Clément Venturini : « Le ciel était noir »

Comme en 2015, Clément Venturini (Cofidis) a pris, ce dimanche, la 2e place du Championnat du France de cyclo-cross Elites. Sur le circuit de Besançon, il n'aura pas réussi à dominer Francis Mourey. Voici la réaction de Clément Venturini.

DirectVelo : On a l’impression que le ciel t’est tombé sur la tête...
Clément Venturini : Aujourd'hui, le ciel était gris. Et à l'arrivée, il est noir. Il n'y a pas mort d'homme. La saison n'est pas finie. Il reste trois courses. Cap sur Heusden-Zolder !

Es-tu parti trop vite ?
Sur un tel circuit, on ne peut pas trop en garder sous le pied. J’ai fait la course à mon rythme, sans m’occuper des autres. Il n'y avait pas que Francis. Je n'ai pas fait ma course en fonction de lui. Je n’ai pas compris pourquoi il n’était pas là lors du premier tour. J'ai entendu qu'il se rapprochait avec les cris de public. Je ne suis pas sûr qu'il n'y ait eu que des encouragements...

« CE SONT LES JAMBES QUI PARLENT A LA FIN »

Qu’as-tu pensé quand il t’a rejoint ?
J’ai tout donné, mais dans les parties pédestres il était meilleur que moi. Il imprimait un tempo très haut et je n’ai rien lâché. J’y ai cru jusqu’au bout. J'y croyais encore tout près de l'arrivée. Mais j'ai mal négocié les petites buttes. Ce sont les jambes qui parlent à la fin...
On ne peut pas toujours creuser des écarts. J’ai imprimé un rythme que j’étais capable de garder pendant une heure. Si je n’ai pas plus creusé les écarts, c’est que je ne le pouvais pas. La difficulté du parcours ne permettait pas de faire ce qu’on voulait.

Le circuit boueux n'était pas fait pour t'avantager...
Avec la pluie qu’il y a eu toute la semaine c’était très boueux et ce n'est bien sûr pas un terrain que j'affectionne. C'est aux coureurs de s'adapter au circuit et non l'inverse... Il y avait beaucoup trop de courses à pied pour moi.

Ta déception du jour remet-elle en cause la façon dont tu as abordé la saison ?
J'ai fait une saison que je qualifierai de correcte. Je suis quand même dans le Top 10 mondial. Il me manque peut-être cette victoire. On a été malchanceux en 2015 et je pensais ramener un premier maillot tricolore à Cofidis, mais ça ne sera pas pour cette année en cyclo-cross. J’ai obtenu de belles victoires à l’international, notamment en Suisse, mais un maillot tricolore apporte autre chose, c’est en quelque sorte la récompense de tout l’hiver. C’est un honneur de porter ces couleurs pendant toute une saison.

« JE N'AI JAMAIS PENSE QUE FRANCIS ETAIT SUR LE DECLIN »

Tu avais écrasé la saison française, cela t’a-t-il pénalisé aujourd’hui, notamment de voir tes adversaires à tes côtés dans les premiers tours ?
Je m’attendais à une lutte intense pendant 60 minutes. Certains ont parlé de déclin de Francis, mais je n’ai jamais pensé que c’était le cas.

T’a-t-il manqué de l’expérience ?
Bien sûr, mais il m’a aussi manqué de la force. La force qu’on acquiert tout au long de sa carrière permet de mieux aborder ce genre de terrain. Je savais que rien n’était acquis d’avance et que cela allait être très dur du début à la fin.

Tu penses déjà au Championnat du Monde ?
Il le faut. Le Championnat de France est maintenant fini. Il va falloir évacuer la déception. En 2011, chez les Juniors, je termine 18e du Championnat de France et je suis Champion du Monde quelques semaines plus tard. Je ne dis pas que je vais être Champion du Monde cette année... J’y vais pour essayer de me rapprocher du quatuor qui domine à l’international. J’apprécie le parcours, je suis en excellente condition et tout le travail effectué sur la route va me servir.

Crédit photo : Elisa Haumesser Cycling Pictures
 

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