CR4C Roanne : « L'effectif s'est renforcé »

A pareille époque en 2015, le CR4C Roanne était dans le dur après les départs à l'Armée de Terre Jérôme Mainard et Jimmy Raibaud. Un an plus tard, c'est avec décontraction et ambition que Vincent Garin, le directeur sportif, fait le point pour DirectVelo sur l'effectif, le programme et les objectifs de l'équipe.
 
DirectVelo : Vous revenez tout juste d'un stage en Espagne. Comment abordez-vous la saison ?
Vincent Garin : La météo favorable depuis le début de l'hiver a permis aux coureurs de s'entraîner dans de bonnes conditions. Pour autant ils n'ont pas plus accumulé les kilomètres que l'an dernier parce qu'on les a un peu freinés. La différence avec d'habitude c'est qu'ils sont plus frais : rouler sous le mauvais temps fatigue les organismes. Avec le vent qui souffle ces derniers temps, il faut faire attention à éviter les maladies.
 
L'hiver dernier, tu jugeais ton effectif "un peu tendre". Qu'en est-il cette année ?
Je me suis un peu fait tirer les oreilles par mes gars pour cette remarque (rires). Je voulais surtout pousser un coup de gueule contre la fédération parce que je trouvais qu'elle nous prenait un peu pour des imbéciles (lire ici). L'effectif se porte très bien. Il a peu évolué et s'est même renforcé. Nous avons accueilli Clément Carisey, un bon baroudeur/rouleur et Louis Pijourlet, un très bon coureur qui est capable de rouler vite. Il faut encore le découvrir sur route parce qu'il a surtout brillé sur la piste jusqu'ici, mais on imagine qu'il a des capacités en montagne et en chrono. Julien Roux est aussi arrivé. C'est quelqu'un de calme et de posé qui a de grosses capacités. Il faut que nous l'aidions à les exploiter. Alexandre Jamet aussi est nouveau et c'est un très bon coureur qui a déjà gagné en Elites. Même s'il n'est plus Espoir on imagine qu'il a encore une bonne marge de progression. Enfin, il y a Simon Guglielmi qui sort des Juniors et on voit en lui un très gros potentiel. On a un effectif de quinze coureurs contre treize l'an passé dont dix d'entre eux ont été conservés si l'on compte Axel Chatelus qui monte de la réserve. Maintenant, il faut que chacun trouve sa place dans l'équipe.
 
« LA BONNE AMBIANCE, L'OBJECTIF NUMERO UN » 
 
Quels sont les coureurs qui selon toi sortent du lot ?
C'est difficile à dire parce qu'on n'a pas de leader désigné à l'avance. Chacun a des caractéristiques qui lui sont propres. A chacun d'en profiter pour se mettre au service de l'équipe et l'équipe le leur rendra à un moment ou à un autre. L'an passé, notre bonne deuxième partie de saison a surtout été basée sur une grande cohésion. Ce n'est pas l'équipe qui va révéler les coureurs, mais les coureurs qui vont révéler l'équipe. L'objectif numéro un, c'est une bonne ambiance au sein du groupe parce que quand ça se passe bien en dehors, ça se voit sur le vélo. Cela a été notre leitmotiv en 2015 et il faut que nous repartions sur les mêmes bases. C'est peut-être l'aspect le plus compliqué à gérer. Mais s'il faut ressortir quelqu'un, je dirais Mathieu Fernandes, Florian Dumourier, Lucas Papillon et Paul Sauvage.
 
Justement, Paul Sauvage va-t-il avoir plus de responsabilités cette saison ?
Effectivement, il sera régulièrement protégé. Il l'avait déjà été l'an dernier sur certaines courses. S'il doit encore améliorer un point, c'est sa régularité sur l'ensemble de la saison. Il doit franchir un palier en étant performant dès le début. 
 
« AXEL GAGLIARDI N'A PLUS RIEN A DEMONTRER EN INTERNE » 
 
Axel Gagliardi a remporté neuf victoires à partir de juillet 2015. Allez-vous l'attendre d'entrée ?
Non, on va lui laisser le temps même s'il faudra qu'il soit prêt fin-mars. Ce qu'il a fait la saison dernière était fort. Du fait de sa blessure, il a démarré en retard et il a finalement gagné neuf courses en deux mois et demi. Pour moi, il n'a plus rien à démontrer en interne. Il doit juste confirmer afin de prouver aux autres qu'il a le niveau pour passer professionnel. C'est un coureur qui a une maturation tardive et on sait que les équipes pro aiment les coureurs jeunes. Il ne doit plus traîner. Je pense que dans sa tête il sait que cette année pourrait être sa dernière opportunité.
 
La saison dernière, votre manager Benoît Luminet disait "attendre des révélations" (lire ici). Qui cela pourrait être cette année ?
Je pense que Paul Sauvage et Lucas Papillon ont le potentiel pour devenir des "tout bon". Je pense aussi à Geoffrey Bouchard qui sort d'une saison blanche. J'espère que cette année il pourra retrouver le niveau qui devrait être le sien. Enfin, je mettrai une petite pièce sur Simon Guglielmi. Ce sera sans doute difficile pour lui de gagner de grandes courses dès sa première année mais d'ici deux ou trois ans, je pense qu'il sera très fort.
 
« PERMETTRE AUX COUREURS DE PASSER PRO, UN ABOUTISSEMENT » 
 
Quels sont les objectifs de l'équipe ?
D'abord la Coupe de France. On vise le top 8 au début de saison et on réévaluera nos ambitions en fonction des résultats. On veut à tout prix éviter de reproduire notre mauvais départ de l'an dernier et la pression qui en découle. Nous visons la première moitié de tableau en fin de saison. Ensuite il y a quelques très belles courses comme le Rhône-Alpes Isère Tour, le Tour des Pays de Savoie et le Championnat de France. Les France nous ont déjà souris plusieurs fois par le passé et c'est une émotion qu'on a forcément envie de retrouver. Il reste enfin Liège-Bastogne-Liège Espoirs et la Ronde de l'Isard ainsi que quelques belles Elites et les courses de classe 2.
 
Tu parles des classes 2. Allez-vous en faire d'avantage cette année ?
Nous en avons neuf prévues au calendrier pour le moment, contre cinq ou six l'an passé. Cela équivaut à une à deux par mois. Ça prouve que les organisateurs nous font confiance, c'est agréable. Ce sera l'occasion pour les gars de franchir un palier physique et de se montrer. C'est un aboutissement que de leur permettre de passer professionnel. Ça nous donne une meilleure image et les coureurs ont d'avantage envie de rejoindre notre structure. Après, si on venait à en perdre cinq d'un coup ce serait compliqué (rires). 
 
Mis à part les classes 2, votre programme a-t-il beaucoup évolué par rapport à 2015 ?
Il y aura quelques modifications mais rien de significatif. On aime bien le programme que l'on a depuis plusieurs saisons maintenant et il me paraît intéressant. En Rhône-Alpes on a la possibilité de s'inscrire sur de belles courses. Après, j'aime bien rajouter deux ou trois épreuves au calendrier, histoire de casser la routine. On sera par exemple sur le Kreiz Breizh et je crois qu'on ne l'a jamais fait.

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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