On a retrouvé : Florent Bonnet

La carrière de Florent Bonnet a été marquée par de nombreuses blessures. En 2008, après avoir repris la compétition en juin, Florent Bonnet a terminé 5e du Tour d’Eure-et-Loir et de l’étape reine du Tour Alsace (2.2) et 7e du Championnat de France Amateurs. Des performances qui avaient permis au coureur, alors au VC Vaulx-en-Velin, de disputer le GP Guillaume Tell (Suisse) avec l'Equipe de France Espoirs. L'hiver suivant, une chute avait de nouveau freiné sa progression. DirectVelo.com a retrouvé l'Héraultais aujourd'hui âgé de 29 ans.

DirectVelo.com : Ton nom est forcément associé aux blessures...
Florent Bonnet : Ma carrière a été remplie de blessures. Avec quatre luxations de l’épaule notamment, je n’ai jamais pu faire de saison entière. J’ai passé un nombre important d'arthroscanner, un examen où l’on t’injecte de l’iode. Cela a provoqué dans mon organisme de l'hyperthyroïdie. A chaque fois, je devais repartir de zéro si bien que je n’ai donc jamais réellement fait de saison entière. Fin 2008, je me suis cassé la hanche, et ça a été la blessure de trop. J’ai plus ou moins arrêté là-dessus.

« J'EN AVAIS EPATE PLUS D'UN »

Malgré de nombreuses blessures, tu as toujours obtenu des résultats intéressants...
C’est vrai. Je marchais plutôt bien parce que j’étais rigoureux, j’essayais de faire le métier à fond à chaque fois que je devais revenir à la compétition après une convalescence. En 2008, j’ai notamment terminé 3e du Tour du Pays Roannais et 7e du championnat de France Elite, seulement un mois après avoir repris les courses, à la suite d’une convalescence de près d’un an. J’en avais épaté plus d’un...

De quoi avoir des regrets ?
Je n’ai aucun regret. Je ne peux pas en avoir à partir du moment où j’ai donné tout ce que j’avais. Au contraire même ! Ces différentes épisodes m’ont sûrement beaucoup apporté. Ils m’ont appris à être hargneux, à m’accrocher dans toutes circonstances. Souvent, on me répétait que bon nombre de coureurs auraient arrêté depuis bien longtemps à ma place. J’aurais aimé réussir mais ce n’est pas une fatalité.

Penses-tu que le monde des professionnels était accessible ?
Lorsque j’étais à Vendée U, j’étais dans une structure réserve des professionnelles mais le programme de courses n’était pas forcément le plus adapté à mes caractéristiques. Je préférais les longues bosses plutôt que les bordures. Lors de mes années à Vaulx-en-Velin, j’ai eu quelques touches et Michel Gros, qui est agent et connaît bien le club, m’aidait dans ce sens. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour que cela bascule du bon côté. L’année de mon arrêt devait être celui de la « consécration », mais je n’ai finalement pas couru !

« FAIRE MON PROCHAIN MARATHON EN 3H15 »

Et aujourd’hui, quelle place accordes-tu au cyclisme ?
Je roule toujours un peu. J’ai même couru une course dans l’année, en pass'cyclisme. A vrai dire, j’aimerai peut-être recourir, notamment pour refaire du vélo avec mon frère (Guillaume du Team Probikeshop Saint-Etienne Loire, NDLR). Mais pour moi, le sport est avant tout une drogue. Si je n’ai pas mon quota de 8 - 10h de sports dans la semaine, cela ne va pas. Je fais de la course à pied, je vais à la salle de musculation. J’ai couru deux marathons et j’ai pour projet de courir mon prochain en 3h15, avant d’éventuellement participer à un IronMan.

Où en es-tu professionnellement ?
Après ma carrière, j’ai validé un DUT Chimie. Malheureusement, les laboratoires et la recherche médicale en générale se sont « cassés la gueule » dans la région (Il habite près de Montpellier, NDLR). J’ai alors cherché du travail dans un domaine différent. J’ai signé un contrat de six mois pour travailler dans une entreprise de métallerie. J’ai appris à souder, faire des structures métalliques par exemple et mon implication a plu à mes patrons. J’ai resigné pour un deuxième contrat de six mois, avant de rester complètement dans ce domaine. Aujourd’hui, je travaille dans la menuiserie métallique. Etre manuel me plaît pas mal, cela m’avait manqué lorsque j’étais coureur cycliste !

Tu as forcément des anecdotes avec ton frère Guillaume...
Evidemment, mais il y n’y en pas tellement, finalement. En fait, nous étions dans le même club mais nous n’étions quasiment jamais sur le même front. Lui n’était encore que dans ces premières années Espoirs et n’avait pas le niveau qu’il a aujourd’hui. L’anecdote la plus sympa avec mon frère sur un vélo remonte à mon après-carrière de haut-niveau. Deux ans après avoir stoppé ma carrière, j’avais repris un peu le vélo, mais mon emploi du temps d’étudiant ne me permettait de m’entraîner que très tôt le matin. Je faisais 45’ de home-trainer « au taquet », et je me suis aligné au départ des Courses au soleil avec seulement 200 kilomètres sur route dans les jambes. J’ai couru au métier et après un coup de bordure, nous étions douze devant. Guillaume et moi étions présents au milieu des Pommiers qui marchaient très fort. Bon, au bout de deux heures, j’ai explosé mais c’était sympa d’être échappé avec le frangin.

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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