Blaise Sonnery : « La conclusion s’imposait d’elle-même »

A 30 ans, Blaise Sonnery (Bourg AC) a mis un terme à sa carrière, marquée notamment par quatre saisons chez les professionnels (Ag2r la Mondiale de 2007 à 2009 et Bridgestone-Anchor en 2012), entamée chez les amateurs en 2004. Le Rhodanien, qui a débuté en Cadets et Juniors à l’Alliance Cycliste Tarare-Popey (ACTP), aura ensuite connu cinq clubs chez les Amateurs (CR4C Roanne en 2004, Chambéry CF en 2005 et 2006, Creusot cyclisme en 2010, le VC Caladois en 2011 et 2013 et enfin Bourg-en-Bresse AC depuis 2014). Il revient sur les étapes de ce parcours.

LES DEBUTS A L’AC TARARE-POPEY

Nous étions  une bande de copains qui avons décidé de commencer ensemble. C’était vraiment le plaisir avant tout. Une personne a vraiment compté, André Bouvier, qui, tous les mercredis, venait me chercher à mon lycée à Lyon pour que je puisse rouler l’après-midi. Avec l’ACTP, j’ai été Champion du Lyonnais Juniors en 2003 dans mon village à Saint-Loup, mon premier grand souvenir.  Pour l’anecdote, lors de ma première victoire en septembre 2001 à Tarare, c’est ma future femme, Fanny, la fille du président qui m’a remis le bouquet. Mais il m’a fallu d’autres bouquets pour la conquérir.

LES DEBUTS AMATEURS AU CR4C ROANNE

Une très belle expérience. Les Luminet, Lejeune, Loder et Gilles Pauchard comme DS m’ont mis le pied à l’étrier. J’ai disputé mes premières  belles courses comme le Tour des Pays de Savoie et la Ronde de l’Isard. Et c’est en jaune et bleu que j’ai remporté mon premier succès sur le Grand Prix de Fleurie.

LA FORMATION AU CHAMBERY CF

Cela m’a permis de me faire remarquer et de pouvoir être stagiaire pro chez Ag2r La Mondiale. En 2005, je gagne le Tour des Pays de Savoie et je suis Champion régional Espoirs. En 2006, je remporte une étape de la Ronde de l’Isard et je décroche mes premières sélections en équipe de France comme sur le Circuit des Ardennes avant de participer au Tour de l’Avenir en compagnie notamment de Romain Feillu, Pierre Rolland, Julien El Farès.

SON PASSAGE CHEZ LES PROS

Je n’ai pas obtenu de résultats marquants (8e du Tour du Doubs 2009, 8e du Tour du Japon 2012, 4e de la 5e étape). Je n’ai disputé que deux Giro (91e en 2008, 64e en 2009), mais j’ai connu de jolis succès comme équipier, notamment avec la victoire de Christophe Moreau sur le Dauphiné 2007 aux côtés des Dessel, Calzati, Goubert, alors que j’avais remplacé Sam Dumoulin.

HUBERT DUPONT, UN MODELE

Lors de ma première saison en 2007, j’avais pas mal roulé avec Hubert (Dupont) qui m’a donné beaucoup de conseils. Même s’il n’a pas gagné de courses, cela reste un modèle de ce qu’il faut faire pour durer chez les pros. J’ai eu la chance d’effectuer de belles courses, comme le Tour de Lombardie, de côtoyer de supers mecs. Je sais que j’étais un pro moyen mais mes ennuis à l’artère iliaque en 2008 et mes fractures de la clavicule en 2012 sur le Tour du Qatar puis lors de ma reprise sur Paris-Troyes, m’ont peut-être empêché de faire ma place dans le peloton et d’obtenir de meilleurs résultats.

SA SAISON AU CREUSOT

Jicé (Péraud) venait juste de passer pro mais il y avait une sacrée équipe avec les Yannick Martinez, Sylvain Georges et Frédéric Finot. On a eu beaucoup de succès cette année-là dont le Prix de Saint-Sernin-du-Bois pour moi.

L’EXPERIENCE DU VC CALADOIS

C’est le début d’une deuxième carrière. J’ai repris plaisir à faire du vélo et à côtoyer la famille Barle mais aussi les Hoareau, Canard, Olivier, Alazard et surtout Fred Talpin que j’avais connu au Creusot et que j’ai recommandé car c’était vraiment un super-mec et un gros moteur. J’ai retrouvé le vélo plaisir de mes débuts à l’ACTP avec une bande de copains. Je ne regrette pas une seconde d’y être allé. Je suis très attaché à ma région et remporter deux fois le Tour du Beaujolais (2011 et 2013 avec à chaque fois la première étape), ce fut de grandes émotions. Comme mon succès sur le Tour du Périgord en 2013, une manche de Coupe de France de DN2.

SES DEUX DERNIERES ANNEES A BOURG

En 2015, j’ai dû rouler 500 km dehors, le reste, je l’ai fait sur home-trainer. C’était dur de pouvoir tout concilier entre mon boulot dans une salle des sports à Tarare, ma vie de famille avec un 3e enfant. À un moment donné, la conclusion s’imposait d’elle-même. J’ai obtenu mon Brevet professionnel en activités gymniques de la forme et de la force, ma reconversion est assurée. C’était le moment de passer à autre chose. Je n’ai eu aucun résultat marquant mais j’ai vécu deux saisons magnifiques à Bourg sur le plan collectif avec les Liponne, Savickas, Buttner, Chancrin. J'y ai retrouvé le même plaisir qu’au Caladois pour partir sur les courses tous les week-ends. Avec en point d’orgue notre victoire sur la Coupe de France de DN2. J’ai pu aussi découvrir un grand Directeur sportif avec Christian Milesi qui sait mettre ses hommes en confiance et les placer dans les meilleures dispositions.

Au final, le cyclisme m’aura permis de beaucoup voyager, d’aller dans des endroits où je n’aurais jamais été, de vivre surtout de grands moments et partager beaucoup d’émotions… »

N.B

Crédit photo : Patrick Berjot

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Blaise SONNERY