemple des voisins suisses, devenus un des meilleurs quatuors mondiaux. "En 2010, les Suisses sont partis un peu comme nous fin 2014. Ils ont râté de peu la qualification pour Londres en 2012 mais ils ont continué sur leur lancée dans l'olympiade suivante."

Cette fois-ci, la poursuite par équipes française évitera la dépression post-olympique. "Des pays comme la Suisse, la Nouvelle-Zélande n'ont pas de trous d'air entre générations. Nous aussi, nous éviterons le trou d'air post-olympique", assure-t-il.

CONSTRUIRE UN GROUPE CHEZ LES DAMES

Chez les Dames, alors que l'UCI attribue un titre de poursuite par équipes depuis 2008, la France n'a jamais réussi à constituer un groupe durable. Là encore, Steven Henry veut construire l'avenir : "Nous n'avons pas envoyé d'équipe sur les Coupes du Monde mais nous avons travaillé sur plusieurs stages et des compétitions. Le temps de 4'30" des Championnats d'Europe est prometteur."

La première difficulté rencontrée par l'entraîneur national est le manque de réservoir et la concurrence avec la route. "Nous ne sommes pas allés sur les Coupe du Monde car il est difficile de constituer un groupe qui enchaîne les trois Coupe du Monde. Il faut partager les filles avec l'activité sur route, le calendrier est serré, rien que pour organiser des stages", relève-t-il.

L'avenir de la poursuite par équipes Dames et la qualification pour Tokyo reposent sur les jeunes pousses "comme Marion Borras, Valentine Fortin, Clara Copponi entre autres. On travaille à long terme avec elles." Mais il n'oublie pas les talents plus confirmés mais encore jeunes . "Laurie Berthon pourrait faire une bonne poursuiteuse par équipes tout comme Roxanne Fournier. Dans quatre ans, elles seront encore là", prévoit-il.

Les tricolores traverseront la Manche le 27 février pour rejoindre Londres.

Crédit photo : DirectVelo.com
 

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