Louis Pijourlet : Objectif route en 2016

Vainqueur du Trio Normand avec son frère Jules et Romain Bacon, Louis Pijourlet (Team Vulco - VC Vaulx-en-Velin) a terminé 3e du Chrono des Nations Espoirs aux Herbiers. Chez les Juniors, il avait déjà obtenu une sixième place sur l'épreuve vendéenne. Il revient pour DirectVelo sur son goût pour les épreuves chronométrées.

DirectVelo : Avant les Herbiers, tu es passé par le Championnat de France sur piste...
Louis Pijourlet : Les résultats sur les Championnats de France ont été une grosse déception. C'est la première fois depuis les Juniors que je ne rapporte pas de médaille. Les causes sont multiples. Je n'étais pas en forme optimale et au niveau organisation c'était sans doute perfectible également. Ensuite, il y a les aléas de la course elle-même. En poursuite par équipes, nous signons exactement le même temps que l'année dernière. On se classe 3e en 2014 et 6e cette année. Cela signifie juste que le plateau était plus relevé et que nous sommes tombés sur meilleur que nous. Sur les courses en peloton, j'étais peut-être un tout petit peu plus surveillé que les années passées. Ça a peut-être joué.

Mais ta préparation pour la piste t'a-t-elle aidé pour le Chrono des Herbiers ?
Oui, sûrement. Cela permet de consolider le coup de pédale et la position. C'est d'une grande aide en termes de préparation.

Le circuit te convenait-il ?
C'est vraiment un circuit pour purs rouleurs. Il nécessite de tenir un effort régulier durant lequel le risque principal c'est de « s'endormir ». J'aime plutôt ce genre de parcours assez « psychologique » sur lequel presque aucune bosse n'est proposée pour te relancer par exemple. Il faut rester toujours très haut en intensité mais rien, sinon toi-même, ne vient varier l'effort. Beaucoup de longues lignes droites par exemple.

«POURQUOI PAS UN RECORD DE L'HEURE ESPOIRS ?»

C'est un type d'effort solitaire qui évoque le record de l'heure de ton coéquipier François Lamiraud ?
Il y a une similitude dans le type d'effort, c'est vrai. Effectivement ça me conviendrait d'autant que François a ouvert la voie concernant une certaine variété des records : record du monde amateur, record de France etc. Pourquoi pas un record de France Espoirs de l'heure ? (rires). En fait ce serait un super défi et je présume qu'il n'est pas encore vraiment défini car jamais tenté (1). Mais je vois aussi l'investissement colossal qu'a dû y consacrer François. À mon échelle cela signifierait de réduire la voilure sur d'autres objectifs et je ne suis pas prêt à le faire pour le moment. À moyen ou long terme, pourquoi pas. C'est un défi séduisant en tout cas.

Pour revenir au Chrono des Herbiers. Tu as eu du mal à démarrer semble-t-il ?
Effectivement, j'ai eu un début très poussif. Pourtant le départ est censé être assez violent, j'étais bien physiquement mais mentalement je n'étais pas encore dedans. Pas assez combatif. Et finalement cela a été très positif. Un chrono tel que celui-ci se gère : tu ne peux pas partir à bloc et rester ainsi jusqu'au bout. Or la dernière partie est vraiment difficile. Particulièrement à proximité de Mouchamps où un plateau de 7 km en ligne droite succède à une petite bosse d'un bon kilomètre. Sur ce plateau, c'était vent de face donc très dur. Mon début un peu en dedans m'a permis de bien gérer et d'être accrocheur sur cette difficulté finale.

Alors cette troisième place c'est donc une satisfaction ?
Le podium, oui mais pas mon temps. Je suis surtout content de ma gestion de course. Je me suis rendu compte très tôt que je n'étais pas super bien et malgré tout je suis resté serein. Cet état esprit m'a été confirmé par Jules (NDLR : son frère, qui le suivait dans la voiture) lors des temps intermédiaires. Il me disait de ne pas paniquer avec le retard qui s'accumulait. Je devais seulement bien rester dans ma course.

«J'AI PRIVILEGIE LA PISTE CETTE ANNEE»

Tes meilleurs résultats sur la saison sont des contre-la-montre...
Après une discussion avec Mickaël Buffaz, j'ai choisi de me concentrer sur la piste. En fait, on a fait un constat courant mars 2015 qu'au niveau foncier ce serait trop court pour vraiment briller sur route et j'ai donc plutôt privilégié la piste. J'ai tout fait pour être sélectionné en équipe de France puis tenter de briller sur les championnats d'Europe (2). C'est clair qu'un observateur exclusivement orienté sur la route pourrait penser que j'ai fait une « saison blanche ». Ce serait une erreur à mon avis. J'ai tout de même fait de la route cette saison mais surtout en me mettant au service de l'équipe et pas forcément en situation de faire un résultat individuel.

Comment envisages-tu la saison prochaine sur route ?
Je pense que je ferai probablement plus de route. Les bons résultats obtenus en contre-la-montre me donnent confiance pour la prochaine saison. D'autre part, le résultat sur le Chrono des Herbiers, par exemple, est clairement une conséquence directe du bon travail effectué cette saison sur piste. J'insiste sur le fait que privilégier la piste n'était pas du tout un choix par dépit, mais bien une volonté d'articuler au mieux les saisons. J'espère en tirer les bénéfices sur route en 2016.

C'est déjà le cas pour le contre-la-montre apparemment. Songes-tu au championnat de France de la spécialité en 2016 ?
J'y réfléchis depuis un moment.Il est possible que cela devienne un objectif fort de la saison prochaine. Cela me permettrait également de m'affirmer chez les routiers par le biais du contre-la-montre. À voir donc.

Crédit photo : Freddy Guérin - DirectVelo.com

(1) Roger Rivière avait 22 ans quand il a établi le record de l'heure en 47,347 km
(2) 4e du Championnat d'Europe Espoirs de poursuite par équipes

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