Simon Gouédard aura 27 ans à la fin de l'année et le coureur du Team Fybolia Locminé Auto a décidé de raccrocher le vélo de compétition. Un gros changement dans sa vie familiale est à l'origine de sa décision. L'homme qui aime les symboles se retire ce samedi sur le duo breton de Gourin (Morbihan) qu'il disputera avec son père. Jusqu'au bout, ses parents, qu'il a attirés au vélo, auront eu un rôle important dans sa carrière depuis ses débuts à l'OC Locminé.

DirectVelo : Pourquoi arrêter maintenant ?
Simon Gouédard : Je vais devenir père de famille en fin d'année. Jusqu'à présent, je conciliais le vélo et mon travail en m'entraînant entre 18 et 20h. Dorénavant, ce ne sera plus possible. La passion est toujours là mais j'ai pris ma décision après l'avoir mûrie depuis six mois.

« JE FINIS MA CARRIERE AVEC MON PERE »

Tu arrêtes sur un contre-la-montre en duo avec ton père. C'est un symbole que tu recherchais ?
Mes parents m'ont toujours accompagné alors que ma famille ne connaissait rien au vélo. Mon père était un cyclo du dimanche matin. C'est avec lui que j'ai fait mes premiers tours de vélo. Depuis un mois on en parle ensemble. Dans quelques mois je vais être père et là, je finis ma carrière avec mon père. J'aime les choses symboliques.

C'est la première fois que vous courez ensemble ?
Non, quand j'étais Junior 1 on s'est retrouvés au départ de la même course. Il avait même réussi à prendre la bonne échappée. Il arrive dernier de l'échappée et moi premier du peloton derrière. ça faisait deux Gouédard à suivre sur le classement. Samedi, je vais le "coacher" à la reco du parcours. Il n'a pas l'expérience en contre-la-montre.

UN RALLYE VANNES-GUINGAMP-MAURON

Quel rôle ont tenu tes parents dans ta carrière ?
Un coureur, c'est une petite entreprise en déplacement. Mes parents m'ont toujours accompagné sur les courses. Ma mère m'a transmis l'hygiène de vie. Elle a tout de suite compris que ça comptait dans la vie d'un coureur. Mon père s'est toujours dévoué.

Au point de traverser la Bretagne pour te récupérer un cadre...
Au Tour de Bretagne 2010, je casse mon vélo à l'arrivée de l'étape de Mauron. Le matin de l'étape qui repartait de Mauron, mon père est allé jusqu'à Guingamp à la centrale Districycles pour faire réparer ma machine. Et il est revenu à Mauron un quart d'heure avant le départ pour que je puisse reprendre la route.

Te souviens-tu de ta première course ?
J'ai commencé à l'OC Locminé en septembre 2001 en école de vélo. J'ai disputé mon premier cyclo-cross à Ploemel. J'avais un Bianchi, turquoise comme Marco Pantani. Comme on n'y connaissait rien, j'avais conservé les braquets de route pour le cyclo-cross (rires). Ma première course sur route, c'était en mars 2002 à Noyal-Pontivy, où je travaille actuellement au Centre hospitalier.

« DES AMIS POUR TRES LONGTEMPS »

Que va-t-il te rester du vélo ?
Ma passion est intacte après 14 ans de vélo. Ce sport m'a fait mûrir. Il nous confronte à différentes situations, à différentes relations humaines. Le vélo m'a apporté des amis qui vont le rester très longtemps, notamment ceux de la génération 2009 du VC Pays de Lorient comme Sylvain Cheval. Samedi dernier, Luc Tellier m'a suivi au contre-la-montre des Achards. Jérémy Loric, mon premier copain de vélo, à Locminé, termine avec moi au Tour de Belle-Île, dimanche dernier.

Va-t-on te revoir au départ des courses, comme la Flèche de Locminé ?
J'ai beaucoup reçu du bénévolat. Je rendrai des services au club de Locminé mais pas tous les dimanches. J'ai envie d'apporter au Team Fybolia, on a un club sympa, avec une belle école de cyclisme très fréquentée.

Est-ce un regret de n'avoir jamais gagné la Flèche de Locminé ?
En Espoir 1, je me classe 13e, mon premier bon résultat. J'ai fait trois fois 13e, puis 3 et 2, et ensuite plus rien. C'est une course que j'aurais voulu gagner pour le symbole mais ce n'est pas un regret. J'aurais dû plutôt gagner le Circuit du Morbihan qui se dispute juste à côté de Locminé. J'ai beaucoup de places d'honneur à mon palmarès. Si on transformait toutes mes places de 2, j'aurais un palmarès de "ouf" (rires).

Simon Gouédard a couru pour l'OC Locminé, le VC Pays de Lorient, le VC Pays de Loudéac et, pour finir, pour le Team Fybolia Locminé Auto. En 2006, il est vice-Champion du Morbihan Juniors. Pour sa première année Espoirs, il se distingue avec une 2e place de la dernière étape du Kreiz Breizh Espoirs à Rostrenen derrière Kalle Kriit, l'année où les Estoniens de Saint-Amand Montrond voltigeaient. En 2011, il remporte le Circuit d'Armorique. En 2012, il devient Champion de Bretagne du contre-la-montre. Cette saison, Simon Gouédard a remporté Nantes-Riaillé.

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