Poursuite : « La France n'a plus de joker »

Entre le Championnat de France sur piste disputé à Bordeaux la semaine dernière et le Championnat d'Europe qui débute le 14 octobre à Granges (Suisse), Steven Henry, l'entraîneur national, dresse un bilan plein d'espoirs de la poursuite française. Mais il rappelle que l'équipe de poursuite par équipes n'a plus le droit à l'erreur si elle veut aller à Rio en 2016.

DirectVelo : Que t'ont appris les Championnats de France de Bordeaux ?
Steven Henry : Il y a d'abord eu les confirmations de Julien Morice, Bryan Coquard, Thomas Boudat. Corentin Ermenault a aussi confirmé son potentiel en poursuite individuelle et en poursuite par équipes où il peut faire son trou. Ensuite, il y a eu la surprise de Sylvain Chavanel qu'on attendait pas à un niveau si élevé même si on savait qu'il s'était préparé très professionnellement depuis la fin de la Vuelta.

SYLVAIN CHAVANEL EN STAGE A ST QUENTIN

Que valent les 4'21" qu'il a réalisées dans des conditions optimales de température ?
Dans les conditions des Championnats du Monde de Saint-Quentin en 2015, je pense qu'il aurait fait 4'16"-4'17"* . Il vient cette semaine en stage à Saint-Quentin pour travailler techniquement la poursuite par équipes. Nous ferons le point avec lui ensuite. Pour rentrer dans le groupe de la poursuite par équipes, ça passe par ce genre de stage et aussi par la participation aux compétitions.

Que penser des 4'30" de Thomas Denis, encore Junior ?
Lui aussi confirme son très très gros potentiel, peut être supérieur à celui de Corentin Ermenault. Malgré son âge, il est assez mature. Il est très prometteur pour Tokyo 2020.

Va-t-on finir par avoir trop de poursuiteurs en France ?
Il n'y en a jamais trop ! C'est plus facile de faire une sélection quand il y a du volume en potentiel et en coureurs. Cela va permettre de faire une rotation sur chaque Coupe du Monde, avec une équipe riche en performance. Cet hiver nous allons tourner avec une petite dizaine de coureurs. Il reste une incertitude sur la présence de Marc Fournier, le Champion d'Europe Espoirs et de Sylvain Chavanel.

ÊTRE DANS LES SIX PREMIERS A CHAQUE COURSE

Que manque-t-il à la France pour se qualifier pour les J.O. ?
Nous devrons être dans les 5-6 premiers de chaque épreuve qualificative qui reste à courir : les Championnats d'Europe et du Monde et les trois manches de Coupe du Monde. Nous n'avons plus de joker.  Il nous faut terminer dans les 9 premières équipes mondiales et les 6 premières européennes.
Au Championnat d'Europe, nous allons aligner Thomas Boudat, Julien Morice, Bryan Coquard et Damien Gaudin.

Chez les filles, quel bilan fais-tu des Championnats de France ?
Laurie Berthon a réalisé des Championnats prometteurs en vue des Championnats d'Europe. Elle devrait y marquer des gros points pour la qualifications pour les J.O. Elise Delzenne a aussi confirmé son gros potentiel en poursuite et sur les courses en peloton. Pascale Jeuland, elle, a choisi ses épreuves mais elle reviendra plus tard cet hiver. Enfin, Marion Borras (vice-Championne du Monde et d'Europe de poursuite Juniors) pointe le bout de son nez. Comme Thomas Denis, on pourra compter sur elle pour Tokyo 2020.

Crédit photo : Cédric Congourdeau - DirectVelo.com

*Stefan Küng, le Champion du Monde 2015 avait réalisé 4'17"183 en série et 4'18"915 en finale.

Mots-clés