Thomas Damuseau : « Une décision mûrement réfléchie »

Après cinq saisons professionnelles, Thomas Damuseau - vice-champion de France espoirs en 2010  et 4e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs - a décidé d’arrêter le vélo. A 26 ans, le Roannais a pris la décision de reprendre ses études, de changer de direction.
"J’avais arrêté avec un Bac + 2, un DUT d’école de commerce. Je me suis inscrit en licence de commercialisation des produits et services sportifs dans une école de commerce à Chambéry, l’INSEEC. La facilité aurait été de continuer, avec un salaire correct, une belle vie. Mais je ne me voyais plus continuer de la sorte et arriver à 35 ans sans savoir quoi faire ensuite. A mon âge, c’est  encore le bon moment de passer à autre chose même si ce n’est pas simple de se retrouver avec des étudiants d’une vingtaine d’années."

ENTRE ARRÊTS ET CHUTES

Après quatre saisons (2011-2014) dans la structure néerlandaise d’Iwan Spenkenbrink (Skil-Shimano, Argos-Shimano et Giant-Shimano), Thomas Damuseau a vécu une saison 2015 délicate avec Roubaix-Lille-Métropole en Continentale. "J’avais effectué un bon hiver avec une reprise correcte à la Marseillaise. A Bessèges, j’étais fatigué, j’ai attrapé une grosse grippe. Après, j’ai repris en Belgique trop tôt et j’ai été victime d’une rupture du tendon plantaire. J’ai encore été arrêté six semaines puis je suis tombé à 50 à l’heure sur le Tour de Picardie pour un nouvel arrêt de 10 jours. Après la reprise à Dunkerque, j’ai pu enchaîner mais j’ai eu une grosse « gamelle » au Championnat de France à Chantonnay à plus de 60 à l’heure dans une descente. A partir de là, ça m’a lâché psychologiquement."

« J’AVAIS BESOIN D’UNE AUTRE MOTIVATION »

Dans la tête du coureur de la Loire, les choses devenaient plus claires : « On réalise d’énormes sacrifices et tout peux s’arrêter d’un coup. Je n’avais plus la même envie ni la motivation à 100% pour faire le métier comme on dit. Une certaine lassitude s’était installée. J’avais besoin d’une autre motivation."
Thomas Damuseau l’assure : "Cette décision est mûrement réfléchie. J’ai été super sérieux durant dix ans, j’ai tout donné. Je n’ai jamais été un champion ni un leader mais j’ai été un bon pro. J’ai vu quel était mon potentiel. J’ai réalisé un rêve de gosse."

Son seul gros regret aura été de ne pas disputer le Tour de France (il a couru le Giro 2013). Sans aucune victoire, le meilleur grimpeur du Dauphiné 2013 aura pris quelques  places d’honneur sur de belles courses (4e d’une étape du Tour de Californie et 8e d’une étape du Tour du Luxembourg en 2012, 3e de la Marseillaise en 2013, 3e sur les deux premières étapes du Tour de Burgos, 5e de Paris-Troyes et 7e du classement final des Boucles de la Mayenne en 2015).

« JE VAIS DECOUVRIR D'AUTRES SPORTS  »

"Quand tu as un rôle d’équipier, tu t’installes dans cette situation. Progressivement, tu ne travailles plus pour toi. C’est une autre façon de faire de la compétition. Pendant quatre ans, j’ai eu la chance de travailler pour des leaders comme John Degenkolb, Marcel Kittel ou Tom Dumoulin. Cela me paraissait normal de faire le job pour eux."

Le coureur formé au Vélo Club Roannais, Junior à Cours-la-Ville avant trois saisons au Chambéry CF (2008-2010) a définitivement tourné la page. "Je ne vais pas reprendre en amateurs. De toute façon, pour marcher aujourd’hui, il ne faut faire que cela. Je vais découvrir d’autres sports comme la course à pied ou reprendre le ski qui m’était interdit contractuellement."
Thomas Damuseau aurait pu continuer au sein de la formation nordiste mis il a préféré s’engager sur une nouvelle voie.

Crédit photo : www.velofotopro.com

N.B.

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