Marc Flavien a débarqué de Martinique en 2006. Il aura passé six années en métropole, à Saint-Etienne (Loire). En 2012, il s'est distingué en se classant 2e du Tour de la Martinique et 15e du Championnat de France Amateurs 2012. DirectVelo.com l'a retrouvé.

 

DirectVelo.com : Le choix de venir en métropole avait-t-il été simple à effectuer ? 

Marc Flavien : Je suis arrivé en métropole, fin août, en 2006, pour la rentrée des classes à Saint-Etienne. J'avais 17 ans et j'entrais en terminale scientifique. Le choix de Saint-Etienne a été naturel, j’allais être souvent seul, il me fallait donc un bon encadrement et ne pas être trop éloigné de ma famille, ma mère étant originaire de Haute-Savoie. L’adaptation n’a pas été simple. Mais j’ai été très bien accueilli par Dominique Garde, le responsable du pôle Espoir Cycliste de Saint-Etienne et par Quentin Bernier avec qui j’étais en collocation. Je suis très rapidement monté sur le vélo avec le Pôle et ses trois entraînements par semaine. Et comme j'ai fait mes premiers tours de roues en VTT, je me suis vite adapté au cyclo-cross que je découvrais et qui m'a permis de passer un premier hiver actif, studieux et prometteur et donc ne pas trop penser au froid ! J’ai obtenu mon bac après une année scolaire difficile et une première partie de saison route bien remplie.

« SIX BELLES ANNEES EN METROPOLE »

Est-ce que la Martinique te manquait quand tu étais en métropole ?

La Martinique me manquait bien évidemment, mais ces nouvelles expériences - la découverte du cyclo-cross, de la piste et des courses métropolitaines -, couplées à un super encadrement, au Pôle et à l’ECSEL, m’empêchaient de m’ennuyer ! Je retournais régulièrement en Martinique pour participer aux compétitions importantes. De 2006 à 2012, j’ai dû réaliser une dizaine d'aller-retour sur l’île grâce au Madinina Bikers, mon club en Martinique.

 

Le vélo est très populaire sur l’île, tu étais "connu" en Martinique ?

Certaines grosses compétitions comme le Tour de Martinique, qui est le point culminant de la saison, sont très médiatisées. Les radios, la presse écrite et télévisée sont présentes et couvrent les compétitions de manière très vivante. Le vélo est populaire en Martinique, j’étais donc connu sur l’île. Mais étant la majeure partie de l’année en métropole, je revenais très vite à l’anonymat et donc à la réalité du travail à fournir pour parvenir à l’Elite nationale.

 

Que retiens-tu de tes années de vélo ?

J’ai passé six années en métropole, six belles années pendant lesquelles j’ai pu pratiquer ma passion avec des coureurs exceptionnels, coéquipiers comme adversaires ! Un staff génial au Pôle Cycliste de Saint-Etienne et à l’Espoir Cycliste de Saint-Etienne. J'ai pu découvrir la France et la Caraïbe à travers les compétitions et les stages. Six années où je me suis forgé tout simplement. Au niveau des résultats, je retiendrais la seconde partie de la saison 2011 avec la 2e place au Tour de Martinique et une 15e place au Championnat de France Elite à Boulogne-sur-Mer.

Aujourd’hui, je suis toujours le vélo, qu’il soit pro, amateur ou local. Je suis toujours dans le bain grâce à DirectVelo ! J’ai stoppé la pratique en compétition depuis 2014, dans le but de m’installer professionnellement. J’ai repris les entraînements depuis quelques semaines. Je pense reprendre la compétition au niveau local en 2016, dans le but d’aider les jeunes lors des compétitions, et bien sûr de me faire plaisir sur les belles routes martiniquaises ! Je fais du vélo différemment, j'ai moins la tête dans le guidon. J’ouvre grand les yeux et prends réellement du plaisir à chaque sortie. La Martinique a de magnifiques paysages, à condition d’avoir le braquet adapté !

 

Que fais-tu professionnellement ?

Il y a eu beaucoup de rebondissements ces derniers mois. Aujourd’hui, je suis agent administratif dans un garage automobiles dans le centre de l’île. Le nom est évocateur : Kriz’Auto !

En 2014, j’ai tenté l’aventure Retül qui est un système d’étude posturale en Dynamique, un outil extraordinaire pour tout cycliste cherchant à être efficace sur son vélo. Avec un ami, nous souhaitions le mettre en place en Martinique. Mais comme pour toutes les nouvelles technologies, les débuts sont difficiles. Le projet est toujours en marche par le biais de cet ami que j’aide lors des études à réaliser.

Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com