Non-retenu en Equipe de France pour le Championnat du Monde de cyclo-cross, John Gadret a choisi DirectVelo pour apporter son point de vue. Il réagit notamment aux explications données par l'entraîneur national de la discipline (lire ici), à travers un courriel envoyé à notre rédaction.

 

« Tout d'abord, je dois dire que j'ai été le premier surpris et déçu de ma "non sélection" pour les Championnats du Monde. 

 

Contrairement à ce qu'il s'est dit, j'ai été très clair dès le début quant à la manche de Coupe du Monde à Hoogerheide [John Gadret ne participera pas à l'épreuve prévue le 24 janvier, NDLR]. Mon contrat avec l'épreuve de Lanarvily [qui se déroulera le même week-end] était signé depuis longtemps et j'en avais informé le sélectionneur bien avant les Championnats de France. Si [ma non-participation] était rédhibitoire, pourquoi venir me voir après le Championnat de France pour me demander si j'étais prêt à aller aux Mondiaux ? 

 

Lanarvily n'est certes pas une manche de Coupe du Monde mais c'est un cyclo-cross international et, depuis des années, l'organisateur nous accueille à bras ouverts. Ca n'aurait pas été correct de le laisser tomber. [Par ailleurs], si tous les meilleurs nationaux désertent ces cross, ils finiront par ne plus exister...[L'épreuve de Lanarvily] aurait été une très bonne préparation comme d'autres coureurs l'avait choisie par le passé.

 

Apparemment les Championnats de France n'ont pas pesé dans la décision... Pourtant je pense qu'il serait intéressant de se pencher sur la forme d'un coureur à un instant T, à sa progression et à son pic de forme.

 

« JE VOULAIS SURTOUT APPORTER MON EXPERIENCE AUX JEUNES »

 

Tout cela c'est le côté sportif. Le sélectionneur a fait son choix, j'en ai été très surpris et déçu mais je le respecte.

 

Ce qui me blesse d'avantage c'est qu'on laisse entendre que je n'ai pas souhaité accompagner, ou apporter mon expérience aux jeunes... A aucun moment on ne m'a proposé de participer au stage de Besançon [qui a réuni l'Equipe de France du 11 au 17 janvier, NDLR] ou autre.

 

Ceux qui me connaissent depuis longtemps -- je dis bien ceux qui me connaissent, pas ceux qui pensent me connaître -- savent très bien quel est mon rapport avec les jeunes générations et quelles sont mes valeurs humaines et sportives. Je suis le premier à m'arrêter lors des reconnaissances pour donner un conseil technique, un conseil sur le gonflage des boyaux etc. Je n'ai jamais refusé d'aider un jeune, bien au contraire. Il y a quelques années j'ai pris un jeune sous mon aile, je me suis occupé de lui comme d'autres l'ont fait pour moi, et à force de travail ensemble, il est devenu Champion de France. J'étais très fier de lui.

 

Je n'ai jamais oublié d'où je viens et le fait que j'ai eu besoin de conseils mais aussi parfois de "recadrages" des anciens, j'ai toujours essayé de transmettre cela du mieux possible.

 

C'est exactement comme cela que je voyais mes Championnats du Monde cette année : faire de mon mieux, malgré une grille de départ compliquée, mais surtout être présent aux côtés des jeunes. Quand j'ai appris ma non sélection, c'est le premier argument que j'ai avancé : "Je voulais surtout apporter mon expérience aux jeunes". Mais cela ne paraissait pas suffisant...

 

Aujourd'hui, j'ai donné mes impressions. Maintenant fini les polémiques. J'ai eu une carrière assez riche et étoffée. Je sais ce que je vaux, surtout humainement. Mes proches le savent aussi, c'est le principal. »

John Gadret.

Crédit photo : Caroline Valognes