Tour du Gévaudan - Et. 1 : Les réactions
Thibaut Pinot (FDJ) a remporté ce samedi la 1ère étape du Tour du Gévaudan (2.1), courue sur 151 kilomètres entre Marvejols et le col de la Pierre Plate (Lozère). Il a devancé d'un rien Thomas Voeckler (Team Europcar). Stéphane Rossetto (Cofidis) complète le podium. Thibaut Pinot s'empare du même coup du premier maillot jaune de leader du classement général. Voici les réactions recueillies par DirectVelo.com.
Thibaut Pinot (FDJ)
Vainqueur de la 1ère étape et leader du Tour du Gévaudan
« Nous avons roulé pour contrôler l'échappée. Les jambes étaient plutôt bonnes, alors nous avons durci un peu le rythme dans le 2e GPM. Arnold (Jeanneson) et Kenny (Elissonde) ont abattu un gros boulot. Chaque coureur a bien rempli son rôle. Quand Romain Bardet a attaqué dans la montée, je n'y suis pas allé car j'avais encore Kenny pour rouler. Je lui ai dit de continuer à un bon rythme. Nous roulions déjà très vite. Nous savions donc qu'il allait être compliqué de nous prendre du temps.
Kenny a roulé jusqu'à deux kilomètres de l'arrivée. Puis une fois qu'il n'était plus là, nous nous sommes beaucoup regardés. Stéphane Rossetto et Thomas Voeckler marchaient fort. Pour Thomas, sa présence dans le groupe montrait qu'il était en forme. Il l'a prouvé la semaine dernière à Montréal, où il avait réalisé un numéro. J'arrive à le battre d'un boyau. C'était un beau sprint. Je ne voulais pas lâcher après le travail de l'équipe. Je suis content de gagner sur une arrivée au sommet, car c'est ma spécialité. C'est mon quatrième succès sur une arrivée au sommet cette année (après le Tour de Romandie, le Tour de Suisse et le Tour de France, NDLR). C'est bien pour préparer le Tour de Lombardie.
Ça sera piégeux demain. Je connais maintenant mes adversaires, à savoir Stéphane Rossetto et Thomas Voeckler. Quand Thomas est dans le même temps que toi, il faut toujours se méfier. Il connaît bien la course et le métier.
Les jambes étaient bonnes pour moi aujourd'hui. C'était mon premier effort dans un col en course depuis un mois. Je ne savais pas trop où j'en étais. »
Stéphane Rossetto (Cofidis)
3e de la 1ère étape
« Sur la Vuelta, je suis tombé, je n'étais vraiment pas bien après, j'ai coupé pendant une semaine. J'ai ensuite pu effectuer 2-3 sorties. Malgré tout, je n'ai pas encore pu totalement récupérer. Je ne savais pas trop où j'en étais après 15 jours sans course. Aujourd'hui, j'avais de la puissance et de la force, mais il m'a manqué de la giclette dans le final de la dernière montée. Nicolas Edet a attaqué au début de l'ultime montée. Ensuite, la FDJ a mené la chasse et ça s'est vite décanté. Il ne restait plus que Yoann Bagot et moi-même aux avant-postes. Puis, Thomas Voeckler et Thibaut Pinot sont sortis grâce à leur punch. Je n'aime pas trop les à-coups. Quoi qu'il en soit, le plus fort a gagné aujourd'hui.
Demain, la dernière étape est relativement courte avec 130 kilomètres. On verra comment ça se déroule, nous ne sommes pas les leaders.
Après le Tour du Gévaudan, il y a encore de belles courses jusqu'à la fin de la saison. Je tiens à terminer cette année sur une bonne note après cette chute à la Vuelta. Je serai au Tour de Vendée, à Paris-Bourges et au chrono des Nations qui est une épreuve importante pour moi. »
Ismaël Mottier (directeur sportif du Team Europcar)
« Nous avions Romain Guillemois dans l'échappée, c'est toujours bien d'avoir quelqu'un devant. Après, on savait que les autres formations pouvaient contrôler et l'échappée a été reprise au pied de l'avant-dernière difficulté. Sur une étape comme celle-ci, on voit vite si on a de bonnes jambes. C'était le cas de Thomas Voeckler qui était dans un bon jour. Notre stagiaire Romain Guyot a failli basculer avec le groupe des leaders en haut de l'avant-dernière difficulté, il ne lui a pas manqué grand-chose. Au final, nous avions donc juste Thomas dans le premier groupe et il perd sur la ligne pour 10 ou 20 centimètres face à Thibaut Pinot. Forcément, il est déçu, il a laissé quelques plumes, ce fut une journée très difficile. »
Stéphane Goubert (directeur sportif d'AG2R La Mondiale)
« Nous étions venus aujourd'hui pour jouer la victoire. Les garçons ont été très compétitifs. Etant donné que nous n'avons pas gagné, nous sommes forcément déçus. Nous avons contrôlé la course avec la FDJ. Nous sommes tombés sur meilleur que nous. Il faut l'accepter, en tirer les conséquences et faire un débriefing. Dès demain, il faut rebondir le plus vite possible. Il n'y avait pas de signes avant-coureurs d'une quelconque méforme de Romain Bardet ou Alexis Vuillermoz avant d'aborder la dernière montée. Romain a attaqué assez tôt, ensuite il a été distancé, mais il a bien fini. »
Loïc Chetout (Cofidis)
Echappé et leader des sprints intermédiaires
« Initialement, ce n'était pas du tout prévu de prendre l'échappée, je n'étais pas désigné pour ça. J'ai vu que ça attaquait devant moi et j'en ai profité pour en mettre une et reboucher la cassure. Derrière, le peloton s'est arrêté, je pensais que ça allait être plus disputé et que tout le monde allait me suivre. Nous nous sommes retrouvés à 5, nous n'avons jamais eu plus de 3 minutes d'avance. On savait que les équipes des leaders allaient contrôler. Du coup, pour ne pas repartir bredouille à l'issue de la journée, j'ai disputé les deux sprints intermédiaires afin de récupérer le maillot vert. Qui plus est, c'est ma dernière course de la saison. Demain, je verrai si le premier sprint intervient tôt ou non dans l'étape. Si ce sprint a lieu tard, je pense davantage bosser pour mes leaders car une victoire ou un podium au classement général a quand même beaucoup plus de valeur ! »
Frédéric Brun (Bretagne-Séché Environnement)
Echappé
« C'est parti dès la première bosse. Maxime (Cam) a été le premier à attaquer. Je suis resté vigilant et quand il a été repris, je suis sorti. Nous nous sommes retrouvés à cinq. Il n'y a jamais eu un grand écart. Nous roulions sans rouler... Le peloton a géré l'écart. Nous savions que l'échappée n'irait pas au bout, mais ça permettait d'avoir un point d'appui.
Jonathan (Hivert) est en forme comme le prouve sa 4e place. Il peut passer demain et aller jouer la gagne. »
Propos recueillis par Christian Cosserat et Nicolas Gachet.
Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com