Chambéry CF : « Dans la continuité de 2015 »

Le Chambéry Cyclisme Formation sort d'une saison record. Avec 29 victoires au compteur, la structure savoyarde a effacé la précédente marque qui datait de 2009 (28 succès). Loïc Varnet est "plutôt optimiste" quant aux capacités de son équipe à faire aussi bien en 2016. A dix jours de la première manche de Coupe de France, le manager de la structure savoyarde fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : Quel regard portes-tu sur l'effectif du Chambéry CF avant le début de la saison ?
Loïc Varnet : L'an dernier, j'avais annoncé une belle année 2015 bien avant le début de la saison. Là, on est dans la continuité de l'an passé. Les plus jeunes ont fait des progrès intéressants et le noyau dur de l'équipe est toujours présent. J'avais une petite incertitude en octobre, au niveau de la cohésion d'équipe. Mais depuis le retour des vacances de Noël, je suis plutôt optimiste quant à nos chances de faire une belle saison.

Que serait pour toi une « belle » saison ?
D'abord que chaque coureur valide ses diplômes. Ce n'est pas commun mais c'est quelque chose d'important pour nous. Il faut savoir que sur les quatre dernières années, les coureurs ont obtenu à trois reprises 100% de réussite aux examens. Sur le plan sportif, il faut se mettre en position de gagner et transformer l'essai. Enfin, on doit permettre à certains de rejoindre des structures professionnelles, que ce soit chez AG2R La Mondiale ou d'autres formations. C'est une vocation chez nous. Nous n'avons que des Espoirs mis à part Jordan Sarrou qui est un cas particulier. Nous essayons donc de les mettre dans des conditions optimales afin qu'ils réussissent leur scolarité et dans le vélo.

« NANS PETERS DOIT ETRE PLUS TUEUR »

Quels coureurs vois-tu se révéler et passer un cap cette année ?
C'est difficile de ressortir un nom en particulier. Le groupe est très homogène et nous n'avons pas de leader désigné. Tous les coureurs sont jeunes et ambitieux et ils ont tous déjà couru au niveau international. Nous n'avons pas d'attente au niveau individuel, c'est le collectif qui prime. C'est l'équipe qui leur permettra de se mettre en valeur et chacun a la capacité d'y parvenir. Les gars s'entendent bien à l'entraînement mais on ne sait jamais à l'avance ce que cela va donner en course.

Qu'en est-il de Nans Peters qui a déjà signé un contrat pro pour 2017 (lire ici) ?
Il progresse mais s'il n'est pas encore passé professionnel c'est qu'il a encore des choses à apprendre. Il a quelques axes de travail. Nans est très engagé au niveau de l'équipe, ce qui est une très bonne chose. En revanche, il doit être capable de gagner plus de courses. Il est souvent bien placé mais il doit apprendre à être plus tueur dans le final. C'est beaucoup plus dur de le faire chez les pros parce qu'il y a bien moins d'opportunités de jouer la gagne. Il faut qu'il le fasse pendant qu'il court encore chez les amateurs. Il a la confiance d'une équipe professionnelle et de son centre de formation. De plus, il a d'ores et déjà signé un contrat pour la saison prochaine, ce qui est assez rare. Il est dans une situation confortable ce qui va lui enlever du stress. A lui de saisir sa chance.

Vous avez accueilli le Luxembourgeois Kevin Geniets et l'Allemand Martin Salmon cet hiver. Est-ce important pour le Chambéry CF de recruter des coureurs étrangers ?
On nous pose souvent la question, surtout depuis 2014 où six nations différentes étaient représentées dans nos rangs. Ce n'est pas un choix ferme et définitif. On prend simplement une décision en fonction des sollicitations des entraîneurs et des agents. On a pour but d'être performants sur tous les types de terrain. Je trouve que l'apport des étrangers permet d'avoir un groupe équilibré, même si actuellement je nous trouve un peu déficients en sprint. La culture a des répercussions sur le style et les qualités d'un coureur. Les Allemands par exemple sont globalement meilleurs en contre-la-montre que les Français. C'est valable aussi pour les Suisses et les Australiens. C'est dans cette option qu'on avait recruté par le passé Nico Denz, Gabriel Chavanne ou encore David Edwards. Nans Peters n'en a peut-être pas conscience, mais il a en partie obtenu deux médailles consécutives au Championnat de France Espoirs de chrono grâce à cela. En ce qui concerne les nouveaux, Salmon qui est Germano-Britannique, aime les parcours accidentés et Geniets apprécie les courses à bordures.

« ON NE SE DESINTERESSE PAS DE LA COUPE DE FRANCE »

Le programme de l'équipe a-t-il beaucoup évolué par rapport à l'an dernier ?
Chaque année on met en place plusieurs évolutions. L'idée, c'est de ne rien s'interdire. On a bien sûr des passages obligés comme la Coupe de France, les classes 2 et certaines courses italiennes. Pour le reste c'est assez classique même si on procède à quelques ajustements. Cette saison par exemple, on ne participera pas au Circuit de Saône-et-Loire en raison d'un mois d'avril chargé. On n'ira pas non plus au Tour Nivernais Morvan. En principe nous démarrons tranquillement. Depuis trois ans, on est obligé de débuter plus tôt que d'habitude à cause de la première manche DN1, ce que je regrette. Ensuite, il faudra monter en puissance avec des gros mois d'avril et mai. Liège-Bastogne-Liège Espoirs, plusieurs épreuves en Italie et des courses de classe 2 seront au programme en avril. Et en mai, on ira sur Paris-Roubaix Espoirs, le Rhône-Alpes Isère Tour, la Ronde de l'Isard et le Tour de Berne avec des ambitions. De la même manière que pour les coureurs, je pense que l'on peut tirer bénéfices des courses étrangères. Cela élargit le panel et permet aux coureurs de développer leur capacité d'adaptation.

On sait que la Coupe de France ne constitue pas vraiment un objectif à Chambéry. C'est encore le cas cette année ?
J'ai souvent entendu dire qu'on se désintéressait de la Coupe de France mais ce n'est pas vrai. Simplement, nous sommes mal armés pour jouer le général étant donné que notre groupe a 19 ans et 8 mois de moyenne d'âge. En d'autres termes, nous avons onze coureurs sur un total de seize qui ont entre 19 et 20 ans. Nous allons garder la même stratégie, à savoir gagner des épreuves isolées, sans avoir à subir le stress de la place au classement. La Coupe de France est intéressante car elle permet une confrontation entre les vingt meilleures équipe françaises. Je trouve cependant que l'enjeu est trop important et cela perturbe le déroulement des courses. La classement n'est pas révélateur du niveau intrinsèque des équipes et ce n'est pas formateur. Pour moi, les classes 2 sont beaucoup plus intéressantes. Elles le sont notamment pour les jeunes qui ambitionnent de passer professionnel.

En 2015, vous aviez démarré fort sur les deux premiers week-ends de compétition. Doit-on s'attendre à vous voir réitérer cette performance cette année ?
L'an dernier on avait bénéficié de conditions météo pourries. A la différence des autres équipes, on ne fait pas de stage dans le sud. Les coureurs s'entraînent à Chambéry où ils prennent parfois la neige. C'est l'avantage d'avoir un groupe de jeunes : ils restent motivés même par mauvais temps. L'état d'esprit est similaire cette année ce qui est rassurant. La deuxième partie de l'hiver a été très positive. Ils ont bien travaillé, notamment avec du cross et de la piste puisque le vélodrome de Grenoble à rouvert. Depuis cinq semaines, les gars ont essentiellement bossé le foncier. Ils ont bien suivi le programme et rien n'indique pour l'instant d'éventuelles difficultés. Je ne suis pas stressé par la reprise de la compétition.

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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