Dans l'immense parking du Kings Dominion, le parc d'attraction « taille américaine » qui accueille le départ du contre-la-montre individuel des Elites, Ahmed Elbourdainy semble perdu entre les quelques campingcars loués par les fédérations nationales. Le Qatarien s'y échauffe pour les 53 kilomètres de son second Mondial. "Je viens ici pour me préparer, en espérant faire mieux l'an prochain. Il me reste un an pour être prêt", lâchait-il à DirectVelo.com.

Sa 61e place, à près de 10 minutes de Kiryienka, le résultat lui importe peu. Car ce qu'il attend avec le plus d'impatience, c'est le Mondial chez lui, au Qatar en 2016. Tout en étant bien conscient que rivaliser avec les meilleurs mondiaux constitue une utopie. "Je recherche une équipe professionnelle pour 2016", avoue l'homme de 25 ans.

PAS DE CLUB

Même s'il profite du soutien de  la fédération qatarienne, progresser dans un pays où seuls six (!) citoyens pratiquent le cyclisme relève de la mission presque impossible. Malgré son acharnement depuis sept saisons déjà. "Chez nous, il fait très chaud, les routes et le désert n'incitent pas vraiment à la pratique du vélo. En outre, il n'existe ni club, ni course pour les Amateurs."

Seules deux épreuves sont organisées au Qatar : le Tour d'Al Zubarah (2.2), en décembre. Et le Tour du Qatar (2.1) réservé aux meilleures équipes professionnelles. "Je rêve d'y participer, mais sans statut continental ou professionnel c'est impossible" regrette Elbourdainy.

SIX COURSES EN FRANCE

Heureusement pour lui, il bénéficie du soutien du Centre Mondial du Cyclisme qui l'héberge durant quelques mois à Aigle (Suisse). Cette année encore, il a sillonné les routes européennes pendant plus de trois mois. "J'ai notamment disputé six épreuves en France. Ces mois d'été me permettent de profiter de bonnes conditions pour m'entrainer", se satisfait le sixième du Prix de Chavanne-sur-Reyssouze, également 22e du Chrono Champennois.

Le Qatar ne possédant pas suffisamment de points UCI pour prétendre à une place, il ne disputera pas la course en ligne Elites. Après avoir vu de près ses modèles à Richmond, l'ambitieux jeune homme espère pouvoir disputer quelques épreuves UCI en Asie et en Europe pour récolter quelques précieux points afin de pouvoir défendre les couleurs de son pays à Doha.

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com