On a retrouvé : Corentin Maugé

Corentin Maugé ne s'est pas attardé dans les pelotons. L'ex-coureur de Wilo Agem 72 et de Vendée U a arrêté, "sur un coup de tête", à la fin de ses années Espoirs. Quatre ans plus tard, il n'exclut pas un retour pour s'amuser. DirectVelo.com a retrouvé « Maugette ».

DirectVelo.com : Ton quotidien d’aujourd'hui est totalement différent de celui de tes années cyclistes...
Corentin Maugé : C’est sûr. Aujourd’hui, je vis en région parisienne où je me suis installé pour le travail. Je suis démonstrateur, ce qui est plus grossièrement l’équivalent d’un poste de vendeur, mais en étant responsable de marques dans les grands magasins. Mon rôle est de relever le plus possible le chiffre d’affaires du magasin dans lequel je travaille. J’ai beaucoup changé d’endroit, quatre ou cinq fois en deux ans. C’est un rôle intéressant car il n’y a pas que de la vente, mais aussi le suivi avec les entreprises. J’ai affaire à des interlocuteurs différents. En revanche, je n’ai plus fait un mètre de vélo depuis quatre ans !

Depuis ton arrêt, en somme...
Presque oui. Ma dernière sortie remonte à novembre ou décembre 2011. J’avais pris mon VTT pour une sortie avec mes copains Bryan Nauleau et Guillaume Belgy. Mon dernier dossard remonte à cette année-là. J’ai terminé ma carrière de cycliste à la fin de mes années Espoirs.

C’était un arrêt prémédité ?
Pas du tout. J’ai même plutôt arrêté sur un coup de tête. En septembre 2011, Vendée U m’a annoncé que je n'étais pas conservé. A ce moment-là, il est difficile de retrouver une équipe car les effectifs sont déjà plus ou moins bouclés. J’avais contacté Véranda Rideau par exemple mais ils n’avaient pas de place pour moi. J'ai été contacté par quelques équipes, j’aurais pu avoir un rôle de capitaine de route mais finalement j’ai complètement lâché du jour au lendemain. J’ai ressenti comme une sorte de « trop plein ».

Tu n'as jamais imaginé un retour ?
Pas au début. La première année, je ne me suis jamais posé la question, c’était même une sorte de petite libération. Mais depuis que j’ai quitté la Vendée, c’est vrai que le vélo me manque. Ma famille aussi, mais j’étais déjà habitué à ne pas trop les voir lorsque j’étais coureur cycliste. C’est peut-être plus le fait d'être loin de mes amis, qui sont tous ou presque issus du milieu cycliste qui me manque. Alors oui, un retour sur un vélo en compétition est peut-être envisageable.

UN RETOUR ENVISAGE

As tu déjà une idée précise d'un retour dans le peloton ?
Non, aucune. Je reprendrai sûrement si je retourne vivre à Nantes, mais pour m’amuser et retrouver les copains. Mais pour le moment, ce n’est pas à l’ordre du jour même si j’essaie de faire changer ma situation professionnelle prochainement dans le but de revenir en Vendée. A Paris, je suis loin de mes racines.

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?
J’ai vécu de belles choses. J’ai rencontré beaucoup de personnes qui sont aujourd’hui mes amis. Sportivement, c’est lorsque j’étais chez Agem que je me suis le plus épanoui, que j’ai réussi mes meilleures performances. Après, j’ai fait des choix de carrière qui n’étaient sûrement pas les meilleurs pour moi malheureusement.

Lesquels ?
Le pari Vendée U. En signant chez eux, j’étais beaucoup moins libre en course, je n’avais pas le même rôle qu’avant où je faisais ma propre course. Mais je n’ai absolument rien à reprocher à l’équipe. N’importe quel amateur rêverait d’appartenir à une si belle structure. J’aurais pu être plus rigoureux aussi. Notamment sur l’alimentation. Quand je regarde les copains dans les classements des courses professionnelles ou avec le recul, on se demande toujours comment ça aurait été si l’on avait fait les bons choix. C’est comme ça.

LE TOUR DE MADRID COMME MEILLEUR SOUVENIR

Ton objectif était donc de passer professionnel.
Dire le contraire serait mentir. Je pense que tous les coureurs qui appartiennent à des équipes de Divisions Nationales ou qui ont des bons résultats dans les catégories Juniors ou Espoirs possèdent ce rêve de passer pro. Mais maintenant, c’est de l’histoire ancienne. Je n’ai aucune amertume.

Quels sont tes meilleurs souvenirs sur le vélo ?
Je ressors souvent le souvenir du Tour de Madrid 2006, que j’avais disputé avec l’Entente Sud Gascogne. J’avais remporté la dernière étape et Yannick Martinez le classement général. Un Français qui gagne à l’étranger, même si il n’est pas de ton équipe, c’est toujours sympa. Ma victoire intervenait le lendemain de la victoire de la France contre l’Espagne en huitième de finale de la Coupe du Monde de football. Toute la journée, les Espagnols nous chambraient en nous prévenant que même si nous les avions battu en football, c’était eux les patrons sur le vélo. Et ils avaient eu tort puisque nous avions gagné !
Mais je retiens surtout les rencontres, c’est vraiment le plus important pour moi. Ceux sur qui je peux compter aujourd’hui appartiennent principalement au monde du cyclisme. Et puis, c’est grâce à eux que j’ai toujours gardé mon surnom de « Maugette ». (rires)

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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