On a retrouvé : Tigran Korkotyan

Dans un pays, l'Arménie, où la boxe, la lutte ou l'haltérophilie sont les principaux sports, Tigran Korkotyan a pendant son adolescence choisi le cyclisme. Après un long voyage, il a posé ses valises en France, dans le Sud-Ouest puis au Chambéry CF. Avant de connaître trois expériences mitigées au niveau Continental, chez StegComputer-CKT-Cogeas, Team Neotel et CKT Tmit-Champion System. A l'occasion de la cérémonie des quinze ans du Chambéry CF, début janvier, DirectVelo.com a retrouvé Tigran Korkotyan.

DirectVelo : Pourquoi as-tu rejoint la France en 2003 ?
Tigran Korkotyan : Je suis venu en France, directement depuis l'Arménie, pour faire du vélo. Je venais de terminer mes études à l'université d'Erevan. Dans un premier temps, j'ai rejoint le club de l'UC Villeneuve-Fumel-Libos. J'ai passé un an dans le Lot-et-Garonne. Je me suis bien adapté à cette nouvelle vie. Le responsable de cette structure connaissait bien Vincent Lavenu. Il m'a appuyé pour que je puisse intégrer le Chambéry CF.

« UNE FIERTE EXCEPTIONNELLE D'ETRE FRANÇAIS »

Où tu es resté quatre ans...

Je me suis vite senti comme chez moi. J'ai toujours été comme cela. Pendant ces quatre saisons, le centre m'a montré la voie à suivre, où il était possible d'aller pour moi. Aussi bien au niveau cycliste que professionnel. En parallèle du vélo, je faisais des études dans le commerce. Mon meilleur souvenir au Chambéry CF est la relation que j'ai pu tisser avec Emmanuel Barth. Il est aujourd'hui mon meilleur ami. Je l'ai connu en arrivant en Savoie. Nous restons inséparables, même si je vis aujourd'hui à Munich (Allemagne) avec ma femme.

Tu as aujourd'hui la double nationalité...
C'est une fierté exceptionnelle. Je suis aussi fier d'être Français qu'Arménien. Beaucoup de Français ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'avoir cette nationalité...

Que retiens-tu de tes expériences au niveau Continental ?
Je retiens une chose, faire des frontières entre les professionnels et les amateurs ne sert à rien. Tu peux t'appliquer aussi bien en amateur qu'en professionnel. Courir dans ces différentes structures Continentales m'a surtout montré que le projet du Chambéry CF était exceptionnel... Au CCF, l'encadrement était déjà digne, à l'époque, d'une bonne structure professionnelle.

« UN NOUVELLE GENERATION QUI MONTE EN ARMENIE »

Tu n'auras pas finalement réussi ton rêve de disputer les plus grandes courses...
Je n'ai pas de regret. J'ai vu ce que je voulais voir dans le vélo. J'ai vécu ma passion. Je m'en moque du niveau auquel j'étais. Puis aujourd'hui, je continue de travailler dans ma passion. Je bosse pour une marque de vélo, Specialized. Mon expérience cycliste, mes études et le fait de venir d'un ex-pays de l'URSS, donc de parler russe et de bien connaître cette culture, me permet aujourd'hui d'être manager pour la marque dans quinze pays.

Pourrait-on revoir un jour un coureur arménien au Chambéry CF ?
Nous avons deux jeunes qui ont apporté, ces quatre dernières années, six médailles aux Championnats du Monde Juniors sur piste. Il y a une nouvelle génération qui monte. Edgar Stepanian a été Champion d'Europe du scratch l'an dernier à Athènes. Il est également vice-Champion du Monde de la course aux points. Comme beaucoup de gens m'ont aidé pendant mes années cyclistes, j'essaie aujourd'hui à mon tour d'aider certains petits Arméniens. Mon grand souhait est d'avoir dans les années à venir un deuxième Arménien au Chambéry CF !

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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